« Si Edmond Dantès n'avait pas été envoyé en prison pour ensuite réussir à s'échapper, Villefort, Danglars et Morcerf n'auraient jamais obtenu ce qu’ils méritaient. »
Une amie qui visionnait avec moi le film Le Comte de Monte Cristo, avec Jim Caviezel en vedette, me disait que Dieu permettait parfois que de mauvaises choses arrivent à de bonnes personnes dans un dessein précis, et que cela en était un exemple. Alors qu'en est-il d’Auguste Ciparis, un détenu qui a fini par être le seul survivant à Saint-Pierre, en Martinique, à la suite de l'éruption du Mont Pelée?
« Dieu voulait peut-être que le prisonnier vive assez longtemps pour apprendre quelque chose », m’a-t-on répondu.
Que dire alors de toutes les personnes mortes dans la catastrophe, en particulier les bébés qui n'avaient clairement pas des capacités cognitives assez développées pour être tenus responsables d’actes répréhensibles?
« Eh bien, Dieu les a rappelés à lui beaucoup plus tôt. » J’espère que les autres personnes dignes de sa grâce aient connu le même sort.
Mais parlons justement des autres personnes. Méritaient-elles la mort? Ciparis méritait-il de vivre? Comment le dieu judéo-chrétien-islamique a-t-il pu arriver à ces décisions tout en maintenant sa réputation d'être parfaitement juste?
Dans un article précédent, j'ai exposé les raisons pour lesquelles j'avais conclu que le dieu biblique n'existe pas. À l’époque j’ai décrit ce dieu comme ayant les attributs suivants: omniscient, tout-puissant et miséricordieux. Omniscient signifie qu’il sait tout avant même qu’un événement ne survienne. Tout-puissant signifie qu’il peut faire n’importe quoi. Rien ne lui est impossible. Miséricordieux signifie une compassion sans bornes. J’ai expliqué pourquoi je pense qu'il peut bien avoir deux des attributs à la fois, mais pas les trois.
Récemment, je me suis rappelé qu'il avait un quatrième attribut, celui d’être parfaitement juste. Parfaitement juste signifie que tout ce que l'on reçoit comme joie ou peine, ou comme récompense ou souffrance, et qui est la conséquence d’un acte ou d’une omission de la part de Dieu est juste ou mérité.
Pour la présente réflexion, supposons que le processus menant à l'éruption du Mont Pelée est indépendant des agissements de Dieu. Cet être tout-puissant et omniscient aurait pu, tout au plus, décider d’empêcher l’éruption, mais il ne l'a évidemment pas fait. Son choix a été de laisser certains vivre et d’autres mourir. Tout au plus, il a pu décider qui allait vivre et qui allait mourir. Pour être parfaitement juste, quelle aurait dû être sa décision? Et cela va-t-il de pair avec une miséricorde sans bornes?
Est-il possible d'être parfaitement juste et miséricordieux à la fois? Si Ciparis avait bénéficié de la miséricorde, est-ce qu’elle était méritée? En lui permettant de survivre à l’éruption, Dieu a-t-il été à la fois miséricordieux et juste? Est-ce que tous ces gens méritaient vraiment de mourir (même si certains seraient montés au ciel)? Est-ce cela la justice parfaite?
Et Edmond Dantès méritait-il d'être emprisonné seulement pour faire en sorte qu’il puisse plus tard voir à ce que ses ennemis soient punis? Je ne trouve pas cela très miséricordieux. Je ne crois pas que ce soit mérité non plus. Certes, il a été emprisonné à la suite d’actions commises par des hommes. Mais si nous suivons la logique de mon ami, cela devait arriver afin qu'il puisse plus tard exercer sa vengeance et ainsi voir à ce que ses ennemis obtiennent ce qu'ils méritent.
L’on dit que les desseins de Dieu sont mystérieux. Ils sont aussi illogiques.
(NOTA : Selon certaines sources, il aurait eu jusqu’à trois survivants, dont M. Ciparis.)
Le danger, ce n'est pas ce que l'on ignore; c'est ce que l'on tient pour certain, mais qui ne l'est pas. -- Mark Twain
samedi 30 octobre 2010
mercredi 20 octobre 2010
Ne pas jouer le jeu de la foi
« Mais vous – je vous ai entendu le dire – croyez que l'univers s’est créé lui-même à partir de rien, même si vous ne pouvez pas expliquer comment une telle chose a pu se produire, et que la vie s'est également créée par une sorte de processus chimique ou biologique qui vous ne pouvez pas démontrer non plus. Tout cela, c’est de la foi. Et d'ailleurs, je pense qu'elle est beaucoup plus bizarre que la mienne. »
Cet extrait a été publié dans un article de William Gairdner, qui était récemment affiché au http://www.williamgairdner.com/journal/2006/3/14/on-atheism.html. À un moment donné l’article présente une personne qui fait l’affirmation suivante : « Je ne crois pas en Dieu ». À cela, une autre, probablement M. Gairdner lui-même, répond : « Comment êtes-vous arrivé à avoir cette foi? » Il poursuit en disant que la prise de position sur l'existence ou la non-existence de Dieu est en soi un acte de foi.
Il m’avait presque eu. J'ai presque dû admettre que la foi, ou du moins la confiance, y était pour quelque chose en ce qui concerne ma vision naturaliste de l'univers. Puis, il m’est venu à l’esprit que l’on mêlait pommes et oranges. Je ne sais pas si les religionnaires utilisent délibérément ce stratagème ou s’il cela correspond tout simplement à leur vision du monde. De toute façon, j’y ai presque mordu. Voici la version révisée de ce que j’ai passé à un cheveu de publier.
Les scientifiques ont proposé une théorie selon laquelle l'univers s’est formé à partir de rien en suivant strictement les processus naturels. Ils ont fait des observations minutieuses et ont tiré les conclusions qui s’imposent. On peut dire la même chose pour l’apparition de la vie. Les scientifiques ont fait leurs déclarations sur ces deux questions.
Cependant, la science n'a toujours rien déclaré en ce qui concerne l'existence d'un être suprême que l’on pourrait appeler Dieu. Certains scientifiques ne croient pas en Dieu, mais beaucoup d’autres y croient encore. Bien que la science explique les phénomènes du monde sans avoir recours à l’intervention divine, il n'y a toujours rien pour affirmer ou infirmer l’existence de Dieu. Par conséquent, son existence ne relève pas du domaine des sciences.
Il faut donc distinguer entre ce que nous dit la science et ce qu’elle ne nous dit pas. Ma position sur l'existence de Dieu n'est pas fondée sur la science. Je suis arrivé à ma conclusion après avoir pris connaissance des différents arguments philosophiques sur la question et après mûre réflexion. La foi, ou la confiance dans les autorités appropriées, n'a rien à voir avec cette position. J'ai tiré ma propre conclusion. Si la foi est y est pour quelque chose, c’est la foi en mes propres capacités à examiner la question et d'en tirer une conclusion satisfaisante.
Pour ce qui est des questions scientifiques, cependant, si la foi était un acte criminel, je n’aurais d’autre choix que de plaider coupable. Je n'ai ni le temps ni les ressources pour examiner moi-même tous les fossiles ni toutes les données brutes afin de conclure si le changement climatique est causée par l'activité humaine. Je ne peux pas savoir avec certitude que nous avons vraiment été créés à partir de rien. Heureusement, je suis assez intelligent pour comprendre que ce n’est pas parce que je ne peux pas confirmer personnellement une des théories que l'autre théorie doit l’emporter par défaut.
Cependant, j'ai la foi que les scientifiques consciencieux appliqueront la méthode scientifique pour tirer des conclusions logiques. J'ai confiance que les arguments et contre-arguments entre les scientifiques mèneront à de nouvelles connaissances et perspectives, ainsi qu’à un consensus sur diverses questions. J'ai aussi la foi que l’on dénoncera ces pseudo-scientifiques qui ont brisé la confiance que j’ai placée en eux. C'est aux scientifiques de ne pas briser cette confiance. En d'autres termes, ma foi est provisoire. Elle doit être méritée.
Cela diffère de la foi religieuse qui est habituellement absolue. Nous sommes alors tenus de croire que le monde a été créé par un être surnaturel simplement parce c’est écrit ou parce que l’on préfère une vérité absolue. Il n'y a pas de place pour les théories concurrentes (à moins qu’elles émanent de la même source religieuse). La foi n'a pas à être méritée car la source de l’information a déjà été proclamée comme infaillible. Elle ne peut pas se tromper! Et si vous n'avez pas cette foi, un terrible destin vous attend ...
Dans ce sens, c’est tout à fait le contraire de la foi que j'ai.
Donc, lorsque quelqu'un me demandera : « Comment êtes-vous arrivé à avoir cette foi? », j'ai maintenant une réponse : « La foi n'a rien à voir avec ma position sur l'existence d'un dieu. En ce qui concerne la façon dont le monde a vu le jour, ma foi a été méritée et doit l’être continuellement. »
Cet extrait a été publié dans un article de William Gairdner, qui était récemment affiché au http://www.williamgairdner.com/journal/2006/3/14/on-atheism.html. À un moment donné l’article présente une personne qui fait l’affirmation suivante : « Je ne crois pas en Dieu ». À cela, une autre, probablement M. Gairdner lui-même, répond : « Comment êtes-vous arrivé à avoir cette foi? » Il poursuit en disant que la prise de position sur l'existence ou la non-existence de Dieu est en soi un acte de foi.
Il m’avait presque eu. J'ai presque dû admettre que la foi, ou du moins la confiance, y était pour quelque chose en ce qui concerne ma vision naturaliste de l'univers. Puis, il m’est venu à l’esprit que l’on mêlait pommes et oranges. Je ne sais pas si les religionnaires utilisent délibérément ce stratagème ou s’il cela correspond tout simplement à leur vision du monde. De toute façon, j’y ai presque mordu. Voici la version révisée de ce que j’ai passé à un cheveu de publier.
Les scientifiques ont proposé une théorie selon laquelle l'univers s’est formé à partir de rien en suivant strictement les processus naturels. Ils ont fait des observations minutieuses et ont tiré les conclusions qui s’imposent. On peut dire la même chose pour l’apparition de la vie. Les scientifiques ont fait leurs déclarations sur ces deux questions.
Cependant, la science n'a toujours rien déclaré en ce qui concerne l'existence d'un être suprême que l’on pourrait appeler Dieu. Certains scientifiques ne croient pas en Dieu, mais beaucoup d’autres y croient encore. Bien que la science explique les phénomènes du monde sans avoir recours à l’intervention divine, il n'y a toujours rien pour affirmer ou infirmer l’existence de Dieu. Par conséquent, son existence ne relève pas du domaine des sciences.
Il faut donc distinguer entre ce que nous dit la science et ce qu’elle ne nous dit pas. Ma position sur l'existence de Dieu n'est pas fondée sur la science. Je suis arrivé à ma conclusion après avoir pris connaissance des différents arguments philosophiques sur la question et après mûre réflexion. La foi, ou la confiance dans les autorités appropriées, n'a rien à voir avec cette position. J'ai tiré ma propre conclusion. Si la foi est y est pour quelque chose, c’est la foi en mes propres capacités à examiner la question et d'en tirer une conclusion satisfaisante.
Pour ce qui est des questions scientifiques, cependant, si la foi était un acte criminel, je n’aurais d’autre choix que de plaider coupable. Je n'ai ni le temps ni les ressources pour examiner moi-même tous les fossiles ni toutes les données brutes afin de conclure si le changement climatique est causée par l'activité humaine. Je ne peux pas savoir avec certitude que nous avons vraiment été créés à partir de rien. Heureusement, je suis assez intelligent pour comprendre que ce n’est pas parce que je ne peux pas confirmer personnellement une des théories que l'autre théorie doit l’emporter par défaut.
Cependant, j'ai la foi que les scientifiques consciencieux appliqueront la méthode scientifique pour tirer des conclusions logiques. J'ai confiance que les arguments et contre-arguments entre les scientifiques mèneront à de nouvelles connaissances et perspectives, ainsi qu’à un consensus sur diverses questions. J'ai aussi la foi que l’on dénoncera ces pseudo-scientifiques qui ont brisé la confiance que j’ai placée en eux. C'est aux scientifiques de ne pas briser cette confiance. En d'autres termes, ma foi est provisoire. Elle doit être méritée.
Cela diffère de la foi religieuse qui est habituellement absolue. Nous sommes alors tenus de croire que le monde a été créé par un être surnaturel simplement parce c’est écrit ou parce que l’on préfère une vérité absolue. Il n'y a pas de place pour les théories concurrentes (à moins qu’elles émanent de la même source religieuse). La foi n'a pas à être méritée car la source de l’information a déjà été proclamée comme infaillible. Elle ne peut pas se tromper! Et si vous n'avez pas cette foi, un terrible destin vous attend ...
Dans ce sens, c’est tout à fait le contraire de la foi que j'ai.
Donc, lorsque quelqu'un me demandera : « Comment êtes-vous arrivé à avoir cette foi? », j'ai maintenant une réponse : « La foi n'a rien à voir avec ma position sur l'existence d'un dieu. En ce qui concerne la façon dont le monde a vu le jour, ma foi a été méritée et doit l’être continuellement. »
mardi 19 octobre 2010
Respecter son for intérieur
« Ce qu’il faut pour identifier et définir l'homosexualité est un acte. S’il n’y aucun comportement homosexuel, il n’y a pas d’homosexualité, et cela suffit pour refuser d’accorder une protection. » – William Gairdner (http://www.williamgairdner.com/gay-wrongs) (La traduction est de moi.)
M. Gairdner ne mâche pas ses mots quand il parle de droits pour les homosexuels – il s’y oppose carrément. Notons, cependant, sa définition implicite de l'homosexualité. Pour lui, l'homosexualité est quelque chose que l’on fait. Les sentiments sont sans importance.
J’ai de la difficulté à l’avouer, mais il faut le dire : Quand j’ai constaté que j’étais attiré par les filles, ce n'était pas quelque chose que j'avais demandé. J’étais très heureux de vivre ma vie comme jeune enfant de sexe masculin qui aimait le hockey, le baseball, le ballon-chasseur, les chats, la télé, les jeux de société, les bandes dessinées (surtout celles de DC), et la baignade au chalet. Mon contact avec la gent féminine était limité en général à ma mère, à ma sœur, à mes tantes, aux enseignantes, etc.
