Dans un article précédent, j'ai présenté de la position de Daniel N. Paul, auteur de We Were Not The Savages, concernant les relations entre les Britanniques et les Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse. Il y a peut-être lieu de fournir un peu plus de contexte.
Mon article précédent a été « inspiré » par une série de lettres publiées dans le Chronicle Herald, un journal de Halifax. Dans son édition du 29 janvier 2010, le Chronicle Herald a publié une lettre de D.L. Nicholson qui se dit descendant d'un dénommé Charles Morris. M.Nicholson écrit que la maison de Charles Morris à Halifax devrait être préservée comme site historique, même si M. Morris avait joué un rôle dans la déportation des Acadiens. Il réagissait aux propos d’un autre descendant de Charles Morris qui était d’avis contraire et avait exprimé son opinion à la radio locale. L’argument principal de Nicholson était que l'histoire doit être préservée, que les événements soient bons ou mauvais. Comme exemples, il parle du camp de concentration d'Auschwitz et du monument d’Edward Cornwallis, fondateur de Halifax, celui même qui a offert une prime pour les scalps de Mi'kmaq, quand il était gouverneur de la Nouvelle-Écosse, à l'époque coloniale.
En réaction à cela, un certain Eric Hamblin a écrit une lettre qui a été publiée le 3 février. Parmi ses déclarations : « Edward Cornwallis a offert une prime pour les scalps après que des Indiens aient attaqué une famille de colons à Dartmouth et les avaient tous scalpés. Il s’agissait d’une justice du genre œil-pour-œil que les Indiens appréciaient. »
C’est ce qui a poussé Daniel N. Paul à réagir avec une version plus condensée de ce que j'ai écrit dans l’article précédent. Dans sa lettre, publiée le 8 février, il écrit : « Pendant une période de guerre, permettre que des hommes se rendent dans les bois sans protection se résume à de l'incompétence militaire. Réagir ensuite en plaçant une prime sur la tête de toute une race de personnes, dont des femmes et des enfants innocents, est d’une barbarie extrême. »
M. Paul poursuit en disant que les représentants de la Couronne britannique ont émis des centaines de proclamations de scalpage dans leurs colonies d’Amérique du Nord, menant à l'extinction d'innombrables tribus.
Pour revenir à M. Hamblin, il soutient que la France avait cédé le Canada à la Grande-Bretagne après la bataille des Plaines d'Abraham, et qu’une des conséquences de ce transfert a été l'expulsion des Acadiens. Selon lui : « C'est la pratique habituelle des vainqueurs lors de ces conflits d'exiger que les habitants prêtent un serment d’allégeance aux nouveaux dirigeants. Les Acadiens ont refusé. » Il ajoute que « après les avoir dûment avisé des conséquences de leur refus, ils furent embarqués pour la Louisiane ».
Il termine en disant: « ... Ne confondons pas les faits avec ce que nous aurions voulu voir se produire. »
Dans l'édition du 8 février, Zach Chisholm signale de nombreux cas où Hamblin se trompe. Premièrement, il note que « le Canada » (c’est-à-dire, la Nouvelle-France) a été cédé à la Grande-Bretagne en 1763 seulement, lors de la signature du Traité de Paris. Il ajoute que la déportation des Acadiens a commencé en 1755, bien avant les Plaines d'Abraham, en 1759. Lors de la cession du Canada, la plupart des Acadiens avaient déjà été déportés.
M. Chisholm ajoute que l'Acadie est tombée aux mains des Anglais en 1710, et que la Déportation a commencé 45 ans plus tard. En outre, les Acadiens qui se sont installés en Louisiane l’ont fait volontairement. Au cours de la Déportation, la plupart des Acadiens ont été envoyés dans les colonies américaines, tandis que d'autres se sont retrouvés dans des camps d'internement en anglais, et d'autres en France.
On n’a jamais publié la lettre que j'ai envoyée à mon tour. Voici donc une version condensée après avoir enlevé les arguments déjà présentés – de belle façon, d’ailleurs – par M. Chisholm.
Lors de la Déportation, près de 42 ans après la prise en charge de la colonie par la Grande-Bretagne, la plupart des Acadiens qui vivaient à l'époque sont nés dans un territoire que les Britanniques eux-mêmes considéraient comme étant le leur. Par conséquent, les Britanniques ont déporté des personnes nées en sol britannique sans leur donner droit à un procès. Que leurs parents et grands-parents aient prêté serment d'allégeance ou non n'est d’aucune importance. Les Acadiens, en particulier ceux âgés de 40 ans ou moins en 1755, n'étaient pas des étrangers, du moins pas plus que les colons anglais qui les ont suivis.
Fait intéressant selon Wikipedia : Lors des négociations menant au Traité de Paris, la France pouvait choisir de garder soit la Nouvelle-France, soit ses colonies des Caraïbes. La France a choisi les colonies des Caraïbes, probablement en raison de ses ressources naturelles faciles à exploiter et aussi parce qu’il serait plus facile de défendre les colonies des Caraïbes que de défendre la Nouvelle-France contre les colonies britanniques prospères.
Le danger, ce n'est pas ce que l'on ignore; c'est ce que l'on tient pour certain, mais qui ne l'est pas. -- Mark Twain
vendredi 26 février 2010
mardi 16 février 2010
La vérité toute nue
Dans son numéro de février 2010, Scientific American nous offre un article intéressant : The Naked Truth: Why Humans Have No Fur (La vérité toute nue: Pourquoi les humains n'ont pas de fourrure). En voici un bref résumé :
Parmi les fonctions de la fourrure, il y a celles de conserver la chaleur et de protéger contre le frottement, l'humidité, les parasites et les microbes. En outre, elle sert à la communication entre animaux d’une même espèce, comme lorsqu’un chien soulève les poils du cou et du dos pour dire aux autres de se tenir à distance.
La plupart des mammifères ont au moins quelques poils. Dans certains cas, les poils sont si rares et fins qu'ils ne remplissent aucune fonction. Dans le cas des hétérocéphales (rats-taupes nus), ils se pressent les uns contre les autres pour se tenir au chaud, et comme ils ne peuvent pas se voir, il serait inutile de se servir des poils pour communiquer. Les baleines et les dauphins n'ont pas de fourrure afin de réduire la traînée lorsque ces animaux parcourent de grandes distances ou lorsqu’ils plongent. Les éléphants, les rhinocéros et les hippopotames sont à peu près aussi nus que nous parce qu’ils risquent autrement de surchauffer en raison de leur grosseur. Les loutres ont une fourrure qui permet de flotter plus facilement, tout en remplissant le rôle de protection habituelle sur la terre ferme. De tous les primates, les humains sont les seuls à n’avoir presque pas de poils.
