mercredi 30 décembre 2009

Être né pour un petit pain

La province canadienne du Nouveau-Brunswick a mis au point une stratégie de réduction de la pauvreté. Cette stratégie fait suite à une initiative de réduction de la pauvreté entreprise au cours de 2009 sur plusieurs mois.

Le gouvernement a d’abord tenu des audiences publiques et a reçu des commentaires et des mémoires sur les causes de la pauvreté et les solutions possibles. Par la suite, il y a eu la formation d’un comité comprenant des participants aux différentes audiences publiques, ainsi que d'autres intervenants, dont des hauts fonctionnaires, des gens d'affaires, des représentants d’organisations à but non lucratif et, peut-être le plus important, les personnes vivant dans la pauvreté ou qui avaient déjà connue la pauvreté.

Un document intitulé Un chœur de voix a été publié pendant l'été. Le document présentait une synthèse de ce qui avait été dit au cours des audiences publiques. Il y a forcément des contradictions internes dans le rapport, car les gens venaient de différents milieux et ont présenté leurs opinions personnelles concernant les causes de la pauvreté. Différentes personnes pouvaient bien ne pas être d’accord sur différents points. Le rapport reflète cette situation. Le défi du comité était d’examiner les commentaires, de s’entendre sur ce qui avait du sens, et compléter les informations au besoin.

Le toute dernière activité des membres du comité a été de se réunir avec d'autres intervenants pour présenter les grandes lignes d'une stratégie. Cela s'est fait au mois de novembre et le résultat a été un document intitulé Ensemble pour vaincre la pauvreté. On peut le lire à http://www.gnb.ca/0017/promos/0001/pdf/Plan-f.pdf.

Quelles pourraient être les solutions? Est-ce que l’éducation suffit? On dit en anglais qu’il faut remplacer le handout (la charité) par un hand up (un coup de main). Or, il est mieux d’apprendre aux gens à pêcher que de donner tout bonnement le poisson pêché par d’autres, mais qu’arrive-t-il s’il y a effondrement des stocks de poisson? Il est bien de leur apprendre à cultiver la pomme de terre, mais que faire si l'érosion des sols ou le mauvais temps cause la perte des récoltes?

Il est fort louable que d’essayer d’améliorer son sort, mais qu’arrive-t-il si les parents ne croient pas que leurs enfants peuvent mieux réussir dans la vie? Si l’espoir ne leur est pas transmis, les enfants pourraient bien se croire nés pour un petit pain.

En outre, pendant près d'une génération, il y avait plus de travailleurs disponibles que de bons emplois pour les occuper. Cette situation est sur le point de changer, mais ce ne sera pas une solution en soi. Les entreprises demanderont encore plus de travailleurs, mais un grand nombre de personnes qui pourraient pourvoir à ces postes sont illettrées, handicapées ou autrement exclues du marché du travail. Que faisons-nous pour répondre à la fois aux besoins de entreprises et des travailleurs?

Les étiquettes personnelles

Je suis abstinent!

Abstinent des activités sexuelles? Bien sûr que non! Mon épouse a quand même ses attentes, et si je veux que mon mariage dure…

Non, je suis plutôt abstinent de l’alcool. Je ne bois pas.

En anglais, il existe un terme pour décrire ce que je suis : teetotaller. Le mot désigne toute personne qui s’abstient de toute boisson alcoolique ou alcoolisée. Le terme français qui correspond le mieux est « abstinent », un terme qui, je l’avoue, me laisse sur ma faim.

Ce qui est les plus drôle est que j’ai appris ce que voulais dire le terme anglais en me joignant à un site de réseautage anglophone pour nudistes. J’avais souvent entendu le terme dans le passé, mais je ne m’y étais jamais arrêté malgré ma curiosité générale pour les mots et leurs sens.
Sur le site de réseautage, on y inclut le fait de s’abstenir du tabac. Or, je suis aussi non-fumeur.

J’étais en deuxième année lorsque ma mère m’a permis de goûter à une TRÈS PETITE quantité de vin. C’était AFFREUX! Depuis, j’évite toute boisson alcoolique ou alcoolisée.

Quant au tabac, j’ai vécu l’époque de la télé en noir et blanc, et je me souviens de annonces j'ai été plus ou moins élevés avec la télévision en noir et blanc et je me rappelle les annonces anti-tabagisme de l’époque. Mon préféré était un dessin animé dans lequel un homme a mis en place de la dynamite et a déroulé la mèche sur une certaine distance. Il l’a allumée et a ensuite placé des « bouche-oreilles » (boules, selon le Robert-Collins) avant de se cacher derrière un rocher.

Peu après, il ressent le besoin de fumer. Il place une cigarette dans la bouche et cherche sa boîte d'allumettes. Il se rend compte soudainement qu’il avait utilisé sa dernière allumette pour allumer la mèche. MAIS IL LUI FALLAIT FUMER CETTE CIGARETTE! Il s’est mis à courir à quatre pattes, a rattrapé la mèche et a essayé d'allumer la cigarette qu’il tenait toujours dans sa bouche. Malheureusement, il a couru tout droit vers la dynamite qui a alors explosé. Lorsque la fumée s’est dissipée, il ne restait plus qu’un énorme trou dans le sol.