Vers la sixième année scolaire, j'ai remarqué deux choses. Tout d'abord, ma vue n’était plus ce qu’elle était. (Deux ans plus tard, j’ai enfin commencé à porter des lunettes.) Deuxièmement, malgré mes problèmes de vision, les filles commençaient à me taper dans l’œil. Quelques mois avant, voir le cul d’une femme qui marchait ne m’intéressait aucunement. Mais peu après, il me fallait un vrai effort pour me détacher les yeux d’un cul féminin en mouvement, ou alors elle devait tourner et me faire face.
Puis là, il y avait la poitrine. Je savais que les femmes avaient des seins. J'avais vu quelques seins nus quand j'étais d'âge préscolaire et je pouvais bien voir que les femmes avaient des seins sous leurs vêtements. Mais il y avait maintenant ces nouveaux seins qui sont apparus sur des filles qui n’en avaient pas avant. Bientôt, je pouvais dire lesquelles portaient un soutien-gorge. Quelque chose se passait dans moi.
Lorsque j’allais acheter des bandes dessinées à la pharmacie locale, je voyais des revues avec des femmes nues en page couverture. Dans d'autres circonstances qui me sont maintenant nébuleuses, je me souviens d’avoir pu en feuilleter (mais pas au magasin). J'ai aussi découvert que la télé anglaise ne montrait jamais de nudité, tandis que la chaîne française en montrait très souvent. Cela peut expliquer, du moins en partie, pourquoi je suis devenu francophile.
Si ces revues et films existaient, il devait y avoir d'autres personnes qui, comme moi, étaient fascinées par les corps des femmes. D’après ce que j’ai pu voir, c’était tous des hommes. Mais il n'y avait personne à qui je pouvais parler de ces choses. Heureusement, il y avait des infirmières dans la famille, dont ma mère. Elle avait des livres médicaux à la maison et j'ai commencé à les consulter ... quand ma mère n’était pas là, évidemment!
Au fil du temps, il m’est venu une image plus claire de ce qui se passait en moi. Comme beaucoup d'autres jeunes de mon âge, je vivais la puberté et je me transformais en être sexuel. (Les enfants sont des êtres sexuels, aussi, mais pas tout à fait de la même manière.) Plus précisément, je devenais un être hétérosexuel. Comment le savoir? Pour les raisons suivantes: a) j’étais de sexe masculin, et, b) je m’intéressais sexuellement aux femmes.
Je ne l'avais pas demandé. Une de mes tantes, qui avait sans doute de bonnes intentions, me disais que j’aillais attirer bien des filles en raison de ma grandeur. C'était effrayant! J’ai bien eu à côtoyer les filles à l’école, mais sans plus. Maintenant, elles allaient se trouver constamment dans mon esprit. Ma tante m'a même assuré que ce qui se passait était normal. Puis, le vicaire a aggravé les choses en insistant que j’allais brûler en enfer si je n’arrivais à éradiquer mes pulsions hétérosexuelles.
Il a fallu bien des années, mais j'ai fini par assumer mon hétérosexualité. Je suis ce que je suis et je le serai toujours. Les femmes me fascinent toujours et je me permets maintenant de leur tenir compagnie sans aucun sentiment de culpabilité. Mais comme la puberté est maintenant chose du passé, je peux aussi plus facilement vaquer à d’autres tâches importantes.
Je me rends compte maintenant que j'ai eu de la chance. Je vois à quel point notre société accepte beaucoup plus facilement l'hétérosexualité, en autant qu'elle soit contrôlée au moyen d’institutions comme le mariage. Je ne peux imaginer ce que j'aurais vécu si mon intérêt sexuel s’était plutôt porté sur mes copains mâles.
À mon avis, j'ai toujours été hétérosexuel, du moins depuis la puberté. Mais si l’on croit M. Gairdner, je ne pouvais pas me réclamer le titre d’hétérosexuel avant d’avoir eu enfin des rapports sexuels. Si l'on suit sa définition à la lettre, je ne suis hétérosexuel que depuis l'âge de 19 ans. Alors, j’étais quoi avant? Et qu’étaient tous ces hommes homosexuels avant d’avoir eu des rapports sexuels avec d'autres hommes? Neutres? Ambigus? Indécis?
À en croire M. Gairdner, les homosexuels sont appelés à nier même leur nature. Moi, j’ai été incapable de nier ma nature hétérosexuelle. Je ne vois pas comment je pourrais demander à un homme gai de nier la sienne.
M. Gairdner ne mâche pas ses mots quand il parle de droits pour les homosexuels – il s’y oppose carrément. Notons, cependant, sa définition implicite de l'homosexualité. Pour lui, l'homosexualité est quelque chose que l’on fait. Les sentiments sont sans importance.
J’ai de la difficulté à l’avouer, mais il faut le dire : Quand j’ai constaté que j’étais attiré par les filles, ce n'était pas quelque chose que j'avais demandé. J’étais très heureux de vivre ma vie comme jeune enfant de sexe masculin qui aimait le hockey, le baseball, le ballon-chasseur, les chats, la télé, les jeux de société, les bandes dessinées (surtout celles de DC), et la baignade au chalet. Mon contact avec la gent féminine était limité en général à ma mère, à ma sœur, à mes tantes, aux enseignantes, etc.
Vers la sixième année scolaire, j'ai remarqué deux choses. Tout d'abord, ma vue n’était plus ce qu’elle était. (Deux ans plus tard, j’ai enfin commencé à porter des lunettes.) Deuxièmement, malgré mes problèmes de vision, les filles commençaient à me taper dans l’œil. Quelques mois avant, voir le cul d’une femme qui marchait ne m’intéressait aucunement. Mais peu après, il me fallait un vrai effort pour me détacher les yeux d’un cul féminin en mouvement, ou alors elle devait tourner et me faire face.
Puis là, il y avait la poitrine. Je savais que les femmes avaient des seins. J'avais vu quelques seins nus quand j'étais d'âge préscolaire et je pouvais bien voir que les femmes avaient des seins sous leurs vêtements. Mais il y avait maintenant ces nouveaux seins qui sont apparus sur des filles qui n’en avaient pas avant. Bientôt, je pouvais dire lesquelles portaient un soutien-gorge. Quelque chose se passait dans moi.
Lorsque j’allais acheter des bandes dessinées à la pharmacie locale, je voyais des revues avec des femmes nues en page couverture. Dans d'autres circonstances qui me sont maintenant nébuleuses, je me souviens d’avoir pu en feuilleter (mais pas au magasin). J'ai aussi découvert que la télé anglaise ne montrait jamais de nudité, tandis que la chaîne française en montrait très souvent. Cela peut expliquer, du moins en partie, pourquoi je suis devenu francophile.
Si ces revues et films existaient, il devait y avoir d'autres personnes qui, comme moi, étaient fascinées par les corps des femmes. D’après ce que j’ai pu voir, c’était tous des hommes. Mais il n'y avait personne à qui je pouvais parler de ces choses. Heureusement, il y avait des infirmières dans la famille, dont ma mère. Elle avait des livres médicaux à la maison et j'ai commencé à les consulter ... quand ma mère n’était pas là, évidemment!
Au fil du temps, il m’est venu une image plus claire de ce qui se passait en moi. Comme beaucoup d'autres jeunes de mon âge, je vivais la puberté et je me transformais en être sexuel. (Les enfants sont des êtres sexuels, aussi, mais pas tout à fait de la même manière.) Plus précisément, je devenais un être hétérosexuel. Comment le savoir? Pour les raisons suivantes: a) j’étais de sexe masculin, et, b) je m’intéressais sexuellement aux femmes.
Je ne l'avais pas demandé. Une de mes tantes, qui avait sans doute de bonnes intentions, me disais que j’aillais attirer bien des filles en raison de ma grandeur. C'était effrayant! J’ai bien eu à côtoyer les filles à l’école, mais sans plus. Maintenant, elles allaient se trouver constamment dans mon esprit. Ma tante m'a même assuré que ce qui se passait était normal. Puis, le vicaire a aggravé les choses en insistant que j’allais brûler en enfer si je n’arrivais à éradiquer mes pulsions hétérosexuelles.
Il a fallu bien des années, mais j'ai fini par assumer mon hétérosexualité. Je suis ce que je suis et je le serai toujours. Les femmes me fascinent toujours et je me permets maintenant de leur tenir compagnie sans aucun sentiment de culpabilité. Mais comme la puberté est maintenant chose du passé, je peux aussi plus facilement vaquer à d’autres tâches importantes.
Je me rends compte maintenant que j'ai eu de la chance. Je vois à quel point notre société accepte beaucoup plus facilement l'hétérosexualité, en autant qu'elle soit contrôlée au moyen d’institutions comme le mariage. Je ne peux imaginer ce que j'aurais vécu si mon intérêt sexuel s’était plutôt porté sur mes copains mâles.
À mon avis, j'ai toujours été hétérosexuel, du moins depuis la puberté. Mais si l’on croit M. Gairdner, je ne pouvais pas me réclamer le titre d’hétérosexuel avant d’avoir eu enfin des rapports sexuels. Si l'on suit sa définition à la lettre, je ne suis hétérosexuel que depuis l'âge de 19 ans. Alors, j’étais quoi avant? Et qu’étaient tous ces hommes homosexuels avant d’avoir eu des rapports sexuels avec d'autres hommes? Neutres? Ambigus? Indécis?
À en croire M. Gairdner, les homosexuels sont appelés à nier même leur nature. Moi, j’ai été incapable de nier ma nature hétérosexuelle. Je ne vois pas comment je pourrais demander à un homme gai de nier la sienne.
lundi 18 octobre 2010
Réflexions
La dernière fois que j'ai écrit sur la situation post-Ning, Skinbook (l'original) avait mordu la poussière tandis que les sites Free Range Naturists (FRN) et Bare Friends International (BFI) avaient pris leur envol sur des sites indépendants. Maintenant, il parait que BFI n'est plus.
