mercredi 20 janvier 2010

Notre bête noire

Quand j'ai redécouvert Au naturel, une publication de la Fédération québécoise de naturisme (FQN), les premiers numéros que j’ai acquis étaient ceux du printemps et de l’été 2007. Inutile de dire que l'un des articles les plus intéressants dans le numéro du printemps a été A Paradoxical Attitude Towards Sexuality, Part 1. Dans le numéro suivant, j’ai pu lire la suite de cet article, en plus de Time and Place: Some Things Do Not Mix Well et Sex in Naturism? Ces articles traitaient de sexualité et de naturisme, et m’ont donné beaucoup de matière à réflexion. J’ai été ravi que ces questions aient été abordées en détail.

Comme de nombreuses personnes l’ont déclaré à d’autres endroits, les naturistes devront peut-être repenser la façon dont ils traitent de la sexualité. Dans Sex in Naturism?, l’auteure Adelle Shea affirme qu’il faut trouver de nouveaux naturistes chez les jeunes, mais nous avons tort de croire que ces derniers accepteront tout bonnement la façon traditionnelle de voir les choses. Les jeunes ont des vécus différents de leurs prédécesseurs, et si ma fille est représentative de la génération actuelle, Mme Shea est loin d'être la seule à avoir cette attitude concernant la sexualité et les questions connexes.

Mme Shea, qui avait 18 ans à l'époque et a été naturiste pratiquement toute sa vie, reconnaît que nous avons toujours eu besoin d'être « plus propres » que les autres afin de montrer que nudité n’est pas synonyme de sexe. Nous aimons bien scander des slogans du genre « nudité n’est pas lascivité », et je suis entièrement d’accord pour dire que dans des situations de nudité sociale, nous ne ferions pas tout nus ce que nous ne ferions pas tout habillés. C'est logique.

Toutefois, Mme Shea souligne que la prochaine génération de naturistes imposerait ses propres conditions, et après avoir été exposés aux Spice Girls, à Britney Spears, à Internet, aux vidéo-clips, etc., la prochaine génération de naturistes pourrait ne pas ressembler beaucoup au nôtre. Par exemple, ils s’opposent toujours à ce que des personnes aient des relations sexuelles dans un lieu public, mais ils seront peut-être plus tolérants du couple qui, après avoir pris des mesures pour ne pas être découvert pendant ses ébats, est quand même surpris en flagrant délit. Quelqu'un de la génération précédente informerait immédiatement les autorités.

Personnellement, j'ai toujours pensé que faire du naturisme c’est faire à peu près tout ce que nous ferions d’habitude, mais sans porter de vêtements. L’on tiendrait compte de l’importance de la sexualité dans nos vies, mais les relations sexuelles ne devraient pas avoir lieu au su et au vu de tous, surtout s’il s’y trouve des enfants. Mais il est possible que je me trompe puisque certains centres naturistes interdisent que l’on danse nu!

Je conviens que nous devons être capables d'articuler clairement que, dans le cadre du naturisme, le sexe et la nudité ne sont pas synonymes. Avec un peu de chance, cette philosophie pourrait un jour se répandre dans la communauté textile.

Malheureusement, les slogans tels que « nudité n'est pas lascivité » laissent croire que la sexualité en soi est impudique. Ce n'est sûrement pas notre intention. Il faut plutôt comprendre qu’il y a temps et une place pour vivre sa sexualité. S’il y a des gens autour de vous, même des gens que vous connaissez, ce n’est probablement pas le bon moment.

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