Puisque que les humains ne vivent ni dans un milieu souterrain, ni dans l'eau, et ne sont pas énormes comme les éléphants ou les rhinocéros, pourquoi sont-ils si nus? Il s'avère que même les mammifères plus petits risquent de se surchauffer dans certaines circonstances si le système de refroidissement ne suffit pas à la tâche.
Les humains se refroidissent en transpirant abondamment. Il existe principalement trois types de glandes sudoripares : sébacées, eccrines et apocrines. Chez la plupart des mammifères, les glandes sébacées et apocrines sont les glandes sudoripares prédominantes et se trouvent près de la base des follicules pileux. Le mélange des sécrétions produit une couche huileuse, parfois mousseuse. Si cela peut contribuer à refroidir un animal, sa capacité à dissiper la chaleur est limitée, car l'évaporation des secrétions se produit à la surface de la fourrure, et non à la surface de la peau. Plus les animaux à fourrure suent, moins la chaleur est dissipée efficacement, parce que la fourrure devient emmêlée et l'évaporation en est entravée.
Les humains, en plus de ne pas avoir de fourrure, ont beaucoup plus de glandes sudoripares eccrines que les animaux à fourrure. Au lieu de se trouver près des follicules pileux, ces glandes sont relativement près de la surface de la peau et la sueur sort par les pores. La combinaison de la peau nue et de la sueur aqueuse produite principalement par les glandes eccrines permet aux humains de se refroidir plus facilement. Un être humain peut produire jusqu'à 12 litres de ce mince liquide chaque jour.
Pourquoi les humains ont-ils développé ce genre de système? Selon la théorie, il y a eu un refroidissement à l’échelle de la planète qui a mené à des conditions plus sèches en Afrique centrale et de l’Est, région d’origine présumée des premiers ancêtres de l'humanité. En raison du climat plus sec, les aliments végétaux (fruits, feuilles, tubercules, graines) et les sources d'eau douce sont devenues rares, et la forêt a fait place aux prairies. Nos ancêtres ont dû renoncer à une cueillette tranquille pour parcourir de grandes distances afin de trouver des plantes comestibles et de l'eau. Le besoin de calories supplémentaires a fini par pousser nos ancêtres à manger de la viande. Des études ont montré que si nos ancêtres n’avaient pas acquis un plus grand nombre de glandes eccrines et qu’ils avaient en plus conservé la fourrure, ils auraient couru un risque constant de se surchauffer en raison de leur activité physique accrue.
Depuis que l’humanité se tient debout pour se déplacer, la seule zone du corps où il a fallu garder les cheveux en quantité est la tête, afin de la protéger du soleil. Les cheveux denses de la tête créent une barrière d'air entre la transpiration du cuir chevelu et la chaleur à la surface des cheveux.
Les poils dans les aisselles et dans la région pubienne se combinent à la sueur pour produire des phéromones, ainsi que pour assurer une lubrification dans ces parties du corps lors des déplacements. Partout ailleurs, les cheveux ont généralement disparu ou sont devenus si fins et rares qu’ils sont à présent inutiles. Par contre, la peau est devenue plus imperméable et résistante aux éraflures.
Le système de refroidissement plus efficace a également permis le développement du cerveau. Les australopithèques avaient un cerveau d'une taille moyenne de 400 centimètres cubes, soit environ la même taille que celui d'un chimpanzé. Le cerveau d’homo ergaster était deux fois la taille de celle des australopithèques. La taille moyenne du cerveau de l’humain moderne dépasse celle d’homo ergaster d’un autre 400 centimètres cubes. Chaque augmentation de la taille du cerveau augmente la chaleur que ce dernier produit. Sans un système de refroidissement très performant, les humains n’auraient jamais pu avoir un cerveau si développé, ni l'intelligence qui l'accompagne.
Une autre partie de l'article explique pendant combien de temps notre espèce se trouvait à la fois sans fourrure et sans vêtements. Contrairement aux poux de tête, les poux de corps se nourrissent bel et bien de sang, mais vivent dans les vêtements. Des analyses de séquences de gènes des poux montrent que les poux de tête nous rendent la vie dure depuis toujours, tandis que les poux de corps ont évolué beaucoup plus tard. Actuellement, on estime que les poux de corps sont apparus environ un million d'années après la disparition de notre fourrure. Cela signifie que pendant un million d'années, nous étions vraiment nus.
(MISE À JOUR : Plus de détails ici.)
Parmi les fonctions de la fourrure, il y a celles de conserver la chaleur et de protéger contre le frottement, l'humidité, les parasites et les microbes. En outre, elle sert à la communication entre animaux d’une même espèce, comme lorsqu’un chien soulève les poils du cou et du dos pour dire aux autres de se tenir à distance.
La plupart des mammifères ont au moins quelques poils. Dans certains cas, les poils sont si rares et fins qu'ils ne remplissent aucune fonction. Dans le cas des hétérocéphales (rats-taupes nus), ils se pressent les uns contre les autres pour se tenir au chaud, et comme ils ne peuvent pas se voir, il serait inutile de se servir des poils pour communiquer. Les baleines et les dauphins n'ont pas de fourrure afin de réduire la traînée lorsque ces animaux parcourent de grandes distances ou lorsqu’ils plongent. Les éléphants, les rhinocéros et les hippopotames sont à peu près aussi nus que nous parce qu’ils risquent autrement de surchauffer en raison de leur grosseur. Les loutres ont une fourrure qui permet de flotter plus facilement, tout en remplissant le rôle de protection habituelle sur la terre ferme. De tous les primates, les humains sont les seuls à n’avoir presque pas de poils.
Puisque que les humains ne vivent ni dans un milieu souterrain, ni dans l'eau, et ne sont pas énormes comme les éléphants ou les rhinocéros, pourquoi sont-ils si nus? Il s'avère que même les mammifères plus petits risquent de se surchauffer dans certaines circonstances si le système de refroidissement ne suffit pas à la tâche.
Les humains se refroidissent en transpirant abondamment. Il existe principalement trois types de glandes sudoripares : sébacées, eccrines et apocrines. Chez la plupart des mammifères, les glandes sébacées et apocrines sont les glandes sudoripares prédominantes et se trouvent près de la base des follicules pileux. Le mélange des sécrétions produit une couche huileuse, parfois mousseuse. Si cela peut contribuer à refroidir un animal, sa capacité à dissiper la chaleur est limitée, car l'évaporation des secrétions se produit à la surface de la fourrure, et non à la surface de la peau. Plus les animaux à fourrure suent, moins la chaleur est dissipée efficacement, parce que la fourrure devient emmêlée et l'évaporation en est entravée.
Les humains, en plus de ne pas avoir de fourrure, ont beaucoup plus de glandes sudoripares eccrines que les animaux à fourrure. Au lieu de se trouver près des follicules pileux, ces glandes sont relativement près de la surface de la peau et la sueur sort par les pores. La combinaison de la peau nue et de la sueur aqueuse produite principalement par les glandes eccrines permet aux humains de se refroidir plus facilement. Un être humain peut produire jusqu'à 12 litres de ce mince liquide chaque jour.
Pourquoi les humains ont-ils développé ce genre de système? Selon la théorie, il y a eu un refroidissement à l’échelle de la planète qui a mené à des conditions plus sèches en Afrique centrale et de l’Est, région d’origine présumée des premiers ancêtres de l'humanité. En raison du climat plus sec, les aliments végétaux (fruits, feuilles, tubercules, graines) et les sources d'eau douce sont devenues rares, et la forêt a fait place aux prairies. Nos ancêtres ont dû renoncer à une cueillette tranquille pour parcourir de grandes distances afin de trouver des plantes comestibles et de l'eau. Le besoin de calories supplémentaires a fini par pousser nos ancêtres à manger de la viande. Des études ont montré que si nos ancêtres n’avaient pas acquis un plus grand nombre de glandes eccrines et qu’ils avaient en plus conservé la fourrure, ils auraient couru un risque constant de se surchauffer en raison de leur activité physique accrue.
Depuis que l’humanité se tient debout pour se déplacer, la seule zone du corps où il a fallu garder les cheveux en quantité est la tête, afin de la protéger du soleil. Les cheveux denses de la tête créent une barrière d'air entre la transpiration du cuir chevelu et la chaleur à la surface des cheveux.
Les poils dans les aisselles et dans la région pubienne se combinent à la sueur pour produire des phéromones, ainsi que pour assurer une lubrification dans ces parties du corps lors des déplacements. Partout ailleurs, les cheveux ont généralement disparu ou sont devenus si fins et rares qu’ils sont à présent inutiles. Par contre, la peau est devenue plus imperméable et résistante aux éraflures.
Le système de refroidissement plus efficace a également permis le développement du cerveau. Les australopithèques avaient un cerveau d'une taille moyenne de 400 centimètres cubes, soit environ la même taille que celui d'un chimpanzé. Le cerveau d’homo ergaster était deux fois la taille de celle des australopithèques. La taille moyenne du cerveau de l’humain moderne dépasse celle d’homo ergaster d’un autre 400 centimètres cubes. Chaque augmentation de la taille du cerveau augmente la chaleur que ce dernier produit. Sans un système de refroidissement très performant, les humains n’auraient jamais pu avoir un cerveau si développé, ni l'intelligence qui l'accompagne.
Une autre partie de l'article explique pendant combien de temps notre espèce se trouvait à la fois sans fourrure et sans vêtements. Contrairement aux poux de tête, les poux de corps se nourrissent bel et bien de sang, mais vivent dans les vêtements. Des analyses de séquences de gènes des poux montrent que les poux de tête nous rendent la vie dure depuis toujours, tandis que les poux de corps ont évolué beaucoup plus tard. Actuellement, on estime que les poux de corps sont apparus environ un million d'années après la disparition de notre fourrure. Cela signifie que pendant un million d'années, nous étions vraiment nus.
(MISE À JOUR : Plus de détails ici.)
vendredi 12 février 2010
Qui étaient les sauvages?
« Attendu que, malgré les bienveillantes offres d'amitié et de protection que nous avons formulées au nom de Sa Majesté envers les Indiens qui habitent cette province, (...) le samedi 30 septembre, un groupe de ces sauvages a attaqué des hommes sans armes qui coupaient du bois non loin de la scierie et ont sauvagement tué quatre d’entre eux et ont emporté un autre. » (Les italiques sont de moi.)
Le paragraphe ci-dessus est un extrait de la Proclamation de scalpage de 1749 émis par Edward Cornwallis, qui était gouverneur de la Nouvelle-Écosse à l’époque. Cet extrait peut nous laisser croire que les « Indiens » sont des personnes méprisables.
Mais, est-ce la seule conclusion possible?
Dans We Were Not The Savages, l'écrivain Daniel N. Paul présente un argument que l’on ne voit presque jamais dans les livres écrits par les historiens de souche européenne : Le pays des Mi'kmaq a été occupé, mais jamais cédé.
Pour appuyer ses propos, il fait remarquer que la France n'a jamais vraiment négocié la cession de terres dans lesquelles vivaient les Mi'kmaq (ni celles des Malécites, par ailleurs). Au lieu de cela, les autorités françaises ont pris grand soin de ne pas s’ingérer dans la vie des Mi'kmaq afin de maintenir de bonnes relations avec eux. Plutôt que d'essayer de soumettre les Mi'kmaq, ils ont choisi la cohabitation amicale. Et comme ils étaient de bons voisins, les Mi'kmaq les ont acceptés.
Pour la France, le territoire appelé Acadie, qui couvre à peu près les provinces actuelles de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, était certainement une possession française. Cependant, la France a adopté une stratégie visant à maintenir de bonnes relations avec les autochtones, et cela comprenait le fait de cacher cette information importante. Nous pouvons critiquer les Français de ne pas avoir été plus honnêtes à cet égard. Mais la stratégie avait au moins l’avantage d'éviter les hostilités.
Lorsque les Britanniques ont définitivement conquis l'Acadie, on disait à l’époque que le territoire avait été cédé par la France à la Grande-Bretagne. Toutefois, lorsque les autorités coloniales britanniques ont tenté d'imposer leur volonté, les autochtones ont réagi en disant que la France ne pouvait pas céder ce qui ne lui appartenait pas. Les autorités coloniales ont refusé de traiter avec les Mi'kmaq en tant que nation souveraine et ont insisté que le pays était devenu britannique. Dès lors, la guerre sévissait entre les Mi'kmaq et la Grande-Bretagne.
À la lumière de cela, on pourrait dire que les Britanniques, dans une situation de guerre en territoire contesté, ont bêtement exposé quelques bûcherons à un danger certain en les envoyant sans armes et sans escorte travailler à une certaine distance de la collectivité.
Quoi qu’il en soit, la proclamation mettait à prix la tête de chaque homme, femme et enfant de la nation Mi’kmaq. L'idée de punir seulement les responsables de l’agression n’a pas été retenue, et il est douteux que l’on ait même songé à cela. Les autorités voulaient se débarrasser complètement des Mi'kmaq.
« ... Les Indiens qui ont scalpé vos ancêtres étaient ouvertement leurs ennemis et avaient de bonnes raisons pour faire ce qu’ils ont fait. Ils se sont battus pour le pays, qu'ils aimaient comme nous l'avons aimé au cours de ces dernières années. » L'homme qui a fait cette déclaration est Joseph Howe. Les efforts de ce dernier dont dans d’autres domaines feront en sorte que la Nouvelle-Écosse deviendra la première colonie du territoire canadien actuel à se doter d’un système de gouvernement responsable.
