Il y a un débat dans certains milieux à savoir si les naturistes/nudistes sont exhibitionnistes. Pour ma part, je dirais que l'exhibitionniste perd son temps dans un centre naturiste puisque la nudité n’impressionnera personne. Cependant, c’est peut-être simpliste d’arriver si vite à cette conclusion étant donné que l’expérience humaine est vaste.
La définition de l'exhibitionnisme est problématique en soi, étant donné les différentes significations qu'elle peut avoir selon le contexte. Pour le présent article, je vais supposer que l'exhibitionnisme, dans le sens nudiste, ne signifie pas « impulsion, souvent d'ordre obsessionnel, qui pousse certains sujets à exhiber leurs organes génitaux à des inconnus » (Petit Robert électronique, 2008).
Je ne crois pas non plus que la nudité dans ce cas se pratique dans un but politique ou social. (Vous vous souvenez des Doukhobors?) Non, dans ce contexte, cela signifie probablement « s’afficher de sorte à attirer de l'attention ». Dans ce cas, cela rejoint un peu la deuxième définition donnée dans le Petit Robert : « Par ext. Goût de se montrer tout nu. » Le but n’est pas forcément sexuel, mais c’est souvent le cas.
La plupart des nudistes sont nus par pur plaisir d'être nus. En compagnie d’autres personnes nues, le fait que quelqu’un voie votre corps nu est sans importance parce que ce n’est pas pour se faire voir que les nudistes se dévêtissent. Cependant, quelques personnes cherchent clairement à attirer l'attention des autres et peuvent même vouloir provoquer une réaction, que ce soit un sourire, une érection ou autre. Le Petit Larousse parle d’une « attitude ostentatoire », et l’ostentation est l’ « étalage indiscret d’une avantage ou d’une qualité; attitude de quelqu’un qui cherche à se faire remarquer ». Dans un établissement naturiste, ce genre d’étalage risque de vous faire sortir des lieux, à moins, bien sûr, que votre définition soit différente de la mienne.
Les naturistes eux-mêmes (ou du moins ceux qui se disent naturistes) devront d’abord s’entendre sur une définition d’exhibitionnisme. « L'exposition de soi pour le plaisir d'être vu » est, à mon avis, l'antithèse du naturisme. Et puis, il y a toujours des gens qui aiment se pavaner, pour ainsi dire. Le simple fait de publier des photos sur Internet peut suffire dans certaines circonstances. Les commentaires laissés par les visiteurs en sont la récompense. Sur une plage, la femme exhibitionniste peut chercher à provoquer une érection chez l’homme. Si ce dernier se voit obliger de se coucher sur le ventre ou de se cacher avec la serviette, l’exhibitionniste a eu sa récompense.
Cependant, dire que les nudistes en général sont des exhibitionnistes, c’est supposer que les gens qui fréquentent une plage nudiste cherchent des réactions. C’est sans doute le cas pour certains. Mais la majorité sont à la plage pour se détendre, comme le ferait les textiles mais sans vêtements. En effet, avec autant de corps nus dans les parages, on peut se demander pourquoi l'exhibitionniste y perd son temps. Comment faire alors pour être le centre de l'attention?
Le danger, ce n'est pas ce que l'on ignore; c'est ce que l'on tient pour certain, mais qui ne l'est pas. -- Mark Twain
samedi 26 mars 2011
vendredi 25 mars 2011
Taxes et épargne
Why you don’t want a tax refund (Pourquoi un remboursement d'impôt est une mauvaise idée) est un article de Peter Diekmeyer à Bankrate.com. Chaque année il y a un article comme celui-là qui dit que nous devrions faire en sorte que nous n’obtenions pas de remboursement, ou du moins pas de remboursement élevé, parce que l'argent est à nous et cela ne sert à rien de le laisser entre les mains du gouvernement où il ne rapporte pas. Je vérifie toujours ces articles au cas où l’on présenterait quelque chose de nouveau, mais je n’ai encore rien trouvé à cet égard.
En effet, si je devais écrire ce genre d'article, le titre serait Pourquoi vous ne voulez pas d’une facture d'impôt ou Pourquoi vous ne voulez pas devoir de l’argent au gouvernement. Je me souviens encore, il y a 25 ans, quand ma femme et moi n’étions pas encore mariés. Je croyais qu’il suffisait d’être « conjoint de fait », alors je l'ai réclamé à titre de conjoint sans revenus sur la formule que l’on remplit en commençant un nouvel emploi. Ce n'est que lorsque j'ai reçu la trousse de déclaration de revenus que j'ai constaté que les conjoints de fait ne sont pas admissibles. J’ai lu le guide plusieurs fois sans trouver des renseignements contraires.
J’ai dû envoyer un chèque d’un peu plus de 120 $. Il s’agit aujourd’hui d’une somme peu élevée et elle n’était peut-être pas tellement élevée à l’époque non plus. Mais je ne travaillais qu’à temps partiel. La somme me semblait donc énorme.
Les choses ont changé. Les conjoints de fait sont maintenant reconnus par le fisc. Je me suis marié dans l'intervalle, mais il est bon de savoir que les partenaires en union libre sont désormais reconnus pour fins d’impôt. Tout de même, il n’est pas toujours facile lorsque l’on ne sait jamais d’une année à une autre si les deux partenaires du ménage travailleront ou si une seule personne doit soutenir toute la famille. Par conséquent, je présume que mon épouