samedi 12 mars 2011

Mordre à l’hameçon

Je consulte souvent CBC News Online pour me tenir au fait de l’actualité provinciale. Bien que lire les nouvelles soit le but principal, je peux aussi lire les commentaires qui, bien souvent, viennent des mêmes personnes. Et chaque fois qu'il y a une nouvelle concernant le bilinguisme, l’on peut compter sur les « trolls » anti-bilinguisme habituels de se manifester.

Le 31 janvier dernier, un article paraissait avec le titre N.B. lacks leadership on language laws: prof (Le Nouveau-Brunswick manque de leadership en ce qui concerne les lois sur les langues, dit un professeur). L'article fait allusion au cas d’une personne accusée d'avoir refusé de se soumettre à l’alcootest et qui a été acquittée parce que le policier ne lui avait pas demandé dans quelle langue elle voulait se faire servir. Le problème n'en était pas une de compréhension. La personne accusée et le policier parlaient tous les deux le français. Mais la juge a statué que l'agent doit toujours demander à l'accusé s'il préfère se faire servir dans l’autre langue officielle. Un expert en droit constitutionnel, Michel Doucet, a été cité tout au long de l'article sur les responsabilités d’un policier dans de telles situations.

Eh bien, il n’en fallait pas plus pour que les trolls se manifestent pour une énième fois dans la section des commentaires. Un intervenant, dont le nom d'utilisateur était "ivatumca», a conclu son commentaire en disant : « Vous ne voulez pas savoir ce que le bilinguisme coûte à cette province ... »

En croyant que cette personne savait peut-être de quoi elle parlait, j’ai répondu en disant :

« En fait, oui, j’aimerais le savoir. Veuillez fournir une description complète et détaillée du coût de chaque article. Je vous remercie. En toute sincérité, etc. »

La vie étant ce qu'elle est, je suis passé à d'autres activités et je ne suis revenu à cet article que récemment afin de voir s’il y avait eu des réactions. Eh non! Aucune. C’était à prévoir.

J’avoue que j’ai joué le pince-sans-rire avec mon commentaire, mais c’était pour établir le constat suivant : Pendant des années, nous avons entendu les adversaires du bilinguisme se plaignaient des coûts exorbitants du bilinguisme et du fait que le Nouveau-Brunswick demeure une province démunie. S'ils sont à ce point convaincus de leur thèse, pourquoi ne publient-ils pas les chiffres? Ce serait un véritable coup d’éclat. « Bilingue aujourd’hui, Français demain » a été la première manifestation publique de l’anti-bilinguisme, écrit disait-on de la perspective de quelqu’un de l’intérieur. Mais même ce dernier ne pouvait offrir que de très vagues accusations.

Et ils parlent toujours de la façon dont les francophones refusent de faire des compromis et de leur insistance de se faire servir en français, et ils n’aiment pas cela. Autrefois, les Canadiens français n'avaient pas le choix que de parler l’anglais parce que c’était la seule langue officiellement reconnue au Nouveau-Brunswick. Ah! Si l’on pouvait revenir à l'âge d'or ...

Ils aimeraient bien cela. Et ce serait bien intéressant de voir les conséquences. Actuellement, ils croient que le bilinguisme fait en sorte qu’ils ne trouvent pas d’emploi ou se voient refuser des promotions. Si jamais le bilinguisme disparaissait, ils auraient à expliquer leurs lacunes autrement.

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