Le paragraphe ci-dessus est un extrait de la Proclamation de scalpage de 1749 émis par Edward Cornwallis, qui était gouverneur de la Nouvelle-Écosse à l’époque. Cet extrait peut nous laisser croire que les « Indiens » sont des personnes méprisables.
Mais, est-ce la seule conclusion possible?
Dans We Were Not The Savages, l'écrivain Daniel N. Paul présente un argument que l’on ne voit presque jamais dans les livres écrits par les historiens de souche européenne : Le pays des Mi'kmaq a été occupé, mais jamais cédé.
Pour appuyer ses propos, il fait remarquer que la France n'a jamais vraiment négocié la cession de terres dans lesquelles vivaient les Mi'kmaq (ni celles des Malécites, par ailleurs). Au lieu de cela, les autorités françaises ont pris grand soin de ne pas s’ingérer dans la vie des Mi'kmaq afin de maintenir de bonnes relations avec eux. Plutôt que d'essayer de soumettre les Mi'kmaq, ils ont choisi la cohabitation amicale. Et comme ils étaient de bons voisins, les Mi'kmaq les ont acceptés.
Pour la France, le territoire appelé Acadie, qui couvre à peu près les provinces actuelles de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, était certainement une possession française. Cependant, la France a adopté une stratégie visant à maintenir de bonnes relations avec les autochtones, et cela comprenait le fait de cacher cette information importante. Nous pouvons critiquer les Français de ne pas avoir été plus honnêtes à cet égard. Mais la stratégie avait au moins l’avantage d'éviter les hostilités.
Lorsque les Britanniques ont définitivement conquis l'Acadie, on disait à l’époque que le territoire avait été cédé par la France à la Grande-Bretagne. Toutefois, lorsque les autorités coloniales britanniques ont tenté d'imposer leur volonté, les autochtones ont réagi en disant que la France ne pouvait pas céder ce qui ne lui appartenait pas. Les autorités coloniales ont refusé de traiter avec les Mi'kmaq en tant que nation souveraine et ont insisté que le pays était devenu britannique. Dès lors, la guerre sévissait entre les Mi'kmaq et la Grande-Bretagne.
À la lumière de cela, on pourrait dire que les Britanniques, dans une situation de guerre en territoire contesté, ont bêtement exposé quelques bûcherons à un danger certain en les envoyant sans armes et sans escorte travailler à une certaine distance de la collectivité.
Quoi qu’il en soit, la proclamation mettait à prix la tête de chaque homme, femme et enfant de la nation Mi’kmaq. L'idée de punir seulement les responsables de l’agression n’a pas été retenue, et il est douteux que l’on ait même songé à cela. Les autorités voulaient se débarrasser complètement des Mi'kmaq.
« ... Les Indiens qui ont scalpé vos ancêtres étaient ouvertement leurs ennemis et avaient de bonnes raisons pour faire ce qu’ils ont fait. Ils se sont battus pour le pays, qu'ils aimaient comme nous l'avons aimé au cours de ces dernières années. » L'homme qui a fait cette déclaration est Joseph Howe. Les efforts de ce dernier dont dans d’autres domaines feront en sorte que la Nouvelle-Écosse deviendra la première colonie du territoire canadien actuel à se doter d’un système de gouvernement responsable.
jeudi 11 février 2010
Opprimer les nudistes
Dans un récent numéro de la revue Skeptic (vol. 15, no. 2), il y a un article intitulé Why Religions Turn Oppressive: A Perspective from Evolutionary Psychology (Pourquoi les religions deviennent opprimantes : Une perspective de la psychologie évolutionnaire). Au risque de trop simplifier les choses, voici ce que j’ai pu ressortir de cet article :
En gros, les gens ont tendance à aider les autres quand cela les avantagent, de leur causer du tort lorsque cela les avantage ou prévient que du tort ne leur soit causé, et d’être totalement indifférent à ce que font les autres quand cela ne leur entraîne ni bénéfice, ni désavantage. Le domaine de la moralité fait exception à cette règle.
La moralité englobe un grand nombre de règles arbitraires. Bien que certaines règles puissent être bénéfiques pour l’individu et la collectivité, d'autres ne semblent pas procurer d’avantage et peuvent sembler illogiques aux yeux de ceux qui ne sont pas membres d’une religion donnée, surtout lorsqu’elles entravent l’amélioration du bien-être individuel ou collectif.
Lorsque des groupes religieux deviennent opprimants, les cibles sont généralement des personnes qui ne peuvent pas se défendre facilement en raison de leur petit nombre et de leur statut social inférieur. Quand un groupe religieux condamne les non-membres, cela peut mener à l'intimidation des membres de leur propre groupe. Par exemple, lorsque les personnes opposées à l’avortement tentent de semer la honte chez les adolescentes qui se rendent dans une clinique d'avortement, elles envoient un message aux membres de leur groupe qui permet de fixer la ligne de démarcation qu’il ne faut pas franchir afin d’éviter de vivre une honte semblable.
Dans le passé, certaines sociétés permettaient à des groupes religieux dominants de blesser et de tuer les non-membres au nom de la morale ou afin d'imposer certaines convictions théologiques. Souvent, ces attaques prenaient l’allure d’exécutions publiques.
Si on remplace le mot religion par groupe social dominant, ne pourrait-on pas dire la même chose du nudisme? Nous sommes si peu nombreux et nous faisons la promotion d’une idée tellement contraire aux idées de la majorité que nous représentons une proie facile pour nos opposants.
En gros, les gens ont tendance à aider les autres quand cela les avantagent, de leur causer du tort lorsque cela les avantage ou prévient que du tort ne leur soit causé, et d’être totalement indifférent à ce que font les autres quand cela ne leur entraîne ni bénéfice, ni désavantage. Le domaine de la moralité fait exception à cette règle.
La moralité englobe un grand nombre de règles arbitraires. Bien que certaines règles puissent être bénéfiques pour l’individu et la collectivité, d'autres ne semblent pas procurer d’avantage et peuvent sembler illogiques aux yeux de ceux qui ne sont pas membres d’une religion donnée, surtout lorsqu’elles entravent l’amélioration du bien-être individuel ou collectif.
Lorsque des groupes religieux deviennent opprimants, les cibles sont généralement des personnes qui ne peuvent pas se défendre facilement en raison de leur petit nombre et de leur statut social inférieur. Quand un groupe religieux condamne les non-membres, cela peut mener à l'intimidation des membres de leur propre groupe. Par exemple, lorsque les personnes opposées à l’avortement tentent de semer la honte chez les adolescentes qui se rendent dans une clinique d'avortement, elles envoient un message aux membres de leur groupe qui permet de fixer la ligne de démarcation qu’il ne faut pas franchir afin d’éviter de vivre une honte semblable.
Dans le passé, certaines sociétés permettaient à des groupes religieux dominants de blesser et de tuer les non-membres au nom de la morale ou afin d'imposer certaines convictions théologiques. Souvent, ces attaques prenaient l’allure d’exécutions publiques.
Si on remplace le mot religion par groupe social dominant, ne pourrait-on pas dire la même chose du nudisme? Nous sommes si peu nombreux et nous faisons la promotion d’une idée tellement contraire aux idées de la majorité que nous représentons une proie facile pour nos opposants.
lundi 8 février 2010
Le déclin des centres naturistes en Amérique du Nord
On a discuté, il n’y a pas si longtemps, de la disparition de nombreux centres naturistes en Amérique du Nord. Un grand nombre de centres ferment leurs portes ou sont vendus à des intérêts non naturistes parce que l’on n’arrive pas à trouver des acheteurs chez les naturistes.
Ce déclin, bien que malheureux, montre bien que l’orientation générale du naturisme doit changer. Pendant trop longtemps nous avons compté sur les gens d'affaires et les organisations commerciales pour offrir des occasions pour pratiquer le naturisme. Mais si nous voulons que ce mode de vie atteigne un public plus vaste, nous devons sortir de nos tanières et vivre davantage au grand jour.
Dans le passé, il était plutôt difficile de joindre le grand public. Aujourd'hui, nous avons des réseaux sociaux électroniques, qu’ils soient naturistes ou non, pour promouvoir cette philosophie de nudité sociale et non sexuelle. Certaines personnes trouvent les plages libres trop dangereuses parce qu'elles ne sont pas toutes supervisées par des agents de sécurité ou des surveillants de baignade (sauveteurs). Pourtant, c'est un des lieux qu’il nous faut réclamer. Compte tenue la situation économique de nos jours, ainsi que des priorités des jeunes d'aujourd'hui, nous devons trouver des plages, des parcs et d’autres endroits qui sont relativement ABORDABLES et PEU ÉLOIGNÉS. Dans une certaine mesure, nous devons réclamer notre part des espaces publics. Le fait que nous soyons peu nombreux nous désavantage.
Si un ou deux d'entre nous se présentaient dans une zone relativement isolée d’une plage et que les autorités nous découvraient, il est fort possible qu’il y ait des arrestations. Mais imaginez si nous étions une cinquantaine, une centaine même. Dans toute lutte politique ou sociale, les trois éléments les plus importants sont le nombre, le nombre et le nombre. Il faut donc joindre le plus grand nombre de gens possible et faire passer le message.
Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Avez-vous des suggestions?
Ce déclin, bien que malheureux, montre bien que l’orientation générale du naturisme doit changer. Pendant trop longtemps nous avons compté sur les gens d'affaires et les organisations commerciales pour offrir des occasions pour pratiquer le naturisme. Mais si nous voulons que ce mode de vie atteigne un public plus vaste, nous devons sortir de nos tanières et vivre davantage au grand jour.
Dans le passé, il était plutôt difficile de joindre le grand public. Aujourd'hui, nous avons des réseaux sociaux électroniques, qu’ils soient naturistes ou non, pour promouvoir cette philosophie de nudité sociale et non sexuelle. Certaines personnes trouvent les plages libres trop dangereuses parce qu'elles ne sont pas toutes supervisées par des agents de sécurité ou des surveillants de baignade (sauveteurs). Pourtant, c'est un des lieux qu’il nous faut réclamer. Compte tenue la situation économique de nos jours, ainsi que des priorités des jeunes d'aujourd'hui, nous devons trouver des plages, des parcs et d’autres endroits qui sont relativement ABORDABLES et PEU ÉLOIGNÉS. Dans une certaine mesure, nous devons réclamer notre part des espaces publics. Le fait que nous soyons peu nombreux nous désavantage.
Si un ou deux d'entre nous se présentaient dans une zone relativement isolée d’une plage et que les autorités nous découvraient, il est fort possible qu’il y ait des arrestations. Mais imaginez si nous étions une cinquantaine, une centaine même. Dans toute lutte politique ou sociale, les trois éléments les plus importants sont le nombre, le nombre et le nombre. Il faut donc joindre le plus grand nombre de gens possible et faire passer le message.
Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Avez-vous des suggestions?
samedi 6 février 2010
L'économie pour un nul
Les conseils que j’ai reçus en matière de recherche d’emploi n’ont pas été appris à l’école. Plus précisément, l’école ne m’a rien appris sur le monde du travail. J'avais une compréhension plutôt nébuleuse du fait que les gens devaient travailler pour mettre de la nourriture sur la table. Ce que je n’avais pas compris était l’existence de cette créature que l’on appelle l'économie, soit la production, la vente et l'achat de biens et de services. Que cela nous plaise ou non, l’économie est à la base même de la vie et de la société.
C’est cela ou bien on revient à l’époque de la chasse et de la cueillette.
Personne ne m’avait dit que la bonne marche de l’économie dépendait des entreprises. Tout ce que je savais, c'est que les gens d'affaires ne semblaient jamais payer des salaires suffisants à leurs salariés, et que la fameuse règle voulant que le client ait toujours raison était peu respectée. On ne m’a jamais expliqué que les gens d'affaires sont les premiers responsables de la création d’emplois, et bien que certains propriétaires d'entreprises deviennent millionnaires, la plupart d’entre eux n’auront pas autant de chance.
Il a fallu attendre très longtemps aussi avant de comprendre enfin que l'argent n'est pas la source du mal dans le monde. L'argent est tout simplement un outil qui facilite le commerce. Sinon, il faudrait faire du troc. Imaginez que votre coiffeur tente de vous convaincre que vous avez besoin d’une deuxième coupe de cheveux en autant de semaines afin de pouvoir obtenir en échange de l’essence de votre station-service?
À l'école, l'existence de l'argent était reconnue, mais jamais expliqué. Ces jours-ci, différents groupes d’intérêt publient sur Internet différentes explications sur l’argent et le système bancaire, mais comme chacun a son programme et même des intentions plus ou moins cachées, il faut bien évaluer et vérifier les renseignements fournis. Les publications officielles des banques fédérales semblent s'adresser à des spécialistes, tandis que les publications des groupes d’intérêt risquent de trop simplifier les choses et de nous induire en erreur, peut-être délibérément.
Je recommande, avec certaines réserves, une vidéo intitulée « L’argent dette » que l’on peut trouver facilement sur des sites de vidéos Internet. La première partie de la vidéo présente des renseignements qui me semblent purement historiques, et c’est probablement la meilleure présentation pour débutants que j’ai vue à cet égard. Je suis beaucoup moins certain du reste et il faut donc le prendre avec un grain de sel.
Je me demandais souvent pourquoi un gouvernement ne pouvait pas tout simplement imprimer plus d'argent pour payer sa dette. Pour bien comprendre cela, il faut certaines connaissances en économie et sur le fonctionnement des banques fédérales ou des entités comme le Federal Reserve américain. Pourquoi n’enseigne-t-on pas cela à l’école dans le cadre de cours obligatoires? Si nous voulons que la population prenne de bonnes décisions, surtout le jour des élections, il lui faut un minimum de renseignements sur le fonctionnement de l’économie.
C’est cela ou bien on revient à l’époque de la chasse et de la cueillette.
Personne ne m’avait dit que la bonne marche de l’économie dépendait des entreprises. Tout ce que je savais, c'est que les gens d'affaires ne semblaient jamais payer des salaires suffisants à leurs salariés, et que la fameuse règle voulant que le client ait toujours raison était peu respectée. On ne m’a jamais expliqué que les gens d'affaires sont les premiers responsables de la création d’emplois, et bien que certains propriétaires d'entreprises deviennent millionnaires, la plupart d’entre eux n’auront pas autant de chance.
Il a fallu attendre très longtemps aussi avant de comprendre enfin que l'argent n'est pas la source du mal dans le monde. L'argent est tout simplement un outil qui facilite le commerce. Sinon, il faudrait faire du troc. Imaginez que votre coiffeur tente de vous convaincre que vous avez besoin d’une deuxième coupe de cheveux en autant de semaines afin de pouvoir obtenir en échange de l’essence de votre station-service?
À l'école, l'existence de l'argent était reconnue, mais jamais expliqué. Ces jours-ci, différents groupes d’intérêt publient sur Internet différentes explications sur l’argent et le système bancaire, mais comme chacun a son programme et même des intentions plus ou moins cachées, il faut bien évaluer et vérifier les renseignements fournis. Les publications officielles des banques fédérales semblent s'adresser à des spécialistes, tandis que les publications des groupes d’intérêt risquent de trop simplifier les choses et de nous induire en erreur, peut-être délibérément.
Je recommande, avec certaines réserves, une vidéo intitulée « L’argent dette » que l’on peut trouver facilement sur des sites de vidéos Internet. La première partie de la vidéo présente des renseignements qui me semblent purement historiques, et c’est probablement la meilleure présentation pour débutants que j’ai vue à cet égard. Je suis beaucoup moins certain du reste et il faut donc le prendre avec un grain de sel.
Je me demandais souvent pourquoi un gouvernement ne pouvait pas tout simplement imprimer plus d'argent pour payer sa dette. Pour bien comprendre cela, il faut certaines connaissances en économie et sur le fonctionnement des banques fédérales ou des entités comme le Federal Reserve américain. Pourquoi n’enseigne-t-on pas cela à l’école dans le cadre de cours obligatoires? Si nous voulons que la population prenne de bonnes décisions, surtout le jour des élections, il lui faut un minimum de renseignements sur le fonctionnement de l’économie.
vendredi 5 février 2010
Dur, dur d'être bloguiste
Mon message précédent concernant « ce problème inconvenant » est une version remaniée d'un premier message affiché à truenudists.com . Dans le message original, j’ai tenté, maladroitement peut-être, de mettre les choses en perspective en disant que :
« Si le fait que certains hommes ont à l’occasion des érections involontaires pose un problème pour certains naturistes/nudistes, ils ne sont sûrement pas de vrais nudistes. Si l’on donnait un nouveau sens à un vieux dicton : Ce n’est pas sa présence qui importe, mais plutôt notre façon de composer avec la situation! »
Je ne voulais aucunement laisser croire qu’il fallait mettre les érections en évidence. Je voulais plutôt que l’on arrête de s’en inquiéter inutilement. De toute évidence, cette situation était inacceptable pour certains. Une personne a commencé son message avec le mot « Foutaise! », et a déclaré, en bref, que j’avais tort de croire que les érections involontaires existent. Heureusement, je ne suis plus adolescent, ni jeune adulte encore top influençable. Sinon, je l’aurais peut-être cru!
Il m’a demandé aussi de quelle façon j’allais réagir si un homme avec une érection « involontaire » passe à côté de mon enfant de huit ans. Plus loin, il dit que la position voulant que les érections soient naturelles et doivent être acceptées dans le milieu naturiste n’était que de la merdre. « C'est l'argument d'un libertin et n’a rien à voir avec le nudisme », a-t-il conclu.
J'ai répondu en disant que je voulais garder un esprit ouvert et je lui ai demandé s'il pouvait fournir des sources afin d’appuyer ses déclarations. J'ai ensuite cité quelques sources que j’ai eu l’occasion de consulter et j’ai souligné que je refusais de juger les autres pour le simple fait d’avoir une érection.
Quant à mon enfant de huit ans (et c’était il y a sept ans déjà), ce dernier pourrait bien être exclu si jamais il avait une érection qui, à l’âge de huit ans, ne s’explique pas par des désirs sexuels.
Celui à qui mon message était destiné ne m’a jamais répondu. Mais dans un autre fil où l’on traitait du même sujet, je crois avoir mieux expliqué ma position. Pour commencer, j’ai fait savoir, pour rire, que le site www.masexualite.ca, administré par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), affirme que les érections se produisent parfois sans aucune raison, et même avant la naissance! J'ai alors proposé de former un comité pour visiter la SOGC et de leur demander de revenir sur cette déclaration.
Naturellement, un autre membre a écrit pour dire que je n’avais pas saisi l’essentiel de l’argument. Si une érection se produit dans un contexte social, il ne faut pas s’attirer les regards d’autrui et, si nécessaire, cacher l’érection. Dans ma réplique j’ai souligné que c’était EXACTEMENT ce que je voulais dire. J'ai noté que les nudistes d’expérience n’apportaient aucune nuance dans leurs propos sur les érections, et que cela pourrait effrayer de nouveaux membres éventuels.
Il arrive qu’un homme ait une érection involontaire. C’est très rare, même lors d’une première visite et, habituellement, cela ne cause aucun problème pour personne, à condition de ne pas la mettre en évidence. Mais cela arrive, surtout chez les adolescents et les jeunes adultes.
Ce qui importe dans tout ça, c’est notre façon de réagir respectueusement; voilà l’essentiel du message. Les jeunes n'ont généralement pas le bénéfice du vécu des personnes d’âge mûr. Mais ils représentent quand même l'avenir du mouvement.
