lundi 22 mars 2010

La vérité toute nue II

Cet article est le premier d’une série portant sur la vidéo What’s The Problem With Nudity?

Tous les autres primates et la plupart des mammifères sont couverts de fourrure. La fourrure offre une protection contre l'eau, le froid et le soleil. Il s’agit d’une des plus grandes réalisations de l’évolution des mammifères. Pourquoi l’espèce humaine a-t-elle perdu ce qui a pris des millions d’années à acquérir?

Selon une théorie défendue par Charles Darwin, nos ancêtres préféraient des partenaires sexuels moins poilus et les trouvaient plus attrayants. Comme expérience, des photos de torses d’hommes ont été montrés aux volontaires, et ces derniers avaient à les classer selon leur cote de beauté. (On n’y voyait aucun visage.) Ce qu’on n’a pas dit aux participants est que certains torses ont paru deux fois, une fois à l’état naturel et une fois après avoir été complètement rasés. Mais tous les torses rasés ont été classés dans la moitié supérieure du classement, tandis que les plus poilus se trouvaient dans la moitié inférieure. Lorsqu'on leur a demandé de commenter, les femmes ont manifesté une préférence pour les torses peu ou pas velus.

Mais les scientifiques affirment que la sélection sexuelle ne peut pas être la seule explication. Il y a environ six millions d’années vivait un ancêtre commun à l'humanité et à nos plus proches parents toujours vivants, les chimpanzés. Or, les chimpanzés ont conservé leur fourrure, ce qui indique que l'ancêtre commun devait également être un animal à fourrure. Nos premiers ancêtres auraient cherché à s'accoupler avec des partenaires à la fourrure épaisse et brillante, et n’auraient jamais choisi des partenaires atteints de calvitie. C’est la stratégie choisie par l'évolution afin d'éliminer les faiblesses et les maladies. Avant que les humains ne se mettent à préférer une peau moins velue, il aurait fallu que l’absence de pelage procure un avantage.

Pour montrer ce que serait cet avantage, deux des volontaires sont placés dans une salle où ils sont soumis à la chaleur intense chaleur de radiateurs industriels. Un des volontaires est nu tandis que l'autre porte des vêtements amples. Au départ, le volontaire vêtu a l’avantage puisque ses vêtements le protègent de la chaleur intense et garde plus frais les parties couvertes. C'est ce que fait la fourrure pour protéger le corps contre la chaleur du soleil.

Toutefois, les deux se mettent bientôt transpirer abondamment. Celui qui est vêtu transpire autant que celui qui est nu, mais ses vêtements absorbent la sueur. L’effet de l’air sur le corps vêtu est considérablement réduit, ce qui nuit à l’évaporation de la sueur. En cela, les vêtements imitent encore ce ferait la fourrure. L’homme nu retient moins de chaleur parce que la sueur s’évapore plus facilement.

Les êtres humains ont le plus grand nombre de glandes sudoripares de tout animal et peuvent produire près d'un litre de sueur par heure. La surface de notre corps est un système de refroidissement à haut rendement. Aucun autre animal n’a développé un système de refroidissement aussi efficace. En quoi cela nous aurait-il été nécessaire ou bénéfique?

Une des chercheures, Nina Jablonski, professeure à l’Université Penn State, présente le cas du patas (ou singe rouge), qui vit dans la savane africaine. Il vit dans des environnements ouverts, tout comme les ancêtres de l'humanité. Son corps a également des proportions semblables aux corps de nos ancêtres, y compris les membres longs qui permettent de couvrir de grandes distances. Le territoire qu’il occupe est le plus vaste de tous les primates.

Comme les autres primates, le patas est recouvert de poils. Contrairement aux autres primates, ses poils sont fins et drus, et il sue abondamment. Son évolution pourrait fort bien suivre la nôtre. Malgré la fourrure plus fine et ses glandes sudoripares plus productives, le patas ne sera probablement jamais aussi dénudé que nous. Le singe marche à quatre pattes, ce qui expose une trop grande partie de son corps au soleil.

Nos ancêtres qui avaient moins de cheveux et des glandes sudoripares plus productives ont eu un avantage par rapport aux autres. Au cours des générations, le seul endroit où les cheveux ont été conservés à des fins de protection est sur la tête, soit la partie du corps la plus directement exposée au soleil. (Nous discuterons des poils des aisselles et pubiens dans un autre article.) Grâce à son système de refroidissement efficace, l’humain est devenu le premier primate capable d'exploiter les ressources de la savane.

En résumé, les chercheurs nous disent que l’absence de pelage chez l’humain s’explique par trois choses :

1) à un certain point, nos ancêtres se sont mis à se tenir debout pour se rendre d'un endroit à un autre;

2) ils sont devenus très actifs en parcourant de grandes distances dans la savane;

3) ils se sont mis à transpirer abondamment.

En somme, l'humain s’est trouvé une meilleure façon de contrôler la chaleur du corps et la fourrure est devenue redondante.

Le documentaire indique également que le cerveau humain produit constamment environ 20 watts de chaleur. Cela peut paraître bien peu, mais placez une ampoule de 20 watts dans une boîte de la taille d'un crâne, puis fermez-la et vous verrez qu’elle surchauffera très rapidement.

Il suffit que le cerveau se surchauffe un tout petit peu pour que son fonctionnement se détériore, et une petite quantité de plus peut causer la mort. En plus de protéger les cerveaux de nos ancêtres plus primitifs, le système de refroidissement efficace de l'humain a permis au cerveau de gagner du volume au fil du temps. Sans un système de refroidissement à haut rendement, l’humain n’aurait jamais pu développer un cerveau aussi volumineux, ni l'intelligence qui l'accompagne.

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