lundi 21 décembre 2009

Fixer les limites de l'accommodement raisonable

J'ai été élevé dans la foi catholique romaine. J'ai appris, entre autres, que le traitement de l'Église à l'égard des scientifiques et de la science pouvait parfois être douteux, notamment dans le cas de Galilée (Galileo Galilei).

Compte tenu de tous ses défauts, je dois au moins reconnaître qu’à l’époque de Darwin, l'église catholique romaine avait appris sa leçon concernant la science. Elle ne s’opposerait pas à l’enseignement de l’évolution tant et aussi longtemps que le milieu scientifique reconnaissait la légitimité de ce domaine d’étude et de recherche.

Voici ce que j’entends par évolution : l'accumulation de changements génétiques d'une population d'une espèce donnée qui, au fil du temps, peuvent mener à l'émergence d'une nouvelle espèce. Et comme les êtres humains font partie du monde naturel, une espèce préalable aurait subir des changements progressifs sur des centaines de milliers d'années pour enfin donner lieu à l’espèce humaine.

Je ne suis plus limité par le dogme religieux, mais je suis content d'avoir pu apprendre les éléments de base de l'évolution, y compris l'évolution humaine, pendant mon enfance. Tout me paraît si naturel à cet égard que j’ai été consterné d’apprendre que bon nombre de personnes dans le monde entier, mais notamment au Canada et aux États-Unis, s’opposent à l’enseignement de l’évolution dans les écoles publiques pour des motifs religieux. Le récit d'Adam et Ève, que j’ai toujours considéré comme étant plus ou moins allégorique, n'est rien de moins qu'une réalité pour un grand nombre de ces opposants, et ces derniers voient l'évolution comme une menace à leur foi.

Pourtant, l'évolution est un fait. C'est arrivé. Nous le savons. Ceux qui abordent le sujet et la preuve avec un esprit ouvert arriveront à cette conclusion.

MAIS ... comment se déroule l'évolution? Voilà où arrive la théorie où l'on traite de sélection naturelle, de mutations, de l'hérédité, de la dérive génétique, la tectonique des plaques, etc.

Donc, si l’on dit « Je ne crois pas à la théorie de l'évolution », j’accepte la déclaration. Après tout, il est possible que nous ayons mal cerné la partie mécanique du processus. Il ne faudrait pas hésiter à souligner les erreurs dans la théorie et, si possible, proposer une théorie de rechange. C'est comme dire: « Je sais que le ciel est bleu par une journée ensoleillée et sans nuages, mais je suis convaincu que sa couleur s’explique autrement que par l’explication habituelle. » Tant mieux! Écoutons pour voir.

Mais si l’on dit : « Je ne crois pas à l'évolution », il y a un problème. C'est comme dire : « Le ciel n'est PAS bleu par une journée ensoleillée et sans nuages. » Imaginez si l’on ajoutait :
« Vous n’avez pas le droit d’apprendre à mes enfants que le ciel peut parfois être bleu! » Je veux bien que notre société soit tolérante, mais je doute que la plupart des gens croient à la légitimité de cette déclaration. Pourtant, nous nous efforçons d'être accommodants envers ceux qui s'opposent à la réalité même de l'évolution.

Je n’ai rien contre les accommodements raisonnables, mais il faut fixer une limite dans ce cas.

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