« Si le fait que certains hommes ont à l’occasion des érections involontaires pose un problème pour certains naturistes/nudistes, ils ne sont sûrement pas de vrais nudistes. Si l’on donnait un nouveau sens à un vieux dicton : Ce n’est pas sa présence qui importe, mais plutôt notre façon de composer avec la situation! »
Je ne voulais aucunement laisser croire qu’il fallait mettre les érections en évidence. Je voulais plutôt que l’on arrête de s’en inquiéter inutilement. De toute évidence, cette situation était inacceptable pour certains. Une personne a commencé son message avec le mot « Foutaise! », et a déclaré, en bref, que j’avais tort de croire que les érections involontaires existent. Heureusement, je ne suis plus adolescent, ni jeune adulte encore top influençable. Sinon, je l’aurais peut-être cru!
Il m’a demandé aussi de quelle façon j’allais réagir si un homme avec une érection « involontaire » passe à côté de mon enfant de huit ans. Plus loin, il dit que la position voulant que les érections soient naturelles et doivent être acceptées dans le milieu naturiste n’était que de la merdre. « C'est l'argument d'un libertin et n’a rien à voir avec le nudisme », a-t-il conclu.
J'ai répondu en disant que je voulais garder un esprit ouvert et je lui ai demandé s'il pouvait fournir des sources afin d’appuyer ses déclarations. J'ai ensuite cité quelques sources que j’ai eu l’occasion de consulter et j’ai souligné que je refusais de juger les autres pour le simple fait d’avoir une érection.
Quant à mon enfant de huit ans (et c’était il y a sept ans déjà), ce dernier pourrait bien être exclu si jamais il avait une érection qui, à l’âge de huit ans, ne s’explique pas par des désirs sexuels.
Celui à qui mon message était destiné ne m’a jamais répondu. Mais dans un autre fil où l’on traitait du même sujet, je crois avoir mieux expliqué ma position. Pour commencer, j’ai fait savoir, pour rire, que le site www.masexualite.ca, administré par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), affirme que les érections se produisent parfois sans aucune raison, et même avant la naissance! J'ai alors proposé de former un comité pour visiter la SOGC et de leur demander de revenir sur cette déclaration.
Naturellement, un autre membre a écrit pour dire que je n’avais pas saisi l’essentiel de l’argument. Si une érection se produit dans un contexte social, il ne faut pas s’attirer les regards d’autrui et, si nécessaire, cacher l’érection. Dans ma réplique j’ai souligné que c’était EXACTEMENT ce que je voulais dire. J'ai noté que les nudistes d’expérience n’apportaient aucune nuance dans leurs propos sur les érections, et que cela pourrait effrayer de nouveaux membres éventuels.
Il arrive qu’un homme ait une érection involontaire. C’est très rare, même lors d’une première visite et, habituellement, cela ne cause aucun problème pour personne, à condition de ne pas la mettre en évidence. Mais cela arrive, surtout chez les adolescents et les jeunes adultes.
Ce qui importe dans tout ça, c’est notre façon de réagir respectueusement; voilà l’essentiel du message. Les jeunes n'ont généralement pas le bénéfice du vécu des personnes d’âge mûr. Mais ils représentent quand même l'avenir du mouvement.
mercredi 3 février 2010
Ces anneaux aux belles couleurs
Salut, je suis Gerry, et je déteste les Jeux olympiques.
Je n'ai pas toujours été comme ça. J'avais l'habitude de regarder les Jeux bien installé dans mon salon chaque fois que j’en avais la chance. J'aimais surtout voir les Jeux d'hiver puisque le Canada semblait y avoir de meilleures chances de remporter des médailles, mais j'aimais aussi les Jeux d'été.
Puis, il y a eu une série de scandales. Premièrement, aux Jeux de 1988 à Séoul, en Corée du Sud, le coureur canadien Ben Johnson avait établi un nouveau record du monde au 100 mètres, mais il a plus tard été disqualifié pour raison de dopage. Avant, j’avais l’impression que les seuls athlètes qui se dopaient étaient les haltérophiles des pays communistes. Tout à coup, les médias nous parlaient presque régulièrement de dopage dans presque tous les sports.
Interrogé à ce sujet, un expert a récemment déclaré que de nombreux athlètes sont souvent renseignés sur les conséquences possibles du dopage, comme la stérilité, les troubles de la peau, une espérance de vie moins longue, etc. Malheureusement, il en va de la nature de l'athlète de toujours chercher à gagner, et les gens de son entourage partagent souvent cette attitude.
Après cela, j'ai entendu parler de María José Martínez Patiño, une athlète d'élite espagnole féminine qui a été dépouillée de presque tout, y compris ses bourses d’études, après que l’on ait découvert qu’elle avait un chromosome X et un chromosome Y. Pour les dirigeants sportifs, elle n'était pas une femme et ne pouvait pas faire compétition à titre de femme. Il s'est avéré qu'elle était atteinte du syndrome de l'insensibilité aux androgènes. D'autres athlètes atteintes du même syndrome avaient été découvertes dans le passé et se sont vues offrir la chance de simuler une blessure et de se retirer loin des projecteurs. Mme Patiño a reçu la même option et a décidé de participer à la rencontre sportive quand même. À la suite de la course, les résultats du test ont été révélés et on l’a rapidement disqualifiée. Il a fallu l’aide de spécialistes pour montrer que les tissus de son corps étaient insensibles aux hormones androgènes, ce qui fait qu’elle est devenue une fille, puis une femme, au lieu de devenir un garçon, puis un homme. Évidemment, cela montre que le test en question ne suffit pas pour décider si une personne peut pratiquer un sport féminin. Elle a fini par être réadmise, mais seulement après avoir subi de nombreuses humiliations.
Enfin, avec le temps, ma compréhension et ma perspective des événements mondiaux ont continué d’évoluer, et j’ai vu (avec lenteur, j’en conviens) à quel point les Jeux olympiques étaient devenus des lieux de combat dans le cadre de la guerre froide. L'objectif n'était pas tant de gagner des médailles ou de réaliser des records personnels, mais de battre ces pays à MORT! (Au sens figuré, bien sûr.) Nous ne voulions pas seulement que nos athlètes gagnent. Nous voulions qu'ils battent les représentants de l'URSS, de l’Allemagne de l'Est, de la Tchécoslovaquie, de la Chine et des autres pays ayant des régimes communistes. (À noter que trois des pays susmentionnés n'existent même plus, ou du moins ne portent plus le nom d’antan.)
En plus, il y a eu beaucoup de couverture sur la préparation pour les Jeux de 2010 à Vancouver, et on a vu le déracinement des sans-abri afin de donner à ville une allure plus soignée. Le conseil municipal s’est même doté d’arrêtés municipaux qui interdisent les manifestations anti-Jeux dans certaines parties de la ville. Aucune affiche, aucun slogan scandé à haute voix si, à l’avis des autorités, cela risque de troubler l'expérience des visiteurs aux Jeux. Imaginez ce que l’on pourrait prévoir comme peines aux contrevenants!
