« Si Edmond Dantès n'avait pas été envoyé en prison pour ensuite réussir à s'échapper, Villefort, Danglars et Morcerf n'auraient jamais obtenu ce qu’ils méritaient. »
Une amie qui visionnait avec moi le film Le Comte de Monte Cristo, avec Jim Caviezel en vedette, me disait que Dieu permettait parfois que de mauvaises choses arrivent à de bonnes personnes dans un dessein précis, et que cela en était un exemple. Alors qu'en est-il d’Auguste Ciparis, un détenu qui a fini par être le seul survivant à Saint-Pierre, en Martinique, à la suite de l'éruption du Mont Pelée?
« Dieu voulait peut-être que le prisonnier vive assez longtemps pour apprendre quelque chose », m’a-t-on répondu.
Que dire alors de toutes les personnes mortes dans la catastrophe, en particulier les bébés qui n'avaient clairement pas des capacités cognitives assez développées pour être tenus responsables d’actes répréhensibles?
« Eh bien, Dieu les a rappelés à lui beaucoup plus tôt. » J’espère que les autres personnes dignes de sa grâce aient connu le même sort.
Mais parlons justement des autres personnes. Méritaient-elles la mort? Ciparis méritait-il de vivre? Comment le dieu judéo-chrétien-islamique a-t-il pu arriver à ces décisions tout en maintenant sa réputation d'être parfaitement juste?
Dans un article précédent, j'ai exposé les raisons pour lesquelles j'avais conclu que le dieu biblique n'existe pas. À l’époque j’ai décrit ce dieu comme ayant les attributs suivants: omniscient, tout-puissant et miséricordieux. Omniscient signifie qu’il sait tout avant même qu’un événement ne survienne. Tout-puissant signifie qu’il peut faire n’importe quoi. Rien ne lui est impossible. Miséricordieux signifie une compassion sans bornes. J’ai expliqué pourquoi je pense qu'il peut bien avoir deux des attributs à la fois, mais pas les trois.
Récemment, je me suis rappelé qu'il avait un quatrième attribut, celui d’être parfaitement juste. Parfaitement juste signifie que tout ce que l'on reçoit comme joie ou peine, ou comme récompense ou souffrance, et qui est la conséquence d’un acte ou d’une omission de la part de Dieu est juste ou mérité.
Pour la présente réflexion, supposons que le processus menant à l'éruption du Mont Pelée est indépendant des agissements de Dieu. Cet être tout-puissant et omniscient aurait pu, tout au plus, décider d’empêcher l’éruption, mais il ne l'a évidemment pas fait. Son choix a été de laisser certains vivre et d’autres mourir. Tout au plus, il a pu décider qui allait vivre et qui allait mourir. Pour être parfaitement juste, quelle aurait dû être sa décision? Et cela va-t-il de pair avec une miséricorde sans bornes?
Est-il possible d'être parfaitement juste et miséricordieux à la fois? Si Ciparis avait bénéficié de la miséricorde, est-ce qu’elle était méritée? En lui permettant de survivre à l’éruption, Dieu a-t-il été à la fois miséricordieux et juste? Est-ce que tous ces gens méritaient vraiment de mourir (même si certains seraient montés au ciel)? Est-ce cela la justice parfaite?
Et Edmond Dantès méritait-il d'être emprisonné seulement pour faire en sorte qu’il puisse plus tard voir à ce que ses ennemis soient punis? Je ne trouve pas cela très miséricordieux. Je ne crois pas que ce soit mérité non plus. Certes, il a été emprisonné à la suite d’actions commises par des hommes. Mais si nous suivons la logique de mon ami, cela devait arriver afin qu'il puisse plus tard exercer sa vengeance et ainsi voir à ce que ses ennemis obtiennent ce qu'ils méritent.
L’on dit que les desseins de Dieu sont mystérieux. Ils sont aussi illogiques.
(NOTA : Selon certaines sources, il aurait eu jusqu’à trois survivants, dont M. Ciparis.)
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