Au cours des dernières semaines, on y trouvait un message disant que le site était en panne temporaire afin de remédier à des problèmes techniques. Or, ce message semblait y être affiché en permanence, puisque les minutes sont devenues des heures, les heures des jours, et les jours des semaines. Si l’on s’affairait à le remettre en marche, aucune indication n’a parue à cet égard, pas même un courriel général pour expliquer les problèmes. Maintenant, il ya un autre site à la même adresse qui est affilié à godaddy.com.
Les créateurs ont-ils laissé tomber le site? Ou y a-t-il un problème technique qui les a obligé de retourner à la case départ?
On aimerait bien le savoir.
Bien des personnes ont de la difficulté à distinguer échangisme et naturisme, malgré la différence pourtant évidente. Au Québec la Fédération québécoise de naturisme a publié une déclaration à cet égard que l’on peut lire au http://www.vivrenu.ca/avis_aux_internautes.htm. Je la reproduis ici.
« Avis aux internautes : Position de la FQN face à l'échangisme et à l'utilisation trompeuse du terme « naturisme »
« Redonner sa juste place au corps, découvrir le plaisir de vivre en harmonie avec la nature, telle est la vérité du naturisme, loin des clichés et des fantasmes. Cette pratique dont la nudité n’est qu’une des composantes, se fonde sur une philosophie de vie prônant la tolérance, le respect de soi, des autres et de l’environnement. La pratique du naturisme n'est en rien une pratique de nature sexuelle.
« Bien que la Fédération québécoise de naturisme (la Fédération) n’émet aucune opinion ni ne porte aucun jugement sur la pratique de l’échangisme, ou toute autre activité à caractère sexuel, entre adultes consentants, la Fédération désire par la présente aviser le public que toute référence à la Fédération, utilisation de son nom, de son logo, ou d’un lien à son site Internet ou toute autre manifestation ou publication quelconque, par une personne, association ou entreprise vouée à la pratique de l’échangisme ou à ce type d’activités, pouvant laisser croire que la Fédération encourage, approuve ou autrement donne son assentiment à de telles activités, est strictement interdite. Toute information ou publicité visant à promouvoir une telle activité qui serait contraire à la Mission de la Fédération ou contraire à sa philosophie est rejetée et une telle information ne devrait pas être considérée comme valide. »
Bien que tous les sites naturistes n’aient pas une déclaration de ce genre, on y trouve généralement d'autres renseignements qui indiquent clairement que le naturisme et l'échangisme sont deux activités bien différentes, et que l’un ne comprend forcément pas l’autre. En effet, de nombreux couples échangistes ne s’intéressent pas aux loisirs en costume d’Adam ou d’Ève si le sexe n’est pas au rendez-vous. Et certains naturistes évitent tout genre de sexualité qui ne reçoit pas l’aval du curé local.
Naturisme n’est pas échangisme.
Mais les échangistes peuvent s’intéresser au naturisme et même devenir des modèles pour les gens dont la sexualité est plus « classique » mais dont les connaissances du naturisme sont incomplètes et qui se comportent mal pour cette raison.
Au cours des dernières semaines, on y trouvait un message disant que le site était en panne temporaire afin de remédier à des problèmes techniques. Or, ce message semblait y être affiché en permanence, puisque les minutes sont devenues des heures, les heures des jours, et les jours des semaines. Si l’on s’affairait à le remettre en marche, aucune indication n’a parue à cet égard, pas même un courriel général pour expliquer les problèmes. Maintenant, il ya un autre site à la même adresse qui est affilié à godaddy.com.
Les créateurs ont-ils laissé tomber le site? Ou y a-t-il un problème technique qui les a obligé de retourner à la case départ?
On aimerait bien le savoir.
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Bien des personnes ont de la difficulté à distinguer échangisme et naturisme, malgré la différence pourtant évidente. Au Québec la Fédération québécoise de naturisme a publié une déclaration à cet égard que l’on peut lire au http://www.vivrenu.ca/avis_aux_internautes.htm. Je la reproduis ici.
« Avis aux internautes : Position de la FQN face à l'échangisme et à l'utilisation trompeuse du terme « naturisme »
« Redonner sa juste place au corps, découvrir le plaisir de vivre en harmonie avec la nature, telle est la vérité du naturisme, loin des clichés et des fantasmes. Cette pratique dont la nudité n’est qu’une des composantes, se fonde sur une philosophie de vie prônant la tolérance, le respect de soi, des autres et de l’environnement. La pratique du naturisme n'est en rien une pratique de nature sexuelle.
