dimanche 25 juillet 2010

La vérité sur les Anglos

Non, ceci n’est pas une attaque à l’endroit des anglophones. Je veux plutôt explorer les origines de deux drapeaux souvent vus au Nouveau-Brunswick, le drapeau acadien, qui flotte maintenant des mats de nombreux édifices du gouvernement, et le drapeau créé par la Anglo Society of New Brunswick.

Le drapeau acadien représente le peuple acadien. Il a été choisi lors de la convention acadienne de 1884, tenue à Micouche, à l’Île-du-Prince-Édouard. Les Acadiens sont les descendants des premiers colons français qui s’étaient établis dans une zone correspondant à peu près aux provinces maritimes du Canada et à l'Est du Maine, aux États-Unis. La Grande-Bretagne a définitivement conquis ce territoire en 1713. Dès lors, tout acadien né dans la région était automatiquement sujet britannique. Mais les autorités de la Grande-Bretagne ont décidé d'ignorer cela et de traiter les Acadiens comme des ennemis. En 1755, les autorités britanniques ont entamé la Déportation de ces sujets britanniques, sans procès ni déclaration de culpabilité, et les ont ensuite remplacés par des colons protestants, dont la plupart parlaient l’anglais. Lorsque les Acadiens sont revenus dans leur ancien territoire, ils étaient généralement mal accueillis et traités comme citoyens de deuxième classe.

Plutôt que de s'assimiler à la majorité anglophone, les Acadiens ont choisi de vivre dans des zones isolées et de maintenir leur langue et leurs coutumes. Aujourd'hui, trente-trois pour cent de la la population du Nouveau-Brunswick est de langue française, et les Acadiens ont un poids politique considérable. C'est la raison principale pour laquelle le Nouveau-Brunswick est officiellement bilingue.

Mais il y aura toujours des gens qui s’opposent à certaines politiques du gouvernement. Le mécontentement envers le bilinguisme officiel dans certains milieux a été suffisant pour mener à la création de la New Brunswick Association of English-speaking Canadians en 1984. L’événement déclencheur a été la célébration du 100e anniversaire du drapeau acadien, qui flotterait dorénavant des mats des édifices provinciaux. Toutefois, le groupe a passé presque tout son temps à contester le rapport Poirier-Bastarache, qui proposait, entre autres, un meilleur accès pour la population francophone aux emplois de la fonction publique. Le groupe s'est dissout en 1986, mais le mécontentement a pris une nouvelle forme avec la création du parti politique Confederation of Regions (CoR). Avec la disparition de CoR, la « cause » a été reprise par la Anglo Society of New Brunswick.

La fête nationale des Acadiens est le 15 août, soit la fête de l’Assomption du calendrier catholique romain, en l’honneur de leur sainte patronne, Marie, mère de Jésus-Christ. Les Anglos ont opté pour une date qui rappelle la conquête des territoires français par les forces britanniques : le 18 septembre, date où la Nouvelle-France est tombée aux mains des Britanniques. Aucun doute; c’est la guerre!

La société Anglo tente depuis ses débuts de faire flotter son drapeau du mat des hôtels de ville de différentes villes du Nouveau-Brunswick, mais surtout à Fredericton, la capitale provinciale. La société Anglo a essuyé des refus répétés et, depuis, manifeste son mécontentement tous les 15 août à l'Hôtel de Ville de Fredericton, lors du tintamarre annuel.

Les Anglos prétendent qu'ils n'ont rien contre le bilinguisme en soi, mais s'opposent au « bilinguisme forcé ». Ils ajoutent qu'ils n'ont rien contre les francophones. Mais lisez plutôt les slogans sur leurs pancartes :
  • « Les élus dansent au son du violon acadien. »
  • « Offres d’emploi. Gouvernement du Nouveau-Brunswick. Inutile que les anglophones unilingues posent leurs candidatures. »
  • « Le Nouveau-Brunswick est-il une succursale du Québec? »
  • « Les Acadiens sont représentés. Les anglophones sont rejetés. »
  • « Le contrôle par une minorité est une réalité au Nouveau-Brunswick. »
  • « Aujourd’hui bilingue, demain français. » « Inutile que les médecins anglophones du Nouveau-Brunswick posent leurs candidatures. »


Pour mieux voir un grand nombre de pancartes, cliquer ici.