La morale de l'histoire : Certaines personnes feront N'IMPORTE QUOI pour une cigarette!

mardi 29 décembre 2009

Les étiquettes politiques

Traditionnellement, si l’on voulait décrire le penchant politique d’un parti, d’un mouvement ou d’un particulier, on essayait de lui trouver une place entre l’extrême gauche et l’extrême droite. On pouvait imaginer une droite qui représentait le continuum politique, comme dans l’illustration suivante :

Quand il est question de contrôler le comportement non-politique des individus, l’extrême gauche a tendance à vivre et laisser vivre tout en y incorporant une certaine « rectitude politique », tandis que l’extrême droite peut chercher à imposer une moralité pour contrer toute menace, par exemple, aux « valeurs familiales traditionnelles ». Le centre se situerait à quelque part entre les deux.

Pour les questions économiques, l’extrême gauche représente le communisme, tandis que l’extrême droite représente le capitalisme débridé. Le centre cherchera – on pourrait le croire – à rassembler les meilleurs éléments des deux extrêmes.

Le problème avec ce genre de description est qu’un grand nombre de personnes ne trouveront pas de place sur cette droite. Un sympathisant communiste pourrait quand même être contre la liberté de choix en matière de sexualité. Une personne qui croit fermement au régime de libre entreprise pourrait tout de même comprendre l’importance d’un programme universel pour payer les médicaments sur ordonnance.

Et que dire des dictatures? La plupart des régimes communistes étaient des dictatures, ce qui comprend notamment des personnalités comme Staline et Mao. À l'autre extrémité, il y a les fascistes, dont Hitler, Mussolini et Pinochet. Ces régimes étaient très différents du point de vue économique et du point de vue social, mais il s’agissait quand même de dictatures puisque les intérêts de l’état l’emportaient sur ceux de l’individu.

Mais si vous êtes comme moi, vous avez probablement un ensemble de points de vue de droite et de gauche, mais sans vraiment pouvoir vous placer à un endroit en particulier sur le continuum droite-gauche. Les Advocates for Self-Government (promoteurs de l’auto-gouvernance), bien que ce soit pour leurs propres desseins, ont mis au point un outil assez intéressant. Inspiré par un graphique inventé par un dénommé David Nolan, cet outil est un peu comme un graphique cartésien incliné à un angle de 45 degrés, donc en forme de losange. En voici une illustration :

Le côté des questions relevant de la liberté économique serait l’axe des « y », tandis que le côté des questions relevant de la liberté individuelle serait l’axe des « x ». Le point d’origine de chaque axe est zéro et les deux axes s’étendent sur 10 unités.

Sur le graphique, les termes libéral et conservateur peuvent représenter la gauche et la droite respectivement. Étatiste signifie une grande ingérence de la part de l’État. Libertarien signifie la plus grande liberté individuelle et d’entreprise possible, et le moins d’ingérence possible du gouvernement. Centriste regroupe des éléments des quatre autres groupes.

Un des axes sert à indiquer le pointage obtenu après avoir répondu aux questions relevant de la liberté économique. L’autre sert à indiquer le pointage pour les questions relevant de la liberté personnelle. Ces deux pointages deviennent les coordonnées d’un point sur le graphique. Selon la partie du graphique où se situe ce point, la personne est de prépondérance libérale, conservatrice, étatiste, centriste ou libertarienne.
L’outil est excellent. Le hic est qu’il faut choisir les bonnes questions et bien les poser. Les questions du quizz des Advocates for Self-Government laisseraient croire que tout le monde est libertarien. Après tout, on aimerait bien qu’il n’y ait plus de subventions aux entreprises, qu’il n’y ait plus de droits de douane pour les articles achetés hors du pays, qu’il n’y ait aucune censure des médias et d’Internet, que le service militaire soit entièrement volontaire et qu’aucune loi ne régisse les actes sexuels entre adultes consentants. Ce n’est qu’en explorant l’idée un peu plus loin que cette option politique risque de devenir moins intéressante.

Donc, si jamais l’on pouvait s’entendre sur de bonnes questions à poser, le graphique pourrait servir.

lundi 28 décembre 2009

Comme c’est inconvenant

Ces jours-ci, le Viagra et ses semblables sont à la mode pour aider à produire des érections chez les hommes qui ne peuvent plus en avoir ou qui ont de la difficulté à les maintenir. Le seul secteur de la société qui ne chante pas ses louanges est celui des nudistes. En effet, les hommes qui n’arrivent pas à éviter d’avoir une érection risquent l’expulsion des clubs et centres de villégiature. L’idée sous-jacente est que les érections sont toujours de nature sexuelle.

Certains insisteront toujours que les érections sont provoquées seulement par des pensées sexuelles et qu’il suffit de contrôler ses pensées pour éviter les érections. Spock et Tuvok seraient étonnés de voir la discipline acquise chez certains humains. Certains diront, sans broncher, que même sans pensées sexuelles, le cerveau interprètera certains stimuli comme étant de nature sexuelle. Malgré cela, la clé est le contrôle de soi.

C'est plutôt différent de : « Ne vous inquiétez pas, il est rare que cela se produise. Et si c'est le cas, vous n’avez qu’à le couvrir d'une serviette, vous allonger sur le ventre, ou prendre une saucette jusqu’à ce qu’elle disparaisse. »

Selon le consensus des spécialistes non naturistes, les érections peuvent certainement être provoquées par l'excitation sexuelle, mais elles peuvent se produire aussi lorsque l'homme n'est pas excité. Cela arrive surtout lorsque l'homme est en bonne santé physique. Ceux qui, comme moi, doivent vivre avec des problèmes comme le diabète et les maladies cardiaques savent bien de quoi je parle. Mais chez les naturistes, l’opinion varie considérablement.

