samedi 26 mars 2011

Cette attitude ostentatoire

Il y a un débat dans certains milieux à savoir si les naturistes/nudistes sont exhibitionnistes. Pour ma part, je dirais que l'exhibitionniste perd son temps dans un centre naturiste puisque la nudité n’impressionnera personne. Cependant, c’est peut-être simpliste d’arriver si vite à cette conclusion étant donné que l’expérience humaine est vaste.

La définition de l'exhibitionnisme est problématique en soi, étant donné les différentes significations qu'elle peut avoir selon le contexte. Pour le présent article, je vais supposer que l'exhibitionnisme, dans le sens nudiste, ne signifie pas « impulsion, souvent d'ordre obsessionnel, qui pousse certains sujets à exhiber leurs organes génitaux à des inconnus » (Petit Robert électronique, 2008).

Je ne crois pas non plus que la nudité dans ce cas se pratique dans un but politique ou social. (Vous vous souvenez des Doukhobors?) Non, dans ce contexte, cela signifie probablement « s’afficher de sorte à attirer de l'attention ». Dans ce cas, cela rejoint un peu la deuxième définition donnée dans le Petit Robert : « Par ext. Goût de se montrer tout nu. » Le but n’est pas forcément sexuel, mais c’est souvent le cas.

La plupart des nudistes sont nus par pur plaisir d'être nus. En compagnie d’autres personnes nues, le fait que quelqu’un voie votre corps nu est sans importance parce que ce n’est pas pour se faire voir que les nudistes se dévêtissent. Cependant, quelques personnes cherchent clairement à attirer l'attention des autres et peuvent même vouloir provoquer une réaction, que ce soit un sourire, une érection ou autre. Le Petit Larousse parle d’une « attitude ostentatoire », et l’ostentation est l’ « étalage indiscret d’une avantage ou d’une qualité; attitude de quelqu’un qui cherche à se faire remarquer ». Dans un établissement naturiste, ce genre d’étalage risque de vous faire sortir des lieux, à moins, bien sûr, que votre définition soit différente de la mienne.

Les naturistes eux-mêmes (ou du moins ceux qui se disent naturistes) devront d’abord s’entendre sur une définition d’exhibitionnisme. « L'exposition de soi pour le plaisir d'être vu » est, à mon avis, l'antithèse du naturisme. Et puis, il y a toujours des gens qui aiment se pavaner, pour ainsi dire. Le simple fait de publier des photos sur Internet peut suffire dans certaines circonstances. Les commentaires laissés par les visiteurs en sont la récompense. Sur une plage, la femme exhibitionniste peut chercher à provoquer une érection chez l’homme. Si ce dernier se voit obliger de se coucher sur le ventre ou de se cacher avec la serviette, l’exhibitionniste a eu sa récompense.

Cependant, dire que les nudistes en général sont des exhibitionnistes, c’est supposer que les gens qui fréquentent une plage nudiste cherchent des réactions. C’est sans doute le cas pour certains. Mais la majorité sont à la plage pour se détendre, comme le ferait les textiles mais sans vêtements. En effet, avec autant de corps nus dans les parages, on peut se demander pourquoi l'exhibitionniste y perd son temps. Comment faire alors pour être le centre de l'attention?

vendredi 25 mars 2011

Taxes et épargne

Why you don’t want a tax refund (Pourquoi un remboursement d'impôt est une mauvaise idée) est un article de Peter Diekmeyer à Bankrate.com. Chaque année il y a un article comme celui-là qui dit que nous devrions faire en sorte que nous n’obtenions pas de remboursement, ou du moins pas de remboursement élevé, parce que l'argent est à nous et cela ne sert à rien de le laisser entre les mains du gouvernement où il ne rapporte pas. Je vérifie toujours ces articles au cas où l’on présenterait quelque chose de nouveau, mais je n’ai encore rien trouvé à cet égard.
En effet, si je devais écrire ce genre d'article, le titre serait Pourquoi vous ne voulez pas d’une facture d'impôt ou Pourquoi vous ne voulez pas devoir de l’argent au gouvernement. Je me souviens encore, il y a 25 ans, quand ma femme et moi n’étions pas encore mariés. Je croyais qu’il suffisait d’être « conjoint de fait », alors je l'ai réclamé à titre de conjoint sans revenus sur la formule que l’on remplit en commençant un nouvel emploi. Ce n'est que lorsque j'ai reçu la trousse de déclaration de revenus que j'ai constaté que les conjoints de fait ne sont pas admissibles. J’ai lu le guide plusieurs fois sans trouver des renseignements contraires.

