vendredi 3 septembre 2010

Un monde sans possessions

Un des sites Web que je visite régulièrement a vu une discussion se transformer en débat improvisé et houleux sur les athées et les religionnaires, en majorité des chrétiens. Le tout a commencé par un énoncé du genre « Ce genre de discussion convient mieux à un groupe de discussion plutôt qu’au Forum général », mais cela s’est dégradé en déclarations du genre « Arrêtez de vous en prendre à nous » et « Vous vous croyez si intelligents! » J’y ai déjà publié une réaction dans mon blog du site. Alors que j’envisageais la publication du même article ici, je me suis rendu compte que les termes pour ce genre de discussion ne sont pas toujours bien définis. En cherchant à les définir convenablement pour le présent article, j’ai découvert que mes connaissances en la matière faisaient défaut. Je ne crains pas que quelqu'un soit en désaccord avec moi. Mais quand je suis manifestement dans l’erreur sur un renseignement qui devrait m’être connu, cela me dérange beaucoup.

Dans ce cas, on parle des termes athée et communiste. Tous les athées ne sont pas communistes, mais on croit souvent que les communistes sont athées par définition. C’est ce que je croyais aussi avant d’examiner la question de plus près. Dans sa forme la plus simple, le communisme signifie une société sans classes et sans État dans laquelle tous les biens appartiennent à la collectivité. Dans ses manifestations modernes et marxistes, le communisme n'a pas mené à la disparition de l’État, et les biens, ou du moins les moyens pour la production de biens et de richesses, sont restés la propriété de l'État. À ceux qui disent que l’État est en fait le peuple, la nature dictatoriale des gouvernements indiquent le contraire.

Les sociétés organisées selon des principes communistes ont existé depuis les premiers temps. Le théoricien communiste, Karl Marx, voyait la société de chasse et de cueillette comme une société communiste. Les premiers chrétiens auraient tout mis en commun et tout partagé, et d'autres groupes religieux ont aussi adopté un système de vie commune incluant la propriété collective des terres et d’autres ressources.

Les bases du communisme moderne remontent à Thomas More, qui a écrit au sujet de la propriété commune dans son traité, Utopia, en 1516. Au 18e siècle, le communisme a commencé à prendre une dimension politique à la suite de la Révolution française. Les sociétés communistes non étatiques se formaient encore, mais alors que les communautés communistes d’avant étaient établies sur des bases religieuses, les communautés communistes du 19e siècle ont été inspirées par des principes de réforme sociale.

À la fin du 19e siècle, Friedrich Engels avait suffisamment impressionné Karl Marx pour que ce dernier devienne communiste à son tour. Marx et Engels étaient convaincus que, tout comme la société féodale avait fait place au capitalisme, le capitalisme céderait sa place au communisme, les moyens de production seraient la propriété de tous, et tous pourraient en bénéficier. Tout ce qu'il fallait, c'était que les travailleurs d'usine et les autres membres de la classe opprimée s’unissent et se débarrassent de leurs chaînes opprimantes.

Marx a dit la religion est l'opium du peuple. Ses déclarations sur la religion ne sont pas aussi frappantes dans Le Manifeste communiste, publié en 1848 et dont il est coauteur avec Engels. J’ai parcouru le Manifeste rapidement, trop rapidement peut-être. Mais l’impression qui m’est restée est que le Manifeste ne prône pas l’interdiction de la religion, bien qu’il soit critique à son égard. Il prédit plutôt la disparition éventuelle de la religion, ou du moins la fin de son emprise sur le peuple. L'athéisme ne devait pas être imposé. Il devait plutôt résulter naturellement à un certain stade de la lutte ouvrière contre la classe dirigeante.

En ce sens, je me demande si la révolution bolchevique en Russie ressemble vraiment à la vision de Marx et d’Engels. Les travailleurs ordinaires devaient arracher le pouvoir à la classe dirigeante. En fin de compte, une classe dirigeante a été remplacée par une autre. Bien que cela avait été plus ou moins prévu, Marx et Engels croyaient la fin des classes entraînerait la fin du pouvoir politique en soi. De toute évidence, ce n'est jamais arrivé.

C'est peut-être le talon d'Achille du communisme marxiste. Le communisme a besoin d'une classe dirigeante de qui l’on peut arracher le pouvoir. Mais le résultat est censé être une société sans classe. Tant que l’État existe, il y aura toujours une classe dirigeante, une institution appelée gouvernement, même si les membres dirigeants ne s’y trouvent que temporairement.

Au lieu d'une révolution traditionnelle, il serait préférable que la classe ouvrière atteigne l'autonomie économique grâce à une révolution tranquille déjà en cours. De plus en plus de personnes peuvent travailler de façon autonome grâce à un ordinateur, et peut-être seulement un téléphone cellulaire. En fin de compte, nous n'avons pas la propriété commune de toutes les ressources de production, mais si elles sont largement disponibles à des prix équitables, même les travailleurs les plus pauvres pourraient remporter cette lutte.

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