Un commentateur dans un forum naturiste ajoute que, si une personne présentait une érection alors qu’il ne faisait rien de plus que de jaser avec des connaissances, les dirigeants lui sommeraient de quitter immédiatement les lieux et de ne jamais revenir. Curieusement, l'auteur ajoute ensuite qu’une fois que l’on a fait l’expérience de nudisme, l’on verra que les érections ne posent pas vraiment de problème. Comme c’est réconfortant! (Et comme je suis amateur de sarcasme!)

Même si je suis ravi de la deuxième partie, je trouve regrettable le règlement voulant qu’érection égale expulsion. À mon avis, si cela pose un problème pour certains naturistes/nudistes que les hommes peuvent avoir des érections involontaires à l'occasion, ce ne sont pas de vrais naturistes. Je m'inquiète en particulier du message transmis aux jeunes garçons qui auront des érections occasionnelles même s’ils sont trop jeunes pour avoir des pensées sexuelles au sens que les adultes comprennent l’expression. S'il n'y a aucune connotation sexuelle et que l'érection est clairement involontaire, obliger un homme, ou un garçon, de quitter le centre serait manifestement injuste (même si je suppose que les propriétaires peuvent faire ce qu'ils veulent de toute façon). Est-ce que l’on expulserait une femme si son clitoris était en érection? Est-ce que ce serait remarqué?

Certains hommes exclusivement hétérosexuels ont des érections lorsqu’ils sont examinés par un médecin de sexe masculin ou lorsqu'il reçoit un massage thérapeutique ou tout autre massage non sexuel. Cela ne se produit pas tout le temps et cela pourrait se produire une fois seulement, mais cela arrive, et les praticiens savent bien que cela n’a rien à voir avec le désir sexuel. Si cela ne les offusque pas, pourquoi en sommes-nous offusqués?

Comprenez-moi bien : Si quelqu’un cherche à attirer de l’attention vers son érection, c’est lui qui a un problème. Mais si cela se produit en jouant au volley-ball, en écoutant un concert, en travaillant comme brigadier, en remplissant la déclaration de l’impôt ou en faisant une petite sieste, ce n’est pas lui le problème.

En fait, cette question soulève un autre point: À l’exception des nudistes, les gens en général ne sont pas habitués à voir des gens nus. Cela pourrait expliquer, en partie, pourquoi la nudité en général, et le nudisme en particulier, ne sont pas acceptés par la société. Les nudistes réagissent-ils de façon semblable lorsqu’il est question d’érections? Si nous voyions des érections plus souvent dans des contextes non sexuels, nous arriverions peut-être à les accepter ce qu’elles sont: des phénomènes naturels qui surviennent parfois aux pires moments.

mercredi 23 décembre 2009

Trouver du sang neuf

Le mouvement naturiste risque-t-il de disparaître en raison d’une pénurie de jeunes adhérents? Des commentaires publiés dans le forum d’un site naturiste évoquent cette possibilité. On critique aussi l’exclusion des hommes célibataires des clubs naturistes puisqu’il s’agit, selon certains, d’une mesure de dissuasion envers les nouveaux membres éventuels.

Je ne sais pas si le naturisme a plus de difficultés que d’autres mouvements à trouver des adhérents et des sympathisants. Cependant, après avoir lu un grand nombre de commentaires à cet égard, plusieurs idées me viennent à l'esprit.

1) La société en général n'est pas très tolérante envers les enfants et les jeunes. Nous organisons trop souvent des activités qui ne tiennent pas compte des enfants. Ces derniers en deviennent très conscients assez vite et chercheront à s’amuser ailleurs. Donc, même à l’âge adulte, les jeunes pourraient bouder les lieux naturistes parce qu’il s’agit d’un monde d’adultes. Il faut un certain temps avant de se rendre compte que l’on fait dorénavant partie du monde adulte. Il m’arrive encore de penser que 50 ans, c’est vieux, et je dois me rappeler que je viens d’avoir 46 ans (en 2009)!

2) D’après un grand nombre de témoignages, le naturisme s’est avéré une révélation pour la plupart d’entre nous. La beauté même de l’activité nous a séduits et nous avons de la difficulté à comprendre pourquoi d’autres personnes n’arrivent pas à comprendre ce que nous trouvons si censé dans tout cela. Ainsi, après de nombreuses années, nous demandons pourquoi la nudité intégrale, ou du moins la possibilité pour les femmes d’avoir les seins nus, n'est toujours pas autorisée sur les plages publiques ou dans les parcs municipaux. Ceux et celles qui sont devenus naturistes à l’âge adulte à la suite d’une telle révélation vont probablement le rester. Les enfants qui ont grandi dans ce milieu pourraient arriver à une opinion tout à fait différente. Ils pourraient bien ne pas manifester le même enthousiasme que leurs parents, et pourraient même se demander ce que nous trouvons de si intéressant.

3) Personne ne naît avec un conjoint ou une conjointe. Il faut trouver cette personne. Dans le cas des hommes homosexuels, le conjoint ne sera probablement pas une femme. Résultat : bon nombre de jeunes hommes célibataires ne seront jamais admis dans les clubs naturistes et les jeunes femmes célibataires qui sont admises ne trouvent pas de jeunes hommes célibataires. Il y a sûrement de bonnes raisons pour chercher à maintenir l’équilibre des sexes, mais reconnaissons au moins que nous donnons aux jeunes hommes de bonnes raisons pour renoncer complètement au naturisme.