J’ai dû envoyer un chèque d’un peu plus de 120 $. Il s’agit aujourd’hui d’une somme peu élevée et elle n’était peut-être pas tellement élevée à l’époque non plus. Mais je ne travaillais qu’à temps partiel. La somme me semblait donc énorme.

Les choses ont changé. Les conjoints de fait sont maintenant reconnus par le fisc. Je me suis marié dans l'intervalle, mais il est bon de savoir que les partenaires en union libre sont désormais reconnus pour fins d’impôt. Tout de même, il n’est pas toujours facile lorsque l’on ne sait jamais d’une année à une autre si les deux partenaires du ménage travailleront ou si une seule personne doit soutenir toute la famille. Par conséquent, je présume que mon épouse travaille même quand ce n’est pas le cas, et les prélèvements de mon salaire sont calculés en conséquence. Il faut donc vivre avec moins de semaine en semaine, mais cela rapporte quand vient le printemps.

On peut lire dans l'article: De nombreux Canadiens sont d’avis que leur remboursement constitue en quelque sorte un régime d'épargne forcée, pour ensuite s’offrir quelque chose de spécial, comme des vacances ou des meubles lorsque les chèques arrivent. (Ma traduction)

Je suis du nombre! Il est plus facile de ne pas dépenser de l'argent lorsqu’on ne peut y toucher. Quoi qu’en disent les experts, c'est un fait qu’un grand nombre d'entre nous vivons des situations où l'argent ne peut pas être gardé très longtemps. Une situation survient toujours qui nous oblige à dépenser immédiatement et nous empêche d’attendre le prochain paiement. Si l'argent est là, il sera utilisé.

Je vois où les « experts » veulent en venir, et s’ils veulent me traiter d’indiscipliné, alors je plaide coupable! Il serait peut-être mieux d’avoir plus d’argent chaque semaine afin de pouvoir rembourser les dettes plus rapidement. Mais pour cela, il me faudrait un deuxième salaire, et rien n’indique que ce deuxième salaire arrivera bientôt. Je dois donc m’y faire.

Ce n'est pas mon seul « régime d'épargne forcée ». Je fais aussi prélever une somme de chaque paie qui est investie dans une Obligation d'épargne du Canada. Malheureusement, elle est beaucoup trop facile à encaisser en temps de crise. Il est arrivé pendant une année d’avoir à voyager souvent à l’extérieur de la province pour des raisons médicales, et il a fallu retirer de l’argent de l’Obligation à plusieurs reprises. C’était bien de savoir que l’argent était là, mais j’aurais bien voulu qu’il y reste.

En tout cas, je ne suis pas convaincu que l’argent aurait été mieux placé dans une banque. De nos jours, il y a des frais de service et des frais administratifs pour presque tout, et grâce aux ordinateurs, le personnel se trouve maintenant obligé de dire aux clients : « Une fois que la transaction automatique est faite, nous ne pouvons rien changer ». Cela ne produirait pas avec un remboursement du gouvernement! Sauf, bien sûr, si on le laisse à la banque.

Il faut de l'argent pour faire de l'argent. Tant mieux si vous en avez! Quant à moi, les stratégies que j’ai décrites sont logiques étant donné ma situation. Et je doute que je sois seul à cet égard.

jeudi 24 mars 2011

Ne point ramollir quand l’amour frappe à la porte

Toutes sortes de raisons ont été invoquées pour interdire la pornographie, ou du moins expliquer pourquoi ce genre de matériel devrait nous préoccuper. D’une part, il y a les promoteurs d’une morale dépassée, alors que d’autre part, l’on s’interroge à savoir si ce genre de matériel joue un rôle dans le maintien du statut inférieur des femmes par rapport aux hommes. Maintenant, il pourrait y avoir une nouvelle raison pour CHOISIR d'éviter la pornographie, du moins si vous êtes un homme: la dysfonction érectile.
Gary Wilson est l'auteur d'une série vidéo intitulée Your Brain On Porn (Votre cerveau sous l’influence de la pornographie). Lui et son épouse, Marnia Robinson, affirment que l'accès très facile à de la pornographie plus abondante grâce à Internet mène à une dépendance. M. Wilson explique que le sexe est un peu comme de la nourriture. Nous sommes programmés pour chercher le plus de nourriture possible le plus souvent possible et, de préférence, le plus élevé en calories. Cela remonte à l'époque des chasseurs-cueilleurs où l'on ne pouvait jamais savoir quand viendrait notre prochain repas. Cet instinct se révèle désastreux en cette époque d'abondance, mais il était indispensable avant que notre espèce ne découvre l'agriculture. En matière de relations sexuelles, étant donné que les humains vivaient en petits groupes qui se croisaient rarement, il pouvait être tout aussi difficile de trouver des partenaires sexuels. Donc, lorsque l'occasion se présentait, il fallait en profiter. Aujourd'hui, nous sommes entourés de partenaires sexuels possibles. Nous pouvons aussi assouvir nos pulsions de manière virtuelle avec la pornographie.

