mercredi 31 mars 2010

Fini de rêver?

Les opposants affirment que la fin de l’entente pour vendre Énergie NB à Hydro-Québec est une victoire pour le peuple. Le temps nous dira si, en remportant cette victoire, nous avons perdu une guerre.

Dans l'édition du 31 mars du Telegraph Journal, le chroniqueur David Campbell présente une nouvelle perspective dans le débat entourant Énergie NB.

Vers la fin du 19ème siècle, des communautés aux États-Unis cherchaient des façons de promouvoir le développement économique. Ils ont conclu que s'il y avait une source d'électricité à bon prix, l’on pourrait attirer les investisseurs et les grands projets, ce qui assurerait une certaine prospérité dans les régions pauvres de l’époque. Les autorités canadiennes ont fait la même chose peu après.

Pendant longtemps, même le Nouveau-Brunswick pouvait offrir des tarifs compétitifs, mais ce n’est plus le cas depuis les premières années du siècle actuel. La grande industrie au Nouveau-Brunswick est de moins en moins concurrentielle et songe sérieusement à se retirer. Le contrat avec Hydro-Québec visait à remettre les choses sur la bonne voie.

Mais un grand nombre de personnes n’y voient vu que des contes en l’air à cet égard se sont opposés à un accord qui offrait des tarifs considérablement réduits pour les clients industriels, mais seulement un gel des tarifs pour les résidents et les petites entreprises. Nous verrons au fil du temps s’il s’agissait vraiment de contes en l’air.

Différentes personnes opposées à l'accord avaient leurs propres raisons de s'y opposer. Certains s’y sont opposés parce qu’ils ne voulaient pas traiter avec une province francophone. D’autres s’y opposaient en disant que le Québec affichait ses vraies couleurs en refusant de renégocier une entente qui s’est révélée très avantageuse pour lui, mais très désavantageuse pour Terre-Neuve. Certains s’y opposaient parce que le Québec « pourrait » un jour se séparer du Canada. Au moins une personne a écrit pour dire que la fin de l’entente signifiait que les emplois resteraient au Nouveau-Brunswick, et l’argent pour ces emplois aussi. Cette personne oublie que le carburant qui alimente les centrales vient de l'extérieur du Nouveau-Brunswick et doit être payé.

Mais M. Campbell a probablement raison lorsqu’il dit que de nombreuses personnes s’opposaient au fait que les grandes industries auraient été les seuls à profiter de réductions des tarifs. « Injuste! », ont-ils déclarés.

Il n’y a pas longtemps le gouvernement du Nouveau-Brunswick affirmait qu’un régime fiscal concurrentiel aiderait à stimuler la croissance économique. J’ai de sérieux doutes à cet égard, car les entreprises ne s’installent pas seulement pour profiter d’un meilleur régime fiscal. Mais les entreprises peuvent s’installer chez nous si l'infrastructure répond à leurs besoins, et l'électricité à des prix compétitifs fait partie importante d’une infrastructure avantageuse.

Je ne suis pas forcément un grand amateur des grandes entreprises, et j’ai toujours des questions en ce qui concerne les droits des travailleurs. Mais si nous voulons que l’économie puisse croître, les entreprises doivent avoir accès aux outils nécessaires pour prospérer. Il ne faut pas se contenter de dire
« non » sans examiner la situation d’une perspective plus globale.

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