Je me souviens d’une conversation que j'ai eue avec une femme d’un club local du Conseil canadien des aveugles (CCA). Elle a mentionné que son club avait du mal à trouver de jeunes membres malgré le grand nombre de personnes malvoyantes qui vivaient dans sa ville. Elle a attribué cela au fait que la plupart des jeunes d’aujourd’hui ne ressentent plus la nécessité d'adhérer à des clubs pour sortir et s'amuser. MSN et d’autres outils informatiques ont changé la façon dont les gens se rencontrent, et le défi pour les clubs et organisations sera de trouver de nouveaux moyens pour intéresser les jeunes.

Cela explique peut-être le succès de sites Internet de nudisme. Les plus jeunes se servent d’Internet et des autres outils électroniques pour établir et maintenir des contacts. Lorsqu’il est possible de communiquer et de planifier des activités naturistes par Internet, à quoi cela sert-il d’avoir un club?

Bien sûr, cela en soi n'explique pas pourquoi il ya moins de personnes qui fréquentent les centres naturistes. Il s’agit peut-être d’une question de générations. Si l’on croit David Foot, auteur de Boom, Bust and Echo, il y a eu moins de joueurs de tennis au cours des années 1990 parce que les personnes âgées choisissent généralement des activités moins intensives. Les années de gloire des clubs de tennis étaient les années 1980, alors que les baby-boomers étaient toujours assez jeunes. Ces mêmes clubs de tennis qui devaient d’abord refuser du monde ont ensuite vu leurs installations se vider, et il a fallu travailler fort pour trouver de nouveaux membres.

Se peut-il que quelque chose de semblable se passe dans le monde du naturisme? Les naturistes âgés ne visitent plus les centres naturistes pour diverses raisons: ils ont leur petit endroit secret préféré, ils n’ont plus à traîner les enfants avec eux, ils préfèrent des endroits où ils peuvent établir leurs propres règlements, ils vivent maintenant dans le sud, etc. Il y a 20 ans la situation des naturistes était probablement différente et il était logique de fréquenter les centres naturistes. Or, la logique veut que les enfants de la génération plus âgée soient les nouveaux clients des centres naturistes et que ces derniers y apportent leurs propres enfants. Et puisque le taux de natalité chez les naturistes n'est probablement pas plus élevé que celui du reste de la population, il faut encore chercher de nouveaux adhérents parmi les textiles. Pour le bien du mouvement, c’est essentiel.

Ça aussi, c'est moi!


Vous trouverez des symboles se rapportant à la Suède, au Canada, à l'Irlande, à l'Acadie et la francophonie.

Vous voulez voir ma photo en format plus grand?

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mardi 22 décembre 2009

Mais m'sieur l'agent, je ne l'ai pas vue!

J'ai déjà rencontré des musulmans. Ces gens sont intelligents, sympathiques et très amicaux. Étant donné la situation minoritaire de l'Islam en Amérique du Nord, je m’intéresse facilement aux débats et aux discussions portant sur les musulmans, surtout depuis le 11 septembre 2001.

Un journal étudiant de l’université locale a récemment présenté un article intitulé Understanding the Niqāb. Une auteure musulmane, étudiante en journalisme, s’est prononcée généralement en faveur du droit de porter le niqab. (Le hijab ne couvre pas le visage, tandis que le niqab et la burka le couvrent.) Je n’ai aucun problème pour ce qui est du droit des femmes de porter le niqab si c’est bien ce qu’elles désirent. Cependant, je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle a présenté comme raison « islamique » de porter le niqab. J’ai publié mon commentaire au site Web du journal étudiant. En voici une traduction :

Vous écrivez: « La raison islamique pour donner aux femmes le choix de porter ou non le niqab est d’empêcher toute attirance entre les hommes et les femmes, et nous savons tous que cette attirance existe. Et si on laisse libre cours à cette attirance, cela mènera à l’effondrement des valeurs de la société. »

Que dire alors des hommes aveugles qui sont attirés par les femmes, peu importe ce qu'elles portent comme vêtement? Devrait-on contrôler ces malvoyants qui n’ont pas les facultés visuelles nécessaires pour se contrôler eux-mêmes? Si nous suivons votre raisonnement, si l’on laisse libre cours à ces hommes aveugles, les valeurs de la société s’effondreront.

Je suis d'accord que les femmes devraient avoir le droit de porter ce qu'elles désirent selon leurs croyances, mais prétendre que cela peut contribuer à empêcher que les hommes soient attirés par les femmes n'est, au mieux, qu'un vœu pieux.


Si j’avais à réécrire aujourd'hui la phrase ci-dessus, j’apporterais un seul changement à des fins de clarification. Au lieu de dire prétendre que cela peut contribuer, j’écrirais prétendre que les vêtements peuvent contribuer. J’ai assez côtoyé des personnes malvoyantes pour savoir que le sens de la vue n’est qu’un seul élément de l’attirance sexuelle, et qu’il n’est pas essentiel.

