Toutes sortes de raisons ont été invoquées pour interdire la pornographie, ou du moins expliquer pourquoi ce genre de matériel devrait nous préoccuper. D’une part, il y a les promoteurs d’une morale dépassée, alors que d’autre part, l’on s’interroge à savoir si ce genre de matériel joue un rôle dans le maintien du statut inférieur des femmes par rapport aux hommes. Maintenant, il pourrait y avoir une nouvelle raison pour CHOISIR d'éviter la pornographie, du moins si vous êtes un homme: la dysfonction érectile.
Gary Wilson est l'auteur d'une série vidéo intitulée Your Brain On Porn (Votre cerveau sous l’influence de la pornographie). Lui et son épouse, Marnia Robinson, affirment que l'accès très facile à de la pornographie plus abondante grâce à Internet mène à une dépendance. M. Wilson explique que le sexe est un peu comme de la nourriture. Nous sommes programmés pour chercher le plus de nourriture possible le plus souvent possible et, de préférence, le plus élevé en calories. Cela remonte à l'époque des chasseurs-cueilleurs où l'on ne pouvait jamais savoir quand viendrait notre prochain repas. Cet instinct se révèle désastreux en cette époque d'abondance, mais il était indispensable avant que notre espèce ne découvre l'agriculture. En matière de relations sexuelles, étant donné que les humains vivaient en petits groupes qui se croisaient rarement, il pouvait être tout aussi difficile de trouver des partenaires sexuels. Donc, lorsque l'occasion se présentait, il fallait en profiter. Aujourd'hui, nous sommes entourés de partenaires sexuels possibles. Nous pouvons aussi assouvir nos pulsions de manière virtuelle avec la pornographie.
Nous avons envie de manger jusqu'à ce que nous sentions que le ventre est plein. Puis nous nous arrêtons jusqu'à ce que suffisamment de temps soit écoulé et que nous sentions à nouveau le besoin de manger. Ce serait bien si notre cerveau pouvait nous inciter à manger plus sainement ou à arrêter plus tôt et plus longtemps, mais ce n’est pas encore le cas. Pour ce qui est de l’activité sexuelle, le seul facteur limitatif est la fatigue. Mais parfois, même la fatigue ne suffit pas.
Chez un grand nombre de mammifères, dont les humains, il existe ce que l’on appelle l'effet Coolidge. Un mâle peut s’accoupler avec une même femelle réceptive un certain nombre de fois, mais il finira par atteindre un point de satiété. Toutefois, si une femelle différente lui est immédiatement offerte, le même mâle sera prêt presque immédiatement à avoir des relations sexuelles avec elle. Ceci peut être répété plusieurs fois avec plusieurs femelles différentes jusqu'à ce que le mâle soit épuisé. Et je dis bien épuisé.
Selon M. Wilson, une autre modèle ou actrice porno à l’écran produira le même effet chez l’homme. Avec la même partenaire ou un même genre de pornographie, il s’habitue à la stimulation, mais sans que les centres du plaisir dans le cerveau n’en deviennent engourdis. Cependant, avec Internet et la grande disponibilité de la pornographie en ligne, il devient possible de se gaver de nouvelles expériences pornos, ce qui mène à une hyperstimulation. Avec le temps, les changements du cerveau font en sorte que les centres du plaisir sont engourdis. En tentant de retrouver le plaisir d’autrefois, l’on se gave davantage avec de nouvelles actrices ou de nouveaux genres pornos. Enfin, la stimulation excessive mène à des problèmes au niveau des réactions sexuelles et même à la dysfonction érectile.
Il y a apparemment des hommes dans la vingtaine ayant un dysfonctionnement érectile en raison d’une hyperstimulation causée par la pornographie sur Internet. Le remède, nous dit-on, est d'éviter la pornographie, et peut-être d'autre matériel à caractère érotique, jusqu’à ce que le cerveau retrouve son fonctionnement normal. À ce moment, les réactions sexuelles devraient aussi revenir à la normale. Mais cela peut prendre jusqu'à deux mois. Et certains peuvent éprouver des symptômes de sevrage, ce qui est normal compte tenu des changements neurochimiques dans le cerveau.
L'auteur et son épouse ne cherchent pas à interdire la pornographie, et ils prétendent croire fermement à la liberté d'expression. En outre, il semble que la pornographie classique ne serait pas aussi destructrice que la pornographie en ligne. Par contre, ils veulent aider les gens qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas été en mesure de dire « Assez! », et se trouvent maintenant avec une dépendance de la pornographie. Cela mènerait à la dysfonction érectile chez de nombreux hommes âgés de moins de 40 ans, ce qui était très rare autrefois.
Je ne sais pas si des données empiriques existent pour prouver la thèse. Une étude sérieuse comporterait des contrôles pour tenir compte d’autres conditions comme l'hypertension et le diabète, dont les effets nuisibles sur les érections sont prouvés. Sans de tels contrôles, il peut être difficile de distinguer les vraies causes de la dysfonction érectile.
Pour voir les vidéos, cliquez ici (en anglais seulement).
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