Nous avons envie de manger jusqu'à ce que nous sentions que le ventre est plein. Puis nous nous arrêtons jusqu'à ce que suffisamment de temps soit écoulé et que nous sentions à nouveau le besoin de manger. Ce serait bien si notre cerveau pouvait nous inciter à manger plus sainement ou à arrêter plus tôt et plus longtemps, mais ce n’est pas encore le cas. Pour ce qui est de l’activité sexuelle, le seul facteur limitatif est la fatigue. Mais parfois, même la fatigue ne suffit pas.

Chez un grand nombre de mammifères, dont les humains, il existe ce que l’on appelle l'effet Coolidge. Un mâle peut s’accoupler avec une même femelle réceptive un certain nombre de fois, mais il finira par atteindre un point de satiété. Toutefois, si une femelle différente lui est immédiatement offerte, le même mâle sera prêt presque immédiatement à avoir des relations sexuelles avec elle. Ceci peut être répété plusieurs fois avec plusieurs femelles différentes jusqu'à ce que le mâle soit épuisé. Et je dis bien épuisé.

Selon M. Wilson, une autre modèle ou actrice porno à l’écran produira le même effet chez l’homme. Avec la même partenaire ou un même genre de pornographie, il s’habitue à la stimulation, mais sans que les centres du plaisir dans le cerveau n’en deviennent engourdis. Cependant, avec Internet et la grande disponibilité de la pornographie en ligne, il devient possible de se gaver de nouvelles expériences pornos, ce qui mène à une hyperstimulation. Avec le temps, les changements du cerveau font en sorte que les centres du plaisir sont engourdis. En tentant de retrouver le plaisir d’autrefois, l’on se gave davantage avec de nouvelles actrices ou de nouveaux genres pornos. Enfin, la stimulation excessive mène à des problèmes au niveau des réactions sexuelles et même à la dysfonction érectile.

Il y a apparemment des hommes dans la vingtaine ayant un dysfonctionnement érectile en raison d’une hyperstimulation causée par la pornographie sur Internet. Le remède, nous dit-on, est d'éviter la pornographie, et peut-être d'autre matériel à caractère érotique, jusqu’à ce que le cerveau retrouve son fonctionnement normal. À ce moment, les réactions sexuelles devraient aussi revenir à la normale. Mais cela peut prendre jusqu'à deux mois. Et certains peuvent éprouver des symptômes de sevrage, ce qui est normal compte tenu des changements neurochimiques dans le cerveau.

L'auteur et son épouse ne cherchent pas à interdire la pornographie, et ils prétendent croire fermement à la liberté d'expression. En outre, il semble que la pornographie classique ne serait pas aussi destructrice que la pornographie en ligne. Par contre, ils veulent aider les gens qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas été en mesure de dire « Assez! », et se trouvent maintenant avec une dépendance de la pornographie. Cela mènerait à la dysfonction érectile chez de nombreux hommes âgés de moins de 40 ans, ce qui était très rare autrefois.

Je ne sais pas si des données empiriques existent pour prouver la thèse. Une étude sérieuse comporterait des contrôles pour tenir compte d’autres conditions comme l'hypertension et le diabète, dont les effets nuisibles sur les érections sont prouvés. Sans de tels contrôles, il peut être difficile de distinguer les vraies causes de la dysfonction érectile.

Pour voir les vidéos, cliquez ici (en anglais seulement).

mercredi 23 mars 2011

Les femmes contre la censure

Certains livres ne vieillissent pas bien. Ils présentent les situations et les phénomènes de leur temps comme s'ils étaient éternels, tandis que d'autres font des prévisions qui, aujourd’hui, semblent risibles. Mais d’autres livres portent sur des situations de l’époque et appellent au changement et à la réforme. Bien des années plus tard, l’on peut voir ce qui a changé pour le mieux et ce qui reste encore à améliorer.