Sans surprise, une autre intervenante a déclaré que si le visage d'une femme était caché, on ne la jugerait pas d’après sa beauté. Voici ma traduction de ce qu'elle a écrit en partie :

Je crois que le hijab ou le niqab peut permettre aux femmes de se prendre en main. Puisque leurs cheveux et leurs corps sont couverts, on ne pourra pas les juger selon leur apparence physique. L’intelligence et la personnalité l’emporteront.

Je me demande si j’arriverais à faire confiance à une femme qui ne me permettrait pas de voir ses expressions faciales. À mon avis, c’est cela qui pourrait faire obstacle à la perception de l'intelligence et de la personnalité.

lundi 21 décembre 2009

Sachons chasser ce chat

Un jour il trouva, la fille qu'il voulait
Et dit à son père : Je voudrais l'épouser.
Hélas mon garçon, hélas tu ne peux pas
Cette fille est ta sœur et ta mère ne le sait pas.

-- Tiré de Scandale dans la famille

Il est difficile d’éviter les nouvelles concernant Tiger Woods de nos jours. J'ai entendu parler de ce grand golfeur, mais comme je ne suis pas amateur du sport et que je ne suis plus les nouvelles du sport professionnel, je n'en ai entendu parler que très peu. Donc, quand on a annoncé qu’il aurait eu plus d'une relation extraconjugale, je n’en ai pas été troublé outre mesure.

Un scandale est un scandale. Et pourtant, les scandales où il est question de sexe illicite semblent nous intéresser à un plus haut point que les scandales purement politiques ou économiques. Si Tiger Woods avait été mêlé à une question de blanchiment d’argent ou d’évasion fiscale, sa déchéance serait tout aussi importante. Avouons quand même que la présence d’une épouse extrêmement attrayante et de partenaires illégitimes d’une assez grande beauté y est sans doute pour quelque chose dans le cas présent.

L'adultère en soi détruit la réputation de toutes les personnes concernées, mais lorsque l'adultère est raconté dans la presse, c’est sans doute l'humiliation ultime. Même une partie tout à fait innocente, comme l’épouse fidèle trompée par son mari, soulève un grand intérêt de la part du public. Et pourtant, elle a déjà assez de problèmes comme ça.

Une fois que l’on est marié, il n’est plus permis de convoiter une autre personne, et encore moins de coucher avec elle. Est-ce que cela pourrait expliquer notre grand intérêt pour ces genres de scandales? Nous avons beau crier : « Quelle honte! » Que nous assumions le rôle de voyeur ou que ce soit pour signifier notre soi-disant indignation, ces genres d’histoires captent notre attention.

Et que dire des nos romans et de nos films? Toute histoire doit présenter un conflit pour être intéressante. Dans certains cas, le conflit résulte d’un amour interdit, parfois en raison d’un mariage déjà conclu. On a beau se dire que cela n’arrive qu’au cinéma. Mais toute fiction trouve son inspiration dans la vraie vie. Pour que cela se passe au cinéma, quelqu’un doit l’avoir vécu.

Le grand Tiger Woods est déchu. Est-ce que nous nous en réjouissons parce qu’il est maintenant prouvé que ce golfeur surdoué est un être comme les autres? Est-ce que l’infidélité, la faiblesse de ce champion, est tellement plus grave que nos faiblesses qui, pour l’instant, restent cachées ou ne sont connues que par un groupe de personnes assez restreint? Si les notions de mariage et de l’adultère n'avaient jamais été inventées, en serions-nous si fascinées aujourd'hui?

Fixer les limites de l'accommodement raisonable

J'ai été élevé dans la foi catholique romaine. J'ai appris, entre autres, que le traitement de l'Église à l'égard des scientifiques et de la science pouvait parfois être douteux, notamment dans le cas de Galilée (Galileo Galilei).

Compte tenu de tous ses défauts, je dois au moins reconnaître qu’à l’époque de Darwin, l'église catholique romaine avait appris sa leçon concernant la science. Elle ne s’opposerait pas à l’enseignement de l’évolution tant et aussi longtemps que le milieu scientifique reconnaissait la légitimité de ce domaine d’étude et de recherche.

Voici ce que j’entends par évolution : l'accumulation de changements génétiques d'une population d'une espèce donnée qui, au fil du temps, peuvent mener à l'émergence d'une nouvelle espèce. Et comme les êtres humains font partie du monde naturel, une espèce préalable aurait subir des changements progressifs sur des centaines de milliers d'années pour enfin donner lieu à l’espèce humaine.

Je ne suis plus limité par le dogme religieux, mais je suis content d'avoir pu apprendre les éléments de base de l'évolution, y compris l'évolution humaine, pendant mon enfance. Tout me paraît si naturel à cet égard que j’ai été consterné d’apprendre que bon nombre de personnes dans le monde entier, mais notamment au Canada et aux États-Unis, s’opposent à l’enseignement de l’évolution dans les écoles publiques pour des motifs religieux. Le récit d'Adam et Ève, que j’ai toujours considéré comme étant plus ou moins allégorique, n'est rien de moins qu'une réalité pour un grand nombre de ces opposants, et ces derniers voient l'évolution comme une menace à leur foi.

Pourtant, l'évolution est un fait. C'est arrivé. Nous le savons. Ceux qui abordent le sujet et la preuve avec un esprit ouvert arriveront à cette conclusion.

MAIS ... comment se déroule l'évolution? Voilà où arrive la théorie où l'on traite de sélection naturelle, de mutations, de l'hérédité, de la dérive génétique, la tectonique des plaques, etc.