Plus tôt au mois de juillet, on avait appris que la ville de Bathurst, dont près de la moitié de la population est francophone, avait accepté de faire flotter le drapeau des Anglos le 18 septembre prochain. La grogne des francophones et francophiles n’a pas tardé à s’afficher, alors que même le Commissaire provinciale aux langues officielles et le premier ministre adjoint de la province avaient fortement suggéré que la ville revoie sa position. Environ une semaine plus tard, le conseil municipal a annulé la décision initiale.

Selon certains reportages, les Anglos avaient prévu ne pas se rendre au tintamarre à Fredericton cette année, mais ont changé d'avis à la suite de la volte-face de la ville de Bathurst. L’on dit que la cible à Fredericton sera le maire de la ville, Brad Woodside. Nous verrons bien. L’Association prévoit tenir ensuite une manifestation à l’Hôtel de Ville de Bathurst le 18 septembre.

vendredi 23 juillet 2010

Monogamie ... mythe ou réalité?

J'avais deux nouveaux articles en veilleuse. Je tardais à les publier car plus je les lisais, plus je m’interrogeais à l’égard de certains de leurs énoncés de base. J'ai fini par les publier en un seul article tout juste avant celui-ci, et maintenant je veux jouer un peu l'avocat du diable.

Dans mon blog précédent, j'ai noté que du point de vue des généticiens, l’humain est une espèce monogame. En réfléchissant davantage à cette question, je me suis demandé comment « ils » sont arrivés cette conclusion. Il va de soi que les hommes et les femmes cherchent des partenaires de vie. Mais dans quelle mesure les humains en cherchent-ils un seul? Dans quelle mesure les humains sont-ils vraiment disposés à renoncer à tout autre prétendant ou prétendante?

Nous sommes tellement habitués à l'idéal de la monogamie dans la société moderne que l'on oublie que d'autres types de mariages et de relations ont existé dans le passé, et existent encore. La polyandrie et la polygamie ont existé dans différentes sociétés pour diverses raisons. Parfois, un homme se permettait d’avoir plusieurs épouses en raison de son statut social ou parce qu’il était richissime et pouvait toutes les faire vivre. Dans d'autres cas, certains hommes pouvaient avoir deux femmes parce qu'il n'y avait pas assez d'hommes pour suffire à la demande. Dans certaines cultures autochtones de l’Amérique, un homme pouvait partager sa femme – si elle consentante – avec un de ses amis encore célibataire. La politique chinoise d’un seul enfant par couple et la préférence traditionnelle pour des enfants mâles a fait en sorte qu’il y a aujourd’hui une pénurie de femmes chinoises célibataires. Quelles pourraient être les répercussions sur les pratiques sexuelles?

Même si la monogamie s'est imposée un peu partout dans le monde, le mariage visait autrefois non seulement l'union de deux personnes, mais de deux familles. Dans certains cas, des alliances politiques ont été tissées entre royaumes par le mariage de la fille d'un roi à un roi ou à un dauphin. L'amour n'y était pour rien, si ce n’était des relations adultères qui, bien que réprouvées officiellement, étaient néanmoins tolérées. En d’autres mots, ne dites rien et on ne vous demandera rien d’embarrassant.

Aujourd'hui, les choses ne sont pas moins compliquées. Oui, de nombreuses relations strictement monogames peuvent durer des décennies. D'autres personnes optent pour la monogamie en série, soit une relation monogame après l'autre. Puis il y a les personnes qui refusent de choisir entre deux prétendants (ou plus) et optent pour la polyamorie ou le ménage à trois.

Je me suis demandé où se situaient les « échangistes » dans tout cela. Chaque membre d’un couple échangiste peut bien avoir des relations sexuelles avec des personnes autres que le conjoint, mais l’attachement des conjoints l’un à l’autre reste fort. Par conséquent, sont-ils monogames et non possessifs ou non monogames mais tout de même fort engagés dans leur vie de couple? Ou les deux?

La plupart des gens ne choisiront pas d’avoir des relations non-conventionnelles. Cependant, est-ce en raison de la nature humaine ou est-ce plutôt dû aux pressions exercées par la société? Il serait facile de dire que la monogamie ne reflète pas la nature humaine étant donné les nombreuses personnes qui la trouvent trop contraignante. Pourtant, la monogamie reste omniprésente dans presque toutes les cultures d'aujourd'hui. Est-ce que ce serait le cas si la nature humaine n’aidait pas les choses?