Dans le cas de Women Against Censorship (Les femmes contre la censure), paru en 1985, il y a un peu des deux. À l’époque, un grand nombre de voix s’élevaient contre la pornographie. Ces voix se trouvaient dans deux clans bien différents, celui des intégristes chrétiens opposés à toute forme de plaisir, et celui des féministes convaincues de la menace que présentait la pornographie pour la condition des femmes. Dans un camp opposé, il y avait ceux et celles qui s’opposaient à la censure, certains par simple respect du droit à la liberté d’expression et d’autres par crainte que la censure fasse taire les voix qui appellent à la réforme. Women Against Censorship s’inscrivait dans cette deuxième veine.

Le livre propose différents chapitres écrits par différentes personnes qui présentent généralement la même position, mais selon la perspective différente de chacune. À titre d’éditrice, Varda Burstyn était responsable de l’ensemble du projet. Le chapitre que j’ai toujours trouvé le plus intéressant était le dernier, qui était justement écrit par Mme Burstyn. Plutôt que de se limiter à la pornographie en soi, elle a lancé un appel pour une plus grande liberté d’expression sexuelle pour tous, une liberté qui, à son avis, passait par les œuvres culturelles et artistiques plutôt que par l’industrie du sexe, qu’elle qualifiait d’aliénante.

À la page 162, on pouvait lire l’extrait suivant que j’ai moi-même traduit :

Notamment, de nombreuses féministes craignent qu'en raison de l'hypersexualisation de notre culture, les filles ont perdu ce droit fondamental de vivre une expérience sexuelle selon leurs propres besoins et à leurs propres rythmes. S’il était difficile pour une fille de dire oui il y a 20 ans, il lui est plus difficile aujourd’hui de dire non.

Déjà en 1985, l’on craignait que la soi-disant autonomie sexuelle des adolescentes soit compromise par une culture qui valorisait davantage l’aspect sexuel des femmes que leurs autres talents. Quelle serait sa réflexion aujourd’hui en 2011? S’il y a eu quelques améliorations ici et là, il reste que l’hypersexualisation des filles demeure très présente. En 1985, l’idée même de l’éducation sexuelle soulevait l’ire dans certains milieux. C’est toujours le cas aujourd’hui, surtout depuis l’arrivée du SIDA, outil de promotion antisexuel par excellence.

En 1985, avant l’avènement de l’ordinateur personnel, tout passait par les musées, la radio, la télé, le cinéma, les journaux et les revues. Il était permis de croire que seules des lois bien rédigées pouvaient assurer la plus grande distribution possible des revues non commerciales et, ainsi, une plus grande circulation de la pluralité d’idées, de prises de position et de revendications. Au nom de la promotion sociale (« affirmative action »), l’on prônait aussi un financement gouvernemental des œuvres féministes et gais afin que ces personnes puissent jouir d’un milieu permettant de mieux nous éclairer sur la sexualité, sans craindre les représailles et autres conséquences négatives de la part des commanditaires du secteur privé. Enfin, on croyait même avoir droit à une chaîne de télé exploitée par et pour les femmes.

Comme les choses peuvent changer! Comment Mme Burstyn pouvait-elle savoir à l’époque qu’Internet changerait les règles du jeu pour toujours. Aujourd’hui, une chaîne de télé pour femmes serait une goutte d’eau dans un océan de possibilités médiatiques. Et si la pornographie était déjà très présente en 1985, elle l’est encore plus aujourd’hui, les frontières internationales n’ayant plus cours dans ce monde électronique. En fait, elle est tellement omniprésente qu’elle est devenue presque habituelle. Dans un tel climat, quelles seraient les solutions à apporter?

Dans le dernier chapitre, elle présente ses opinions sur le reste de l’industrie du sexe et sur la sexualité en général. Voici un extrait de la page 167 que j’ai traduit et reformulé sous forme de points :

Une approche féministe à l’égard de l'industrie du sexe doit veiller à ce que :

• les femmes ne soient plus victimes de violence en raison des mesures policières et des politiques sociales;

• l’on décourage la plus grande criminalisation des voisinages;

• l’on décourage l’accroissement des risques pour les femmes en tant que travailleuses de sexe;

• l’on réduise la clientèle de la pornographie sexiste et le marché du travail sexuel aliénant.

Cela signifie que nous devons satisfaire aux besoins des travailleuses du sexe en améliorant la qualité de vie professionnelle actuelle et en cherchant à créer de vraies options de rechange au travail du sexe aliénant.

Tout cela dit, je fais la mise en garde que les « spécialistes » oublient trop souvent de demander aux vraies travailleuses de s’exprimer à ces égards. Les auteures de Sex Workers in the Maritimes Talk Back font cette reproche dans leur ouvrage et ont cherché fort à présenter les points de vue des travailleurs et travailleuses de l’industrie du sexe. Si ce domaine reste marginalisé, cela ne signifie pas que ces personnes n’ont pas leur mot à dire. Elle peuvent même offrir des pistes de solution pour une meilleure coexistence avec le reste de la société.

Puisque le chapitre de Mme Burstyn ne vise pas à présenter un travail de recherche, il est difficile de savoir si ses renseignements sur le domaine proviennent de sources fiables. Tout de même, il est difficile de ne pas y voir un souhait sincère d’améliorer les choses. Plus loin sur la même page, elle écrit :

Bien que le problème soit difficile à résoudre, si les communautés travaillent en collaboration avec les prostituées, et si les prostituées peuvent travailler de façon indépendante et sans harcèlement, il sera possible de trouver une solution. Dans le cas des établissements commerciaux à caractère sexuel, des boîtes de nuit érotiques et d’autres endroits semblables, les lois qui touchent aux conditions de travail, au salaire minimum et à la syndicalisation devraient s'y appliquer, puisque seule une telle réglementation peut empêcher le plus grave des exploitations. (Ma traduction.)

Il y a une croyance très populaire voulant que l’activité sexuelle en échange d’un paiement soit, en soi, dégradant et aliénant. Tout emploi ordinaire serait préférable au travail sexuel. Mais parlez-en aux travailleuses qui ont déjà œuvré dans des cafés et des magasins de beignes où elles enduraient que les patrons leur crient à tue-tête en échange d’un salaire minimum. J’ai de la difficulté à croire que le travail du sexe serait préférable, mais ce n’est pas à moi de dire à la travailleuse que sa façon de penser est erronée.

Et reconnaissons tout de même que Mme Burstyn souhaite qu’on leur permette d’accéder à des emplois valorisants. À la page 168, elle ajoute : Si nous pensons que les rencontres sexuelles sont meilleures dans des conditions de libre-choix affective (sic) – et j’y crois à la fois émotionnellement et intellectuellement – nous devons alors chercher de véritables solutions au travail du sexe aliénant. Cela signifie que, conformément à un engagement plus général envers le plein emploi valorisant, nous devons exiger un soutien éducatif et économique pour les femmes qui veulent quitter ce domaine afin qu'elles puissent vivre en toute dignité sans difficultés économiques, tout en se préparant à de nouvelles façons de gagner sa vie. (Ma traduction.)

Or, la définition d’un emploi valorisant n’est pas universelle. De plus, comment savoir si les travailleuses de sexe ont choisi le domaine en dernier lieu? C’est sûrement le cas pour certaines, mais pas toutes. On semble croire que les travailleuses n’ont d’autre choix que d’accepter tous les clients et de satisfaire à toutes leurs demandes les plus humiliantes. Pourtant, les recherches montrent que les travailleuses ont l’habitude de dire non à certains clients et à certaines demandes qu’elles jugent inacceptables. Pour ce qui est de toujours avoir climat d’affection pour les rapports sexuels, il est fort à parier que même entre amoureux de longue date, l’affection en soi n’a pas toujours une place de choix quand vient le temps de faire « l’amour ». Parfois, le pur plaisir l’emporte sur l’affection.

jeudi 17 mars 2011

Cette personne spéciale

Je veux avoir des relations sexuelles avec une seule personne, celle avec qui je finirai par me marier et passer le reste de ma vie. Je tiens également à attendre le moment où nous serons tous les deux prêts, dans tous les sens du mot, à avoir des relations sexuelles. Je vois cela comme quelque chose de spécial et non seulement un loisir auquel d’autres s’adonnent pour le simple plaisir et avec n’importe qui. - Mike (La traduction est de moi.)