Donc, si l’on dit « Je ne crois pas à la théorie de l'évolution », j’accepte la déclaration. Après tout, il est possible que nous ayons mal cerné la partie mécanique du processus. Il ne faudrait pas hésiter à souligner les erreurs dans la théorie et, si possible, proposer une théorie de rechange. C'est comme dire: « Je sais que le ciel est bleu par une journée ensoleillée et sans nuages, mais je suis convaincu que sa couleur s’explique autrement que par l’explication habituelle. » Tant mieux! Écoutons pour voir.

Mais si l’on dit : « Je ne crois pas à l'évolution », il y a un problème. C'est comme dire : « Le ciel n'est PAS bleu par une journée ensoleillée et sans nuages. » Imaginez si l’on ajoutait :
« Vous n’avez pas le droit d’apprendre à mes enfants que le ciel peut parfois être bleu! » Je veux bien que notre société soit tolérante, mais je doute que la plupart des gens croient à la légitimité de cette déclaration. Pourtant, nous nous efforçons d'être accommodants envers ceux qui s'opposent à la réalité même de l'évolution.

Je n’ai rien contre les accommodements raisonnables, mais il faut fixer une limite dans ce cas.

lundi 14 décembre 2009

Honni soit qui mal y pense

Il ya des endroits en Amérique du Nord, il y a quand même assez longtemps, où les jeunes francophones ont dû faire pipi dans leur pantalon parce qu'ils ne connaissaient pas assez l'anglais pour demander à l’enseignant la permission d’aller à la toilette. Il n'y a rien de mieux que la honte pour encourager l'assimilation à la culture majoritaire.

Les choses n'étaient pas aussi mauvaises au Québec puisque les Québécois étaient majoritaires, en nombre au moins. Mais ils n’étaient pas tout à fait maîtres chez eux. Les grandes entreprises fonctionnaient en anglais et toute personne, client ou employé, qui désirait traiter avec la compagnie devait le faire en anglais aussi. Avec le temps, cela a eu des répercussions sur le français parlé au Québec et sur l’estime de soi des Québécois eux-mêmes.

Quelqu'un a proposé une idée radicale: « La langue est un outil commun. Il devrait être géré par l'État. » Au Québec , ce qui s'y rapprochait le plus était le gouvernement provincial, mais ce dernier a fini par légiférer afin de faire du français la langue officielle de la province, de rendre prédominante la langue française sur tout genre d’affichage commercial, et d'obliger toutes les personnes qui déménagent au Québec d'inscrire leurs enfants dans les écoles françaises. Les services à la minorité anglaise seraient maintenus, et les parents qui avaient fréquenté l'école anglaise au Québec ou ailleurs au Canada pouvaient continuer à envoyer leurs enfants à l'école anglaise.

On peut toujours se demander si la loi allait trop loin ou si des abus ont été commis qui n’avaient jamais été prévus par la loi. Mais l'objectif a certainement été atteint. Les Québécois ont maintenant une grande estime de soi.

Ce n’est pas le cas au Nouveau-Brunswick. La population francophone acadienne oscille aux environs des 33 pour cent depuis un certain temps, et cela a permis aux Acadiens d’assumer un certain pouvoir politique. Le Nouveau-Brunswick est la seule province au Canada qui peut prétendre au moins aspirer à une véritable égalité des deux communautés linguistiques.

Pourtant, cette réalité semble échapper à certains. Plus tôt cette année, j'ai eu l'occasion de visiter une petite ville dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. La ville était définitivement française, et étant donné sa distance de Moncton, j’aurais cru que la question de la langue d’affichage ne poserait pas de problème. Pourtant, c’est en anglais seulement qu’on a pu lire les slogans des entreprises, les annonces de soldes dans les magasins et les « spéciaux » dans un restaurant local. Je dis bien : en anglais SEULEMENT!

Je crois à la libre entreprise je crois aussi à la liberté de choix. Mais lorsque l’affichage commercial dresse un tableau qui est contraire à l’allure réelle d’une collectivité, on peut se demander si cette collectivité aurait besoin qu’on lui administre une bonne dose d’amour-propre.

C'est dans cet esprit que j'ai appris qu’à Dieppe (N.-B.), on envisage l’adoption d’un arrêté municipal rendant obligatoire l'affichage commercial bilingue ou en français. Certains dénoncent cette initiative en disant que tout commerçant a le droit de faire des affaires dans la langue de son choix. Ce qu’on ne semble pas comprendre est que rien ne les empêche de conserver l’anglais dans leur affichage. Il suffit d’ajouter du français. Dans une collectivité à forte majorité francophone comme Dieppe, rien ne serait plus facile!

jeudi 10 décembre 2009

Imposer, c'est taxer

Jusqu'à tout récemment, pour ce qui est l’impôt sur le revenu des particuliers, le Nouveau-Brunswick avait un régime à quatre tranches d'imposition. Si une personne gagnait 34 836 $ ou moins, le taux d’imposition était de 10,12%. Si son salaire était de 69 673 $ ou moins, la première tranche serait imposée à un taux de 10,12 %, puis le reste serait imposé à un taux de 15,48 %. Si la personne gagnait jusqu'à 113 273 $, un troisième taux de 16,80 % serait imposé à cette troisième tranche. Enfin, pour toute somme excédant 113 273 $, un quatrième taux de 17,95% entre en vigueur.