Est-ce vraiment pour la gloire du sport? Non! Cet argument ne tient plus. D’autant plus que l’on admet maintenant les athlètes professionnels.
Je n'ai pas toujours été comme ça. J'avais l'habitude de regarder les Jeux bien installé dans mon salon chaque fois que j’en avais la chance. J'aimais surtout voir les Jeux d'hiver puisque le Canada semblait y avoir de meilleures chances de remporter des médailles, mais j'aimais aussi les Jeux d'été.
Puis, il y a eu une série de scandales. Premièrement, aux Jeux de 1988 à Séoul, en Corée du Sud, le coureur canadien Ben Johnson avait établi un nouveau record du monde au 100 mètres, mais il a plus tard été disqualifié pour raison de dopage. Avant, j’avais l’impression que les seuls athlètes qui se dopaient étaient les haltérophiles des pays communistes. Tout à coup, les médias nous parlaient presque régulièrement de dopage dans presque tous les sports.
Interrogé à ce sujet, un expert a récemment déclaré que de nombreux athlètes sont souvent renseignés sur les conséquences possibles du dopage, comme la stérilité, les troubles de la peau, une espérance de vie moins longue, etc. Malheureusement, il en va de la nature de l'athlète de toujours chercher à gagner, et les gens de son entourage partagent souvent cette attitude.
Après cela, j'ai entendu parler de María José Martínez Patiño, une athlète d'élite espagnole féminine qui a été dépouillée de presque tout, y compris ses bourses d’études, après que l’on ait découvert qu’elle avait un chromosome X et un chromosome Y. Pour les dirigeants sportifs, elle n'était pas une femme et ne pouvait pas faire compétition à titre de femme. Il s'est avéré qu'elle était atteinte du syndrome de l'insensibilité aux androgènes. D'autres athlètes atteintes du même syndrome avaient été découvertes dans le passé et se sont vues offrir la chance de simuler une blessure et de se retirer loin des projecteurs. Mme Patiño a reçu la même option et a décidé de participer à la rencontre sportive quand même. À la suite de la course, les résultats du test ont été révélés et on l’a rapidement disqualifiée. Il a fallu l’aide de spécialistes pour montrer que les tissus de son corps étaient insensibles aux hormones androgènes, ce qui fait qu’elle est devenue une fille, puis une femme, au lieu de devenir un garçon, puis un homme. Évidemment, cela montre que le test en question ne suffit pas pour décider si une personne peut pratiquer un sport féminin. Elle a fini par être réadmise, mais seulement après avoir subi de nombreuses humiliations.
Enfin, avec le temps, ma compréhension et ma perspective des événements mondiaux ont continué d’évoluer, et j’ai vu (avec lenteur, j’en conviens) à quel point les Jeux olympiques étaient devenus des lieux de combat dans le cadre de la guerre froide. L'objectif n'était pas tant de gagner des médailles ou de réaliser des records personnels, mais de battre ces pays à MORT! (Au sens figuré, bien sûr.) Nous ne voulions pas seulement que nos athlètes gagnent. Nous voulions qu'ils battent les représentants de l'URSS, de l’Allemagne de l'Est, de la Tchécoslovaquie, de la Chine et des autres pays ayant des régimes communistes. (À noter que trois des pays susmentionnés n'existent même plus, ou du moins ne portent plus le nom d’antan.)
En plus, il y a eu beaucoup de couverture sur la préparation pour les Jeux de 2010 à Vancouver, et on a vu le déracinement des sans-abri afin de donner à ville une allure plus soignée. Le conseil municipal s’est même doté d’arrêtés municipaux qui interdisent les manifestations anti-Jeux dans certaines parties de la ville. Aucune affiche, aucun slogan scandé à haute voix si, à l’avis des autorités, cela risque de troubler l'expérience des visiteurs aux Jeux. Imaginez ce que l’on pourrait prévoir comme peines aux contrevenants!
Est-ce vraiment pour la gloire du sport? Non! Cet argument ne tient plus. D’autant plus que l’on admet maintenant les athlètes professionnels.
mardi 2 février 2010
Le qualificatif de naturiste
Un membre d’un site de réseautage naturiste s'interrogeait récemment à savoir comment choisir un centre naturiste qui respect vraiment les éléments de base du naturisme, comme ne pas être un club échangiste. De nombreux messages ont suivi, y compris la suggestion de vérifier si le club figure sur la liste de centres approuvés par l’American Association for Nude Recreation (AANR), puisque cette organisation se dissociera de tout centre qui ne respecte pas les normes établies.
L’inquiétude est bien fondée. Il existe des clubs où les valeurs naturistes ne font pas partie des objectifs du propriétaire. Cela attire des gens ayant un penchant plus sexuel. Évidemment les gens qui ne sont pas échangistes devraient s’abstenir, et ce ne sont certainement pas des endroits pour les enfants.
À mon avis, tout club a le droit d’organiser les activités qu’il veut pour le public qu’il désire attirer. Mais il n’a droit au qualificatif de naturiste que s’il respecte les normes élevées du naturisme (ex. : pas d’activité sexuelle dans un lieu public, pas de dragage, etc.) Tout club qui ne respecte pas ces normes n’a alors plus le droit de s’appeler naturiste.
Les clubs échangistes ou érotiques peuvent bien permettre la nudité, mais cela n’en fait pas des clubs naturistes. Notre travail collectif en tant que naturistes doit comprendre l’identification des clubs qui se disent naturistes sans véritablement l’être, et de les placer sur une liste noire.
L’inquiétude est bien fondée. Il existe des clubs où les valeurs naturistes ne font pas partie des objectifs du propriétaire. Cela attire des gens ayant un penchant plus sexuel. Évidemment les gens qui ne sont pas échangistes devraient s’abstenir, et ce ne sont certainement pas des endroits pour les enfants.
À mon avis, tout club a le droit d’organiser les activités qu’il veut pour le public qu’il désire attirer. Mais il n’a droit au qualificatif de naturiste que s’il respecte les normes élevées du naturisme (ex. : pas d’activité sexuelle dans un lieu public, pas de dragage, etc.) Tout club qui ne respecte pas ces normes n’a alors plus le droit de s’appeler naturiste.
Les clubs échangistes ou érotiques peuvent bien permettre la nudité, mais cela n’en fait pas des clubs naturistes. Notre travail collectif en tant que naturistes doit comprendre l’identification des clubs qui se disent naturistes sans véritablement l’être, et de les placer sur une liste noire.
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