Cela se complique lorsque l’on étudie davantage le sens du mot monogamie et son emploi. Trois types nous intéressent dans le cas présent :

La monogamie sociale désigne une relation entre deux personnes qui vivent ensemble, ont des rapports sexuels l’une avec l’autre, et mettent en commun les ressources nécessaires pour vivre. L’exclusivité sexuelle peut être implicite, mais elle n’est pas pour autant nécessaire.

La monogamie sexuelle désigne toute situation où deux personnes ont des rapports sexuels l’une avec l’autre à l’exclusion de tout autre partenaire. Ces deux personnes peuvent vivre ensemble ou non.

Enfin, la monogamie génétique désigne toute situation où deux personnes ont des enfants l’une avec l’autre seulement, peu importe le nombre d’autres partenaires sexuels.

Qu’en est-il donc des échangistes? Ils peuvent facilement vivre une situation de monogamie sociale et de monogamie génétique. Les polyamoureux pourraient correspondre à la troisième définition, et peut-être la première si ces personnes affichent ouvertement leur mode de vie sexuel. Les personnes en mariage libre peuvent correspondre à la troisième définition ou pas.

Donc, l’espèce humaine est-elle une espèce monogame? Tout dépend de la définition du terme monogamie.

mardi 20 juillet 2010

Sexe et préhistoire

Les humains, surtout les mâles, s’en font un peu pour la taille des leurs pénis. Les scientifiques s’y intéressent aussi, mais pour des raisons différentes. On trouve quelques explications dans Mystery Dance: On The Evolution of Human Sexuality, par Lynn Margulis et Dorion Sagan. Une grande partie du livre présente de la spéculation, mais c'est souvent ce qui rend ces genres d’ouvrages si amusants.

Tout d'abord, quelques concepts doivent être compris. D'un point de vue des généticiens, les caractéristiques et les comportements sexuels de tous les animaux, y compris les humains, peuvent être expliqués par les chromosomes qui cherchent à se reproduire le plus possible.

Pour les femelles, c’est une simple question de tomber enceinte. La prochaine génération porte ses gènes et peut ensuite les retransmettre. Du côté des mâles, il faut la chance d'avoir accès à une femme fertile. On remarque alors deux stratégies principales, chacune à l’extrémité d’une série de possibilités.

Une stratégie est celle adoptée par le gorille. Les mâles sont plus grands que les femelles, un phénomène que l’on appelle le dimorphisme sexuel. Un mâle finit par dominer tous les autres et obtient un accès exclusif à toutes les femelles du groupe.

L'autre stratégie est la promiscuité totale. Chez les chimpanzés, le dimorphisme est moins prononcé. L’on dit que les chimpanzés femelles sont les athlètes sexuelles du monde animal puisqu’elles s’accouplent de nombreuses fois par jour avec un grand nombre de mâles lorsqu’elles sont en chaleur.

La première stratégie, que l’on voit chez le gorille, se résumer à éviter la « compétition spermatique ». Un mâle dominant a un accès exclusif aux femelles et son sperme sera le seul qui servira à les imprégner. La seconde stratégie, que l’on voit chez le chimpanzé, est tout le contraire. Dans ce cas, il n'y a aucune exclusivité sexuelle, et un mâle cherchera à déplacer les spermatozoïdes déjà présents dans la femelle, tout en y laissant les siens pour la féconder.

La compétition spermatique est essentiellement une course vers l’ovule. Si une femme a des relations sexuelles avec un deuxième homme quelques heures, voire quelques minutes, après en avoir eu avec un premier, les spermatozoïdes du deuxième homme tenteront de surclasser ceux du premier homme, et pourraient même réussir. En effet, chez les chimpanzés, il arrive souvent que des frères et des cousins se partagent une femelle puisque cela favorisera la transmission des gènes qu’ils ont en commun.

Or, il se trouve que les espèces qui évitent la compétition spermatique n’ont que de petits organes génitaux et de petites quantités de spermatozoïdes. Comme il n'y a pas de spermatozoïdes provenant des rivaux du mâle dominant, il n’est pas nécessaire d’avoir peut-être à déplacer les spermatozoïdes laissés par un rival. Mais pour les espèces où il y a compétition spermatique, le pénis doit être assez grand pour déplacer le sperme laissé précédemment par d'autres, et les testicules doivent produire suffisamment de sperme chaque fois afin de rivaliser avec le sperme laissé par d'autres.