En 2008, le gouvernement a invité le public et les organisations à se prononcer sur un projet de réforme fiscale. Deux options ont été présentées: d’une part, un taux unique de 10 % pour tous, quel que soit le revenu; d’autre part, un taux de 9 % pour la première tranche de 37 893 $, et 12 % pour tout montant excédentaire. Le gouvernement a fini par choisir la deuxième option.

Selon la professeure de droit, Kathleen A. Lahey, qui a préparé une analyse sexospécifique des options, cela pourrait se traduire pour le gouvernement provincial d’une perte d’au moins 325,6 millions de dollars par année, soit une baisse de 26 %. Le gouvernement aurait alors à pallier le manque à gagner en augmentant les taxes à la consommation, en sabrant dans les dépenses, ou les deux. Et c’était avant la crise économique actuelle.

Qui plus est, le plan est régressif en ce qui concerne les femmes à titre de groupe social. Avec la disparition des deux tranches d'imposition les plus élevées, où les femmes étaient nettement sous-représentées, l'écart entre le revenu des hommes et celui des femmes risque de se creuser davantage.

Selon les chiffres du gouvernement, une personne qui gagne
15 000 $ par année payait 65 $ en impôt sur le revenu sous l’ancien régime. Dorénavant, il ne paiera que sept dollars, soit une réduction de 58 $, ou 89,2 %. Pour une personne qui gagne
140 000 $ par année, le total à payer en impôt sur le revenu passera de 19 912 $ à 18 730 $. Cela représente une baisse de 1 182 $, ou 5,9 %. Si l’on s’en tient aux pourcentages, tout semble équitable. Cependant, je suis du nombre de personnes qui croient que le bas-salarié qui gagne seulement 15 000 $ a beaucoup plus besoin des 58 $ qu’il a ainsi économisés que la personne plus riche qui se trouve avec 1 182 $ de plus en poche. Pour une raison ou une autre, l’on en a très peu parlé.

Il me semble que toute personne qui apprend cette nouvelle a raison de s’inquiéter de cette situation inéquitable. Malheureusement, c'est maintenant du passé et personne ne semble vouloir y revenir.

Un parti de sexe

Dans le milieu naturiste, on a tendance à éviter toute mention de sexe, et encore plus l’activité elle-même. Il peut donc être surprenant qu’un des alliés politiques les plus proches du mouvement naturiste au Canada s’appelle The Sex Party (le parti du Sexe).

Pour la plupart des gens, une partie de sexe n’est rien de plus qu'un rassemblement de personnes où l’on s’adonne à des relations sexuelles. Mais le parti susmentionné est un véritable parti politique canadien qui fait du sexe l’enjeu principal dans ses campagnes.

Le parti n’est vraiment actif qu’en Colombie-Britannique, pour l’instant, où une aile provinciale a été établie. Le parti a néanmoins des visées nationales. Un parti du même nom existe aussi en Australie, mais je ne sais pas si le parti australien a des liens avec celui du Canada.

Contrairement à d'autres partis politiques canadiens, The Sex Party consacre une partie de son programme électoral à la nudité publique. En voici un extrait dont j’offre une traduction de l’anglais:

La nudité publique comporte de nombreux avantages sociaux autant pour les nudistes que pour les non-nudistes; le bénéfice principal est de normaliser toutes les parties du corps humain et d’enlever aux organes sexuels leur caractère honteux.

The Sex Party adopterait une loi exigeant que tous les parcs et plages publics de plus d'un hectare désigne des zones réservées aux nudistes.

Je n’ai qu’une seule réserve : je préfère que l’on désigne une zone où la nudité est permise. L’expression « réservée aux nudistes » me semble trop limitatrice. Outre cette réserve, je dois reconnaître que j’aime bien l’idée. Imaginez si tous les responsables des parcs du pays avaient à rencontrer les naturistes afin de déterminer les endroits où la nudité serait permise!

Certes, les politiques de The Sex Party ne plairont pas à tous. Le parti propose aussi un programme national d’éducation sexuelle pour encourager l'activité sexuelle « d'une manière progressive et méthodique ». L'intention est d'initier les jeunes à l’exploration et à l’activité sexuelles « non-coïtales ». J’ai moi-même du mal à accepter cela, et je me crois quand même d’un esprit ouvert. Je m’en inquièterais peut moins si le mot encourager était remplacé par l’expression ne pas décourager à condition que l’activité ait lieu de façon responsable. Je veux bien que tous les enfants développent une bonne estime de soi, y compris leur estime de soi sexuel. Mais je ne crois pas qu’il faut pour autant encourager l’activité sexuelle. Je ne veux pas qu’on la décourage non plus, mais il faudrait plutôt permettre à l'enfant d'explorer son côté sexuel, si c'est son désir.

En tant que naturistes, nous ne voulons pas obliger qui que ce soit à être nu en public. Nous cherchons plutôt une normalisation de la nudité. Dans la même veine, il ne faudrait pas forcer, ni empêcher, qui que ce soit à entreprendre une exploration sexuelle.

Pour ce qui est du reste du programme, j’aime bien les idées du parti. Il est dommage qu’il s’agisse d’un parti qui ne traite que d’un seul enjeu.

mercredi 9 décembre 2009

L'histoire naturelle de l'humanité et la nudité

Après avoir fait quelques lectures et réfléchi sur la situation, je vous présente un bref texte simpliste, sans renvois et probablement rempli d’erreurs l'histoire naturelle de l'humanité en ce qui concerne la nudité et le sexe.