« Bien que la Fédération québécoise de naturisme (la Fédération) n’émet aucune opinion ni ne porte aucun jugement sur la pratique de l’échangisme, ou toute autre activité à caractère sexuel, entre adultes consentants, la Fédération désire par la présente aviser le public que toute référence à la Fédération, utilisation de son nom, de son logo, ou d’un lien à son site Internet ou toute autre manifestation ou publication quelconque, par une personne, association ou entreprise vouée à la pratique de l’échangisme ou à ce type d’activités, pouvant laisser croire que la Fédération encourage, approuve ou autrement donne son assentiment à de telles activités, est strictement interdite. Toute information ou publicité visant à promouvoir une telle activité qui serait contraire à la Mission de la Fédération ou contraire à sa philosophie est rejetée et une telle information ne devrait pas être considérée comme valide. »
Bien que tous les sites naturistes n’aient pas une déclaration de ce genre, on y trouve généralement d'autres renseignements qui indiquent clairement que le naturisme et l'échangisme sont deux activités bien différentes, et que l’un ne comprend forcément pas l’autre. En effet, de nombreux couples échangistes ne s’intéressent pas aux loisirs en costume d’Adam ou d’Ève si le sexe n’est pas au rendez-vous. Et certains naturistes évitent tout genre de sexualité qui ne reçoit pas l’aval du curé local.
Naturisme n’est pas échangisme.
Mais les échangistes peuvent s’intéresser au naturisme et même devenir des modèles pour les gens dont la sexualité est plus « classique » mais dont les connaissances du naturisme sont incomplètes et qui se comportent mal pour cette raison.
vendredi 8 octobre 2010
Revenir du passé
« Il n’était pas question d’avoir deux nations politiques. C’est l’évidence même. Les Pères de la confédération « canadienne », qu’ils soient français, anglais, irlandais ou écossais, ont déclaré catégoriquement qu'ils créaient une nouvelle nation. » – Eugene Forsey
J'ai vu cette citation en anglais pour la première fois dans un mémoire préparé par Ron Leitch, qui à l’époque se trouvait à la tête de l'Alliance for the Preservation of English in Canada. Le mémoire avait été publié dans l’ouvrage Enough! de J.V. Andrew. Plus tard, un autre auteur, William Gairdner, a publié cette même citation dans The Trouble With Canada, d’où je l’ai puisée. La traduction est de moi, mais le mot nouvelle était en italiques dans l’ouvrage.
Je n'ai pas accès au discours original d’Eugene Forsey, alors je ne peux commenter ni sa signification ni son contexte. Mais il est intéressant que les gens qui ne veulent qu’une seule langue officielle au Canada, et qui veulent que cette langue soit l'anglais, se servent de cette citation afin de dénigrer l'idée des deux nations fondatrices, ou des deux peuples fondateurs. L'idée est que tout ce qui est survenu avant 1867 n’a aucune importance et que nous allons dorénavant vivre tous ensemble dans cette magnifique nouvelle nation de langue anglaise qui continuera de se plier à la Couronne britannique.
Lorsque les quatre premières colonies britanniques ont décidé de s'unir pour former le pays qu’on allait appeler le Canada, il était déjà difficile de ne pas remarquer la présence d’une population française presque entièrement homogène dans le territoire appelé communément le Bas-Canada. En fait, dès le début, il y a eu certains accommodements, comme l'article 133 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique qui permet d’utiliser le français au parlement canadien ainsi que dans les institutions gouvernementales du Québec.
Par conséquent, des efforts ont été faits pour accommoder les Français. Ce n'étaient pas des étrangers ou des immigrés. Ils étaient là dès le départ et constituaient déjà un peuple. On ne pouvait ignorer ce fait. Et cela fait partie de notre histoire commune.
La bonne volonté initiale était limitée et, dans certains cas, tout à fait temporaire. À ma connaissance, il n'y avait rien dans la Constitution qui obligeait que la fonction public soit de langue anglaise. Cela s’est produit tout naturellement. Malheureusement, le cours naturel des événements avait tendance à fermer la porte aux Canadiens français qui ne parlaient pas l’anglais, et parfois même à ceux qui le pouvaient. Dans Sorry, I Don't Speak French, l’ancien premier ministre fédéral, Paul Martin, raconte à l'auteur, Graham Fraser, l’histoire du père d'un de ses amis, un homme qui ne pouvait monter davantage dans les rangs la fonction publique pour la simple raison qu'il était français. Ce qui ne devrait être qu’un inconvénient a été plutôt un obstacle, et bien des gens qui contestent le bilinguisme officiel aimeraient que ce genre d’obstacle revienne.
Nous ignorons l'histoire à nos risques et périls. La nation française que nous appelons aujourd'hui le Québec existait déjà en 1867. Avec le temps, la population française a pris un essor au Nouveau-Brunswick grâce à la présence des Acadiens. Voilà pourquoi le Nouveau-Brunswick est maintenant la seule province officiellement bilingue au Canada. Les Français se trouvaient également dans le reste du Canada bien avant 1867. Trop peu nombreux pour exercer une influence politique réelle, on ne peut quand même pas nier leur présence.
