Voici mon quatrième article portant sur le documentaire intitulé What’s The Problem With Nudity?
J’ai trouvé plus difficile d’accepter les conclusions présentées dans cette partie. À mon avis, le sexe n’égale pas la nudité, et la croyance qu’il existe un lien entre les deux est une croyance apprise, et non innée. Mais le documentaire fait plutôt écho de l'avis général des masses voulant que la nudité soit associée à la sexualité, et qu'être déshabillé est, semble-t-il, presque l’équivalent d’une rencontre sexuelle pour les textiles. Malgré toutes leurs bonnes intentions, les volontaires ne pouvaient échapper, du moins au début, à l'intense émotion provoquée par le simple fait de ne pas être vêtu.
Y a-t-il une raison pour ces émotions, du moins pour ceux qui associent la nudité au sexe? Dan Fessler, professeur à l’Université de la Californie à Los Angeles croit que oui.
Selon M. Fessler, un cas « mineur » de nudité fait en sorte que l’on ressent de la gêne. Mais s’il s’agit d’une exposition grossière, le mécanisme de honte se met en marche, et M. Fessler croit qu’il s’agit d’un mécanisme d’auto-défense. Lorsque le comportement d’une personne dépasse les limites de la pudeur et que d’autres ont découvert qu’elle a violé ces limites, elle ressentira une grande honte qui sera perceptible par les autres. Cette honte signale que la personne qui a enfreint la règle reconnaît qu’elle a mal agi et demande de ne pas être punie pour ce manquement.
Tous les êtres humains ont une certaine pudeur, même dans les cultures où la nudité est la norme. M. Fessler estime que cela pourrait être une conséquence de notre cerveau très développé. Le cerveau du nouveau-né n'est pas complètement développé. Malgré les progrès rapides au cours de la première année de croissance, un enfant reste dépendant pendant un certain nombre d'années. Comme ces enfants ont besoin de soins, la stratégie d'accouplement en est un où un couple s’unit pour la vie (théoriquement) afin de voir au bien-être des enfants.
Mais les humains ont un caractère plus social que le primate moyen. Nous vivons au sein de grandes populations et nous avons à coopérer avec de nombreuses personnes. La tentation est plus ou moins constante de tromper un partenaire, et ce pour les deux sexes. Le documentaire laisse entendre que la honte qui pourrait résulter de se trouver nu décourage la plupart des gens de violer les lois sociales.
Selon les auteurs du documentaire, le corps humain est une publicité sexuelle très forte. Afficher le corps nu peut envoyer un message dangereux, nous dit-on. La nudité serait une menace pour le contrat social de base, une invitation à la défection. Exposer sa personne, son corps et sa personnalité sexuelle, de sorte qu’un comportement sexuel interdit en résulte peut perturber le tissu social. Par conséquent, la honte de la nudité nous encourage à rester fidèle à notre partenaire et à faire notre part pour élever les enfants.
Toutefois, un exercice entrepris par les volontaires du documentaire montre un autre aspect. À un certain moment, quatre des huit participants, dans la même salle et à la vue de tous, devaient déshabiller un des quatre autres. Ensuite, on leur a donné de la peinture verte, jaune et rouge. Ils avaient à peindre les parties du corps de leur vis-à-vis de sorte à identifier les parties qu’il était acceptable de toucher (en vert), les parties douteuses (en jaunes) et les parties interdites (en rouge). On s’attendait qu’il y ait une assez grande quantité de jaune et de rouge. Mais après cette deuxième journée de nudité décontractée, le vert était abondant, même dans les régions génitales. Après tout ce temps passé ensemble où au moins quelques-uns étaient nus, les participants étaient généralement à l’aise avec la nudité. Ils ne l’étaient pas tous au même degré, mais il y avait quand même eu un changement dans leurs perceptions.
Des images de la dernière journée de tournage nous montraient ces volontaires complètement nus et entièrement à l’aise pendant qu’ils participaient à un vin et fromage. Leurs attitudes et leurs inhibitions avaient changé. Cela montre que nous ne sommes pas nés avec la pudeur. Nous sommes donc libres de déplacer les limites de ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Tant que tout le monde est d'accord, nous pouvons élaborer de nouvelles règles et éviter le risque de commettre une infraction, « comme dans un centre naturiste », pour reprendre leur expression.
Dans la maison où l'expérience a été filmée, après deux jours de nudité en présence des uns et des autres, les volontaires avaient créé leurs propres règles. Et selon leurs règles, la nudité était généralement acceptable.
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