Un des caractéristiques de base de toute vie sur terre est la reproduction. Après un certains temps, la reproduction sexuelle a vu le jour et est devenu le mode principal de reproduction pour les espèces plus développées. Bien entendu, les êtres ne se sont pas dit qu’il était temps d’avoir des petits. Il y a eu plutôt un processus qui permet réunir des êtres d’une même espèce pour entamer le processus de reproduction. C’est ce que l’on appelle la pulsion sexuelle.

Bien sûr, la pulsion sexuelle a fait en sorte que des êtres du même sexe s’unissent pour avoir des rapports sexuels, mais cela confirme l’existence du désir sexuel plutôt que du désire de procréer.

Après des milliards d'années, une créature que l’on appelle l’être humain est apparue. Comme les créatures qui l’ont précédé, l'humain a cherché à satisfaire ses besoins de la vie, notamment se nourrir et se protéger des intempéries. Comme d'autres avant lui, l’humain avait un désir sexuel, ce qui l’a mené à se reproduire.

Et ainsi de suite ...

À un moment donné, les humains ont commencé à se décorer le corps de toutes sortes de manières et pour toutes sortes de raisons, y compris la peinture, le parfum, les colliers et le tissu. Avec le temps, il a été découvert que les tissus pouvaient protéger du froid et des intempéries. Le port du vêtement avait maintenant une valeur utilitaire.

Les personnes qui pouvaient plus facilement obtenir ou se payer des vêtements ont vite fait d’obtenir un statut privilégié. Lorsque même les plus pauvres ont commencé à porter des vêtements, les plus riches ont cherché les plus belles étoffes et les styles plus chics. On a fini par oublier que les plus pauvres devaient parfois être nus parce que le port du vêtement était devenu chose courante. La nudité devint si rare que toute personne qui se risquait à se montrer nue devant les autres était considérée comme étant folle, suspecte, ou les deux.

Entretemps, dans certaines parties du monde, l’humanité en est venue à comprendre le processus de reproduction, et pour contrôler le phénomène, et peut-être aussi pour plus facilement vérifier la paternité des enfants, des règles ont été élaborées pour régir l'activité sexuelle. La nudité déjà suspecte le devenait encore plus. On cherchait maintenant à tout couvrir sauf le visage et les mains.

Au fil des années, les décolletés montaient et descendaient, et la longueur des jupes et des manches variaient aussi, et le torse pouvait être exposé complètement, partiellement ou pas du tout selon l’époque et le sexe de la personne. Cela dit, il a toujours fallu couvrir les organes génitaux. Lorsque quelques groupes plus ou moins obscurs faisaient la promotion de la nudité, les autorités les réduisaient au silence, souvent de façon violente. A l'heure actuelle, l'association de la nudité au sexe est bien ancrée.

Puis, au cours des années 1900, un mouvement que l’on appellerait nudisme a vu le jour. Ne se limitant plus à un mouvement ou à une idéologie en particulier, il a commencé à attiré de plus en plus de participants et de sympathisants. Son principal ennemi: l'association continue dans la société en général de la nudité au sexe. Pour certains, la nudité et le sexe vont de pair et ne pourront jamais être dissociés.

Pendant ce temps, dans les endroits les plus éloignés de la forêt tropicale, il ya encore des êtres humains qui sont nus presque tout le temps et qui n'ont pas de difficulté à contrôler leurs pulsions sexuelles. Ils chassent, cueillent, construisent des huttes et des barques, fabriquent et utilisent des outils, préparent des médicaments, racontent des histoires, chantent, jouent, célèbrent les moments importants de la vie, pleurent leurs morts; bref, ils font tout ce que nous faisons sans que les vêtements y aient un rôle dans leurs sociétés.
Et que veulent faire les civilisations? Les civiliser, naturellement! Souvent, on voudra le faire de la même façon que les missionnaires ont civilisé d’autres peuples: en les habillant!

lundi 7 décembre 2009

Intro

Chers lecteurs et lectrices (s’il y a lieu),

J'ai souvent vu des blogs ici et là sur Internet. Il y en a certains que j'ai visités régulièrement, d'autres que j’ai vite examinés et oubliés, selon l’intérêt que je pouvais avoir pour le sujet. J'ai souvent songé à publier un blog, mais le projet ne s’était jamais concrétisé.

Quand je suis devenu membre de truenudists.com, je me suis mis à publier un blog sur ce site, histoire surtout de pouvoir retracer mes contributions au Forum du site et aux groupes de discussion. L’idée a porté fruit car certains fils de discussion ont disparu lorsque le membre qui l’avait entamé a décidé de quitter le site ou en a été exclu.

Mes messages ont attiré l’attention de quelques membres et une personne m'a suggéré de présenter le blog à un public plus général. J'ai décidé de le faire, mais pour une autre raison: je me trouve à vouloir écrire sur des questions et présenter des points de vue qui pourraient ne pas être conformes aux conditions d’utilisation de truenudists.com. Plutôt que risquer d’être exclu du site et ainsi de perdre les amis que j’y ai trouvés, le présent blog servira à présenter des opinions un peu plus controversées. Ou, du moins, elles le seraient si elles étaient publiées sur truenudists.com plutôt qu’ici.

J’ai l’impression que je serai peut-être le seul à lire mes propres écrits. Mais vous avez bien le droit de prouver que je me trompe.

Gerry