Qu'est-ce que tout cela signifie pour la sexualité humaine? Eh bien, puisque nous sommes généralement une espèce monogame (il y a des exceptions à toute règle), les mâles n’ont généralement pas à s’inquiéter des spermatozoïdes des rivaux. La monogamie implique une absence de compétition spermatique. Nos organes ne devraient donc pas être de taille aussi impressionnante. Comment en sommes-nous arrivés là?

Les chimpanzés et les humains ont un ancêtre commun dont ils ont divergé il y a environ six millions d'années. Il existe de nombreuses similitudes entre les chimpanzés et les humains. Les chimpanzés mâles ont un assez des organes génitaux de grande taille, dont des testicules plus grands que ceux des humains, et un pénis au moins la moitié de la taille de celui d'un homme.

Selon les experts, les grands testicules et pénis se trouvent généralement chez les animaux reconnus pour la promiscuité. Le gorille mâle, dont les organes génitaux sont assez petits, a un harem qu’il garde jalousement. Comme chez les gorilles, il existait chez les australopithèques une grande différence de taille entre les mâles et les femelles. Cela laisse croire que cette espèce évitait la « compétition spermatique », et que les mâles avaient des organes génitaux de petite taille.

Cela aurait commencé à changer lorsque des mâles subordonnés de la plus ancienne espèce Homo ont troublé l’équilibre social en offrant de la nourriture aux femelles en échange de faveurs sexuelles. Avec le temps, et au moment où une espèce intermédiaire Homo est apparue, les hommes n’étaient plus tellement plus grands que les femmes. Homo « intermédiaire » (erectus ou ergaster) collaborait de plus en plus avec d’autres membres du groupe, et la voie vers la compétition spermatique s’est ouverte. Le fait de manger et de dormir en groupe aurait favorisé une plus grande communication et une plus grande socialisation. La promiscuité peut avoir été la norme jusqu'à ce que l’on commence à voir la formation de couples stables et plus ou moins permanents, ce qui a assuré la paix entre les mâles et renforcé la cohésion du groupe.

(Question : Qu'en est-il des femelles? Elles peuvent être jalouses aussi.)

Une tendance à la monogamie et à la romance a commencé chez Homo sapiens lorsque les hommes ont emmené les femmes à l’écart du groupe pour passer un peu de temps avec elles en toute intimité. Les chimpanzés le font. Théoriquement, c'est une façon d'assurer que le mâle ait l’occasion de rendre la femelle enceinte. Toutefois, le chimpanzé qui ose faire cela risque d’être battu par les autres membres du groupe pour avoir enfreint les conventions sociales.

L’on croit que les premiers membres de l’espèce Homo ont fait la même chose et ont peut-être risqué autant. C'est lorsque la formation de couples plus ou moins exclusifs est devenue la norme que cette stratégie est devenue non seulement acceptable, mais presque obligatoire.

La théorie veut que l'espèce humaine vit un retour de la pendule et adopte peu à peu un comportement contraire à la compétition spermatique. Comme c’est encore tout récent, les organes génitaux du mâle n’ont pas eu la chance de se rétrécir.

Nous pouvons maintenant décider consciemment d'éviter une grossesse complètement et nous pouvons avoir des rapports sexuels pour le plaisir seulement. Nous pouvons parfois surmonter même notre jalousie et notre tendance à la possessivité. Que nous réserve l'avenir? Il serait intéressant de vivre assez longtemps pour le savoir.

Comme on l’a dit, il existe de nombreuses similitudes entre les chimpanzés et les humains, mais une différence importante est que le chimpanzé femelle continue de connaître les cycles d'œstrus, alors que les femmes humaines n’en ont pas. S’agit-il d’un facteur important pour ce qui est de déterminer la stratégie finale en ce qui a trait à la compétition spermatique?

vendredi 2 juillet 2010

Un deuil tardif pour NOSE

Au cour des années 1990, un expert américain en sexualité et en counselling, le Dr Roger Libby, a lancé une organisation appelée NOSE, ou National Organization of Sexual Enthusiasts, c’est-à-dire, l'Organisation nationale des passionnés du sexe. L'objectif était de donner à la sexualité une image plus positive pendant les années des présidents américains Reagan et Bush, père.

