vendredi 30 avril 2010

Tendances et motivations

J’ai récemment fait l’achat impulsif d’un livre intitulé From Eve to Dawn, A History of Women, d’une auteure dont le nom ne m’était connu que vaguement, Marilyn French. Ce livre relié (à couverture dure) et comptant 322 pages se vendait normalement pour 34,95 $ au Canada, mais il était offert pour la modique somme de 10 $ dans une librairie locale. (J’aime bien m’éduquer à un prix dérisoire. Eh bien, j’en ai eu pour plus que mon argent!)

La lecture du livre m’a porté à vérifier des renseignements d’autres sources, autant dans les livres que dans Internet, afin de confirmer ou d’infirmer ce que j’ai lu et ensuite exposer mes commentaires ici. Cela a mené à un grand nombre de tentatives avortées d’écrire à ce sujet dans mon blog, parce que chaque fois que je croyais avoir quelque chose de cohérent à dire, une autre recherche ou théorie me renvoyait à la case départ.

La perception générale veut que l'humanité soit au-delà des prescriptions de la nature. À part l’instinct de se nourrir, de se reproduire et, en général, de voir à nos intérêts, tout dépend de l’environnement dans lequel nous évoluons, autant notre tendance pour la violence que notre côté affectif. Malgré cela, les domaines de la psychobiologie, de la sociobiologie et de la psychologie évolutionniste continuent de susciter de l'intérêt chez un grand nombre de gens.

Si l’environnement demeure l’influence principale sur les comportements des personnes, certains sont d’avis que nous ne pouvons pas écarter la possibilité – la certitude, selon certains – que les cerveaux des hommes et des femmes sont suffisamment différents pour expliquer certaines différences entre les sexes et la raison pourquoi les femmes demeurent sous-représentées dans certains secteurs de l’économie et dans certaines professions. Une scientifique qui fait la promotion de la psychologie évolutionnaire, Helena Cronin, se qualifie même de féministe!

Les féministes classiques ne s’en réjouissent pas. Alors que l’on la croyait reléguée aux oubliettes, la sociobiologie renaît sous le nom de psychologie évolutionniste. Si jamais l’on prouvait que le comportement ne s’explique pas seulement par la socialisation, l'éducation et la vie familiale, les théories féministes seraient menacées puisqu’elles dépendent justement de cela. Mais les partisans de la psychologie évolutionniste croient plutôt que nous devrions travailler à la réalisation des progrès sociaux en tenant compte des tendances de chaque sexe telles qu’elles ont été moulées par l'évolution.

Par exemple, s'il s'avère que la violence est causée en général par des hommes âgés de 18 à 45 ans (c’est une pure invention de ma part; ne m’écrivez pas pour me dire que je me trompe, car c’est probablement le cas), après quoi la violence diminue avec l'âge, il peut être avantageux de le savoir afin de mettre en place des stratégies visant à enrayer la violence chez les hommes de cette catégorie d'âge.

Inversement, si après 50 ans d'efforts concertés, les femmes ingénieures ne comptent toujours pas pour 50 pour cent de tous les ingénieurs, et peut-être même pas 20 pour cent, nous devrions peut-être revoir nos attentes à cet égard. Les vrais efforts concertés pour changer la situation n'ont vraiment été déployés qu’au cours des années 1990, car il a d'abord été supposé qu’un climat d'égalité des chances réglerait le problème automatiquement. Par conséquent, nous allons voir en 2040 si la sensibilisation et la promotion de l’ingénierie auprès des femmes se traduira par une représentation égale dans ce domaine. Les cas échéant, ce sera la preuve que la socialisation l’emporte sur nos gènes pour ce qui est de nos choix et de nos comportements.

Autrefois, dans le domaine médical, les femmes pouvaient seulement être infirmières, mais un grand nombre de femmes sont aujourd’hui médecins. Comme les médecins ont suivi une formation plus avancée que celle des infirmières, elles (et ils) ont des privilèges et des responsabilités, ainsi que des salaires, qui correspondent à ce niveau de formation. Mais les femmes médecins se trouvent encore dans le secteur des personnes plutôt que dans le secteur des choses. Y a-t-il là une leçon à tirer? Laquelle?