Je suppose que le sexe et le naturisme seront toujours liés en quelque sorte malgré nos efforts pour les distinguer. J’ai trouvé ces écrits en anglais sur ClothesFreeForum.com. L’intervenant précité écrit plus loin : « Je pense seulement que beaucoup de gens de nos jours se pressent trop pour avoir des relations sexuelles; ils disent qu'ils sont prêts alors qu'en réalité ils ne le sont pas, et je pense qu'il est tout simplement mieux d’attendre le bon moment et la bonne personne afin que ce soit plus spécial et que l’on puisse l’apprécier davantage. » (Ma traduction)

Je me demande combien de nombreuses occasions ont été ratées parce que les gens attendaient cette « personne spéciale ». Toute action entraîne des conséquences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, majeures ou mineures. Les personnes qui ne sont pas prêtes à vivres les conséquences possibles d’une relation sexuelle ont raison d’attendre. Il s’agit là dune attitude responsable. Attendre la « bonne » personne n’entre pas dans cette catégorie. C’est un choix légitime, mais sans plus.

Mais je ne blâme pas ces gens. Je blâme plutôt ceux qui ont leur ont fait croire à l’idée d’une « personne spéciale ». Pour moi, c’est une version diluée de « Tu ne feras point de… » Pourtant, forts de nos expériences de vie, n’avons-nous pas la responsabilité de renseigner nos enfants et adolescents sur les réalités de la sexualité?

Voici certaines choses que la plupart des enfants (selon l'âge) devraient apprendre sur le sexe :

• Certaines personnes peuvent se sentir très excitées au cours de la vingtaine, peu libidineux dans la trentaine, et avoir un regain d’énergie dans la quarantaine.

• Certaines personnes auront le goût pendant toute leur vie tandis que d'autres vivront un déclin continuel.

• Avoir des enfants peut ruiner la vie sexuelle.

• Vous ne pouvez pas dire à votre partenaire ce que vous aimez si vous ne savez pas ce que vous aimez.

• Votre partenaire trouvera d’autres personnes très attrayantes, même s’il est engagé pleinement dans votre vie de couple.

• Le mariage est un simple document. La transformation souhaitée n’est qu’une illusion. La réalité aura vite fait de vous rattraper.

Remarquez que je n'ai même pas parlé de contraception et des maladies transmissibles sexuellement! Il faudra certainement leur parler. Mais il ne faudrait pas s’y limiter.

mercredi 16 mars 2011

Que l'on en finisse avec cette question

Dans les milieux naturistes, surtout lorsque je me trouve parmi des personnes autres que des amis proches, je respecterai l'étiquette naturiste et je cacherai mes érections. Je ne vais certainement pas m’en vanter, et si jamais j’avais une photo de moi en érection, je ne la placerai pas sur un site naturiste.

Toutefois, et au risque d'être la cible de critiques, j’ajoute que je comprends ceux qui disent que nous ne devrions pas faire tout un plat des érections d’hommes. Je n’utiliserai pas l’argument qui dit que les érections sont naturelles, car il est aussi naturel de chier, un comportement que l’on ne devrait pas faire en public. Je m’abstiendrai aussi de faire l'amour ou de me masturber en public. Mais pourquoi interdire la sorte les érections?

Le naturisme comprend la doctrine de l'acceptation du corps entier. Les personnes bien renseignées sur le fonctionnement du corps humain doivent reconnaître que certaines érections sont involontaires. Je sais que certains aiment croire que l’on peut éviter d’avoir une érection en évitant les « mauvaises » pensées. L’esprit doit dominer, disent-ils. Je n’essaierai pas de changer leur croyance. Mais je croirai plutôt les sources d’information respectées et responsables, et ces dernières reconnaissent le caractère parfois involontaire des érections.

Malgré ce que j’ai écrit au début du présent article, éviter les érections n’est pas si difficile pour moi. Une combinaison d'âge, d'hypertension et de diabète fait en sorte que la plupart de mes érections dépendent de médicaments correctement prescrits. Mais mon fils n’a pas ce problème, et je serais déçu si on le bannissait d’un centre naturiste pour avoir simplement eu une érection non désirée au mauvais moment. De toute façon, je suis persuadé qu’il saura y placer sa serviette dès que possible. Mais pourquoi cela doit-il nécessairement poser problème?