Même en Ontario, le français était déjà présent en 1867. Lorsque l'éducation française en Ontario a été interdite en 1912, c’était, disait-on, pour prévenir que d'autres groupes d’« immigrés » exigent l’enseignement public dans leur langue d’origine. Pourtant, les Français en Ontario n'étaient pas des immigrés. On aurait voulu faire croire que le droit à l’enseignement public en français n’était qu’un privilège accordé par la majorité anglaise. Le moins que l’on puisse dire est qu’il y régnait un climat de mauvaise foi.
N’oublions pas non plus le soulèvement à la rivière Rouge au Manitoba et la pendaison subséquente du chef des Métis, Louis Riel. Que l’on voie ces rebelles comme des héros ou des bandits dépend en grande partie de l’opinion que l’on tient sur la question linguistique.
Si jamais le Québec quittait le Canada, le Canada anglais ne pourrait pas chercher à revenir en arrière en déclarant l'anglais comme seule langue officielle, car ce passé n’aura jamais existé.
J'ai vu cette citation en anglais pour la première fois dans un mémoire préparé par Ron Leitch, qui à l’époque se trouvait à la tête de l'Alliance for the Preservation of English in Canada. Le mémoire avait été publié dans l’ouvrage Enough! de J.V. Andrew. Plus tard, un autre auteur, William Gairdner, a publié cette même citation dans The Trouble With Canada, d’où je l’ai puisée. La traduction est de moi, mais le mot nouvelle était en italiques dans l’ouvrage.
Je n'ai pas accès au discours original d’Eugene Forsey, alors je ne peux commenter ni sa signification ni son contexte. Mais il est intéressant que les gens qui ne veulent qu’une seule langue officielle au Canada, et qui veulent que cette langue soit l'anglais, se servent de cette citation afin de dénigrer l'idée des deux nations fondatrices, ou des deux peuples fondateurs. L'idée est que tout ce qui est survenu avant 1867 n’a aucune importance et que nous allons dorénavant vivre tous ensemble dans cette magnifique nouvelle nation de langue anglaise qui continuera de se plier à la Couronne britannique.
Lorsque les quatre premières colonies britanniques ont décidé de s'unir pour former le pays qu’on allait appeler le Canada, il était déjà difficile de ne pas remarquer la présence d’une population française presque entièrement homogène dans le territoire appelé communément le Bas-Canada. En fait, dès le début, il y a eu certains accommodements, comme l'article 133 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique qui permet d’utiliser le français au parlement canadien ainsi que dans les institutions gouvernementales du Québec.
Par conséquent, des efforts ont été faits pour accommoder les Français. Ce n'étaient pas des étrangers ou des immigrés. Ils étaient là dès le départ et constituaient déjà un peuple. On ne pouvait ignorer ce fait. Et cela fait partie de notre histoire commune.
La bonne volonté initiale était limitée et, dans certains cas, tout à fait temporaire. À ma connaissance, il n'y avait rien dans la Constitution qui obligeait que la fonction public soit de langue anglaise. Cela s’est produit tout naturellement. Malheureusement, le cours naturel des événements avait tendance à fermer la porte aux Canadiens français qui ne parlaient pas l’anglais, et parfois même à ceux qui le pouvaient. Dans Sorry, I Don't Speak French, l’ancien premier ministre fédéral, Paul Martin, raconte à l'auteur, Graham Fraser, l’histoire du père d'un de ses amis, un homme qui ne pouvait monter davantage dans les rangs la fonction publique pour la simple raison qu'il était français. Ce qui ne devrait être qu’un inconvénient a été plutôt un obstacle, et bien des gens qui contestent le bilinguisme officiel aimeraient que ce genre d’obstacle revienne.
Nous ignorons l'histoire à nos risques et périls. La nation française que nous appelons aujourd'hui le Québec existait déjà en 1867. Avec le temps, la population française a pris un essor au Nouveau-Brunswick grâce à la présence des Acadiens. Voilà pourquoi le Nouveau-Brunswick est maintenant la seule province officiellement bilingue au Canada. Les Français se trouvaient également dans le reste du Canada bien avant 1867. Trop peu nombreux pour exercer une influence politique réelle, on ne peut quand même pas nier leur présence.
Même en Ontario, le français était déjà présent en 1867. Lorsque l'éducation française en Ontario a été interdite en 1912, c’était, disait-on, pour prévenir que d'autres groupes d’« immigrés » exigent l’enseignement public dans leur langue d’origine. Pourtant, les Français en Ontario n'étaient pas des immigrés. On aurait voulu faire croire que le droit à l’enseignement public en français n’était qu’un privilège accordé par la majorité anglaise. Le moins que l’on puisse dire est qu’il y régnait un climat de mauvaise foi.
N’oublions pas non plus le soulèvement à la rivière Rouge au Manitoba et la pendaison subséquente du chef des Métis, Louis Riel. Que l’on voie ces rebelles comme des héros ou des bandits dépend en grande partie de l’opinion que l’on tient sur la question linguistique.
Si jamais le Québec quittait le Canada, le Canada anglais ne pourrait pas chercher à revenir en arrière en déclarant l'anglais comme seule langue officielle, car ce passé n’aura jamais existé.
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