Nouveau statut

Je suis toujours membre de truenudists.com, et j'ai récemment atteint le niveau de « Super Nudist » (super-nudiste). J'ai donc ajouté un logo approprié.

samedi 3 avril 2010

Maintenir la population... de peine et de misère

Pourquoi avoir des enfants? Les raisons valables sont assez nombreuses :
• éviter la disparition de notre espèce et de nos cultures;
• produire de nouveaux travailleurs et de nouveaux contribuables;
• justifier l'existence des écoles;
• être une source de soutien pour les personnes âgées.

Pourtant, il existe une minorité croissante de personnes qui remettent en cause cette mission de reproduire. Certains n’aiment tout simplement pas les enfants. D’autres choisissent de ne pas en avoir pour d’autres raisons :
• la disparition de l’espèce humaine permettra de sauver l'environnement;
• s’occuper des enfants nous laisse peu de temps pour nous-mêmes;
• avoir des enfants coûte cher;
• avoir des enfants peut limiter l’avancement d'une femme dans sa carrière;
• les enfants peuvent représenter un fardeau pour un mariage;
• devenir parent est une vocation, et elle ne nous interpelle pas.

En effet, un nombre croissant de gens sans enfants sont d’avis que ce sont les parents qui sont égoïstes. Après avoir eu les enfants, ces parents s’attendent, nous dit-on, à ce que les personnes sans enfants accomplissent au boulot les tâches pour lesquelles les parents n’ont plus le temps. Certains disent que compte tenu du grand nombre d'enfants non désirés dans le monde, il serait plus généreux d’éviter la procréation et de choisir plutôt l’adoption. En tout cas, les personnes sans enfants ne voient pas pourquoi leurs impôts devraient servir à subventionner – et récompenser – les parents.

Pourquoi un tel mécontentement? Mystère, du moins pour moi. Est-ce que l’on subventionne vraiment ceux qui élèvent les enfants? Peut-être, mais je ne crois pas que les non-parents en souffrent pour autant. Les gens qui n'ont pas d'enfants économisent plus de 200 000 dollars sur une période de 18 ans et évitent d’autres coûts que doivent assumer les parents, comme les programmes de sport, les frais d'activités scolaires, les frais de fournitures scolaires, les vêtements qu’il faut remplacer chaque année, les coûts du camp d'été, etc.

Certains diront que les parents qui réclament certains avantages auraient dû faire un autre choix : éviter d’avoir des enfants. Je préfère croire que les parents ne reçoivent pas le soutien qui correspond à l’engagement qu’ils ont assumé de bon cœur et qui sera bénéfique pour l’ensemble de la société.

Évidemment, je suis parent. Ma réflexion ne devrait donc surprendre personne.

Réseaux sociaux

Il y a différents sites de réseautage pour naturistes sur Internet. Si certains se laissent envahir par les pornographes, d’autres réussissent tant bien que mal à éviter de tomber dans les mains des esprits moins éclairés. Un des sites est truenudists.com, un site que je fréquente souvent. D’autres sont offerts par le biais du service Ning.

Étant curieux de nature, j'ai tenté d'en savoir plus sur la manière dont certains de ces groupes fonctionnent. La première chose que j'ai apprise est qu’avant de pouvoir voir de quelle façon le service fonctionne, il faut devenir membre. Aucune page de présentation, aucune façon de parcourir les pages des groupes d’intérêt ou des forums... seule une page d’inscription qui ne présente pratiquement aucun renseignement. En effet, si ce n’était des commentaires positifs de certains, je n’aurais même pas songé à m’y inscrire.

Les différents services s'efforcent de maintenir des normes élevées naturistes, c'est à dire, pas de photos d'érections ou axées indûment sur la région génitale d’un sexe ou de l’autre, pas de commentaires de nature sexuelle, pas d’échangistes, pas de communautés alternatives, etc. En effet, un des services a un avertissement qui dit bien que les personnes cherchant à trouver des partenaires sexuels sont invités à aller voir ailleurs. Un autre site énumère ses règlements, mais je crois que les responsables ont du mal à appliquer ceux qui portent sur les photos et les commentaires douteux. Des nettoyages se font quand même périodiquement, et il est possible que les photos et commentaires douteux ont depuis été supprimés.

Certains de ces sites exigent seulement une photo pour la page de profil. D'autres insistent que le membre publie sur sa page jusqu’à trois différentes photos dans laquelle il se trouve nu. Un site interdit les photos prises au moyen d’un miroir. « Ce n'est pas naturiste », nous dit-on. Cela peut décourager les gens qui sont là pour de mauvaises raisons, mais cela peut aussi décourager les naturistes qui, pour une raison ou une autre, n’ont tout simplement pas l’habitude de prendre des photos.