Certains me demandent comment je réagirais si un homme avec une érection s'approchait de mes enfants. Examinons la situation. Est-ce que je connais l'homme? Mon enfant est-il au moins à portée de vue et à portée de voix? Que ferais-je si l'homme était habillé et que nous ne pouvions pas voir son érection? Que faire s’il était impuissant mais pouvait quand même maltraiter mon enfant?

En fait, comment savoir que la femme qui se tient autour de lui ne l’agressera pas? Avez-vous vu comment elle est toujours assise les jambes écartées? Cela doit signifier quelque chose.

Oh, c’est sa mère. Je m’en excuse. Ma vue n'est plus ce qu'elle était.

L’absence d’une érection n'est pas une garantie des intentions honorable d'un homme, pas plus que sa présence annonce de mauvais desseins. L'absence totale d'un pénis ne garantit rien non plus. Je sais que ma position est minoritaire, mais je crois avoir un argument solide. Je vais tout au moins rester sur mes gardes à l’endroit des hommes sans érection puisque l’absence d'une érection peut nous faire croire à tort qu’il n’y a aucun danger.

mardi 15 mars 2011

Une affaire de famille

Pendant toute ma vie, le seul membre de ma famille immédiate avec qui j'ai eu des rapports sexuels a été mon épouse. Je me plais à penser que ce serait le cas pour la grande majorité des êtres humains. Cependant, les lois et les tabous sont habituellement créés pour une raison.

Récemment, j'ai découvert un site qui n’avait de naturiste que le nom, et j’ai été surpris d’y trouver une personne que je respectais depuis qu’elle a présenté un article très intéressant et bien écrit dans une revue naturiste respectée. Ma joie de l'avoir retrouvée en ligne a été de courte durée puisque j'ai appris assez rapidement qu'elle était favorable aux rapports incestueux « consensuels ». J'espère apprendre un jour que quelqu'un d'autre lui a volé son identité et se faisait passer pour elle. Mais les photos qu’elle a affichées d’« elle-même » font croire qu’il s’agit bien de la personne en question.

Lorsqu’il est question de sexe, je souscris à la philosophie que toutes les lois doivent avoir une fin véritablement laïque. Par conséquent, quand je vois des lois interdisant certains types d'activité sexuelle, j'ai tendance à m’interroger sur l'intention du législateur au moment où elles ont été adoptées. Le seul « tabou » que je continue à soutenir sans broncher est tout type d'activité où un adulte profite d'une personne qui peut être trop jeune ou dont le développement cognitif est insuffisant pour qu’il puisse consentir pleinement à l'activité sexuelle. Et rien dans cette catégorie n’est plus grave que l'inceste.

Je reconnais que l'inceste ne se limite pas aux rapports sexuels entre un parent et un enfant. Lorsque toutes les parties sont des adultes consentants, il est plus difficile de trouver une raison pour appliquer la sanction juridique, du moins au même degré. Mais là où il est question d’enfants, la règle devrait être claire : interdit aux adultes. Et c’est encore plus le cas lorsque l'enfant et l'adulte ont un lien de parenté.

Les parents ont une responsabilité envers leurs enfants. Les oncles et les tantes d'âge adulte ont une responsabilité semblable à l'égard de leurs neveux et leurs nièces. Je dirais même que tous les adultes ont une responsabilité envers les enfants, mais la responsabilité est plus grande lorsqu’il s’agit de membres de la famille.

Je suis favorable à ce qu’il y ait une plus grande ouverture lorsqu’il s'agit d'enseigner la sexualité aux enfants et d’en discuter les aspects autant physiques que psychologiques. Mais il ne faut pas confondre ouverture d’esprit et renoncement à la responsabilité d’assurer la sécurité et le bien-être des enfants qui nous sont confiés. Je ne vois pas comment avoir des relations sexuelles avec les enfants peu maintenir – et encore moins renforcer – leur sécurité et leur bien-être. Je crois même que les ouvrages médicaux et psychiatriques diraient le contraire.

J'ai donc été très surpris et attristé lorsque cette personne que je croyais être un modèle pour le naturisme a avoué (ou du moins prétendu) que sa famille était incestueuse. J'ai aussi été déçu de voir tant d'autres personnes sur le site en question qui approuvaient aussi de l'inceste. Cela ne fait rien pour promouvoir le naturisme de façon positive auprès des non naturistes.

Je continue de croire que certaines règles ne doivent jamais être enfreintes, surtout lorsqu’il est question de sécurité et de confiance. Il est primordial que nous nous acquittions de nos responsabilités envers les enfants qui nous sont confiés.