Le Dr Libby voyait NOSE comme étant un regroupement à la fois politique et éducatif qui appuyait le Premier amendement de la constitution des États-Unis, notamment le principe de la séparation de l'Église et de l'État, et le droit à l'intimité sexuelle. NOSE prônait la plus grande liberté sexuelle possible et acceptait tous les genres, y compris les personnes monogames et non monogames, mariées et célibataires, hétérosexuelles, homosexuelles et bisexuelle. NOSE insistait également sur l'importance de l'honnêteté, de la responsabilité et des pratiques sûres. L'exploitation et les jeux de déception étaient dénoncés aussi fortement que les agressions. Bien que NOSE ne s’opposait pas à la pornographie et aux œuvres érotiques, et insistait toujours sur les aspects les plus amusants du sexe, les bulletins d'information que j'ai reçus présentaient toujours des articles réfléchis portant sur d'importants sujets concernant la sexualité, plutôt que de se limiter à des écrits coquins.

NOSE a toujours cherché à avoir un équilibre entre les le nombre d’hommes et le nombre de femmes comme membres de l’organisation, mais n’y est jamais arrivé. (À bien y penser, ce n’est pas sans rappeler quelques sites de réseautage social naturistes qui connaissent des difficultés semblables.) En outre, bien que le Dr Libby ait fait la promotion de NOSE sur son site Web, l’organisation n’a jamais fait le saut vers l’électronique. Je n’ai trouvé aucune information indépendante concernant la dissolution de NOSE, mais à partir de 2001, le Dr Libby n’en faisait plus la promotion sur son site Internet. Si autre chose est venu remplacer l’organisation, je ne l'ai pas encore découverte. Les sites de rencontre pour adultes et à caractère sexuel n’offrent rien qui ressemble à ce que l’on pouvait trouver dans les bulletins de NOSE, et nous ne devrions pas nous y attendre de toute façon. NOSE espérait créer des sections locales de membres qui pouvaient travailler à des enjeux locaux et faire pression au besoin. À ce stade-ci, je ne sais pas si l’organisation avait réussi à franchir cette étape.

La plupart des sites de réseautage social n’acceptent pas – sciemment – que l’on présente des textes à caractère sexuel, même si c'est pour discuter sérieusement de questions sérieuses. Dans certains pays, il existe des partis politiques voués à cette question. Au Canada et en Australie, il y a même un Sex Party. Aux États-Unis, il y a les Démocrates (Democratic Party) et les Républicains (Republican Party), et les deux ne sont pas nécessairement favorables à un plus grand respect des droits sexuels. Seuls les libertariens et les organismes préoccupés par la censure gouvernementale et le placement dans les tribunaux de juges ayant l’esprit moins large ont exprimé des inquiétudes à cet égard, et les grands médias leur font souvent la sourde oreille.

Toutes sortes de revues aiment bien publier des articles sur le sexe, que ce soit Playboy et Penthouse ou Cosmo et même Chatelaine. Mais ce sont généralement des articles du genre « Trouvez son point érogène ». Une belle exception à la règle a paru dans Free Inquiry en 2004, lors de la publication de ce que l’on décrivait comme étant une Déclaration des droits et responsabilités en matière de sexualité revue et améliorée. Plus tard dans la même année, The Humanist a présenté une revue critique de cette nouvelle déclaration et a également étudié les questions des réactions des adultes face à la sexualité des mineurs, des tentatives des politiciens d’étouffer la discussion sur le sexe dans les revues destinées aux adolescents, des lois pénales nord-américaines contre l'adultère, et de l’amour à partenaires multiples (poly). On trouve ces mêmes sujets séparément sur Internet, mais il est rare que l’on les trouve en un seul endroit et que l’on traite des ces questions avec le respect et le sérieux qu'ils méritent.

Bien que la plupart des gens seront toujours monogames et classiques en matière de sexualité, il y a parmi eux un grand nombre de personnes larges d'esprit qui accepteraient que l’on explore toutes les possibilités de la sexualité humaine. En effet, si de telles choses ne sont explorées et discutées qu’à voix basse, avec de l’embarras et dans le secret le plus total, les personnes qui s'opposent activement à la liberté sexuelle continueront de dominer sur la place publique. Je crois que c’était d’ailleurs la raison d’être de NOSE, soit de sortir ces questions au grand jour et surtout de réunir d’animer les gens qui s’intéressent à ces questions, ce qui est tout aussi important. Il est malheureux ce beau projet n’ait pas eu de suite.