Phénomène étrange: dans certains cas, j'ai demandé à quelqu'un d'être mon ami sur un des sites naturistes, et quand cette personne a accepté, elle s’est trouvé mon ami non seulement sur le site en question, mais sur tous les sites Ning dont j’étais membre à ce moment-là. Cela s'est produit plusieurs fois. Théoriquement, si j'avais été membre de tous les sites à la fois et que j’avais ajouté comme ami une personne qui se trouvait sur tous les sites également, il serait devenu mon ami sur chaque site. Sur au moins un site où je n'ai ni demandé, ni approuvé l’ajout d’un ami, je me suis quand même trouvé avec un ami que j’avais approuvé sur un des autres sites. Cela s’explique sûrement par le fonctionnement de Ning.

Enfin, comme à truenudists.com, toute infraction aux règlements peut entraîner l’expulsion du membre fautif. Contrairement à truenudists.com, il était un temps où les modérateurs de certains sites Ning pouvaient expulser des membres, ce qui est normalement un pouvoir réservé au propriétaire du site. Certains membres expulsés de ce site se sont ensuite plaints de cela sur truenudists.com d’avoir été expulsés pour un acte qui n’aurait pas entraîné une telle conséquence à truenudists.com. Depuis, les pouvoirs des modérateurs ont été réduits quelque peu, mais il est encore trop tôt pour savoir de quelle façon, ou même si, les choses vont changer.

En général, je préfère l'approche de truenudists.com. Même un non-membre peut parcourir le site et ainsi en apprendre plus sur le naturisme, et les normes semblent être appliquées de façon plus raisonnable, bien que tardivement dans certains cas plus graves. Je ne dis pas cela pour critiquer. Le propriétaire s’occupe de tout à lui seul. Il revient ensuite à nous de signaler les cas de non respect des règlements.

Aux dernières nouvelles, il semble que Bare Friends International pourrait devenir un site indépendant de Ning en passant à une plate-forme qui leur serait propre. Les créateurs ne participent plus au fonctionnement de Bare Friends International pour des raisons de maladie, et Ning refuse de traiter avec les personnes nommées à titre de modérateurs. En quittant Ning, les modérateurs deviendraient propriétaires d’un nouveau site et en auraient le contrôle intégral. Au moment d’écrire ces lignes, ils cherchent des réactions des membres actuels afin de savoir si ces derniers veulent eux-aussi de ce transfert. L'inconvénient est qu’il faudra alors payer des droits d’adhésion.

Plus récemment, je me suis joint à un autre site Ning. Un membre qui était déjà mon ami sur un autre site Ning est maintenant mon ami sur ce nouveau site, sans même que je lui demande de m’accepter comme ami. Je n’en ai aucune objection, mais… c’est quand même étrange.

jeudi 1 avril 2010

La culture du viol

Une personne qui se décrit comme étant à la fois féministe, anarchiste, nudiste, végétalienne, écologique et « hippie » a publié un article intitulé Demetri Martin and Rape Culture (Demetri Martin et la culture du viol).

Je ne sais pas qui est Demetri Martin, mais elle le décrit comme étant un humoriste qu'elle appréciait beaucoup jusqu'à ce qu’elle assiste à une de ses prestations dans laquelle, à son avis, il traitait à la légère du sujet du viol .

(L’auteure du blog ne donne pas son nom, ce qui m’oblige de me servir de pronoms et d’ellipses afin lui faire allusion.)

Voilà comment elle décrit une partie de sa prestation, la nuit en question :
« Un gars ordinaire trouve une machine à remonter le temps s’en sert pour « séduire » les femmes et devenir proxénète du temps.
« Séduire » se trouve entre guillemets parce que l’on parle vraiment de viol. Dans au moins certaines situations, cela évoque le viol par raison de pauvreté. »

Dans le paragraphe suivant, elle dit :
« Le gars « ordinaire » se rend en Irlande pendant la famine de pommes de terre avec un sac de pommes de terre. Il rencontre une femme, fait quelques commentaires sur la famine et lui montre son sac de pommes de terre. Comme elle meurt de faim et a besoin de nourriture, elle se déshabille et, pour ainsi dire, lui permet qu'il la baise. »

Vers la fin, elle conclut :
« Je suppose que cela en dit long sur la culture. Si quelqu'un meurt de faim et que vous avez la nourriture, vous avez le droit de lui en refuser jusqu'à ce que cette personne accepte d’avoir des relations sexuelles avec vous. C'est normal; c'est la culture du viol. »

Je suis d'accord pour dire qu’il est déplorable que certaines personnes aient à consentir à des rapports sexuels dans le seul but d’avoir de la nourriture. Toutefois, je dois respectueusement exprimer mon désaccord pour ce qui est de décrire une telle situation comme exemple de la « culture du viol ».

Le viol est généralement défini comme une agression de nature sexuelle où la victime est obligée de commettre ou de subir un acte sexuel auquel elle n’a pas consenti. La seule défense possible contre une accusation d'agression sexuelle est le consentement de la victime présumée. Examinons donc le terme « consentement ».

L’article pertinent du Code criminel du Canada concernant le consentement se trouvait au numéro 273.1 au moment d’écrire ces lignes. Le paragraphe 273.1(1) donne la définition suivante du consentement : « l’accord volontaire du plaignant à l’activité sexuelle ». Le paragraphe 273.1(2) précise en outre qu’il n’y a pas consentement lorsque :

(a) l’accord est manifesté par des paroles ou par le comportement d’un tiers;
(b) le plaignant est incapable de consentir;
(c) l’accusé incite le plaignant à l’activité sexuelle par abus de confiance ou de pouvoir;
(d) le plaignant manifeste, par ses paroles ou son comportement, l’absence d’accord à l’activité;
(e) après avoir consenti à l’activité, le plaignant manifeste, par ses paroles ou son comportement, l’absence d’accord à la poursuite de celle-ci.

Le viol « par raison de pauvreté » pourrait peut-être se rapporter au paragraphe 273.1(2)c) ci-dessus. L’on pourrait dire que la personne qui possède de la nourriture a un plus grand pouvoir que la personne affamée et appauvrie. Je doute que cela vaille devant un tribunal, mais supposons pour l’instant que cela vaut.

Quand un travailleur du sexe aborde un client potentiel, il offre d’accomplir un acte sexuel en échange d'un mode de paiement. Le client potentiel peut alors accepter ou refuser. Mais si le client potentiel est celui qui offre de payer un travailleur du sexe en échange de rapports sexuels, il devrait d’abord lui demander une preuve de stabilité financière, ou tout au moins voir si ses placards et son frigo contiennent une certaine quantité de nourriture. Sinon, le client potentiel peut faire face à une accusation d'agression sexuelle, même si le travailleur du sexe a donné son consentement.

Voyons maintenant la situation où une personne qui n’est pas travailleur du sexe pourrait recevoir de la nourriture en échange de faveurs sexuelles. Comme le travailleur du sexe, cette personne peut dire oui ou non. Mais si elle dit oui, le client potentiel doit au moins s'assurer que la personne n’est pas pauvre. Sinon, le client potentiel sera coupable d'agression sexuelle.

Cela vous rend perplexe? Poussons plus loin ce raisonnement.

Nous ne savons pas vraiment comment le client potentiel a acquis sa nourriture. Il peut l’avoir reçu en cadeau. Il peut l’avoir volé. Il pourrait l’avoir obtenu en chassant, en pêchant ou par la cueillette, ou encore il aurait pu la cultiver dans son potager ou l’acheter au magasin. Quoi qu’il en soit, le client potentiel a de la nourriture.

Et si cette nourriture était la seule qu’il avait à manger ce jour-là? Est-ce vraiment trop demander que l’on lui remette quelque chose en échange? S’il pouvait vendre la nourriture, il pourrait se servir du produit de la vente pour en acheter d’autre. Ou bien il sera peut-être prêt à s’en passer en échange de faveurs sexuelles pour ensuite se chercher d'autre nourriture. Est-ce, en soi, la représentation d’une culture de viol?

Je comprends très bien ce que voulait dire l’auteure dans son blog. Personne ne devrait avoir à accorder des faveurs sexuelles dans le seul but de recevoir ce qui est nécessaire à la vie, et les plaisanteries de Demetri Martin n'ont probablement pas été respectueuses. Mais nous devons tous faire ce qui est nécessaire afin de joindre les deux bouts. Ainsi, « le viol par raison de pauvreté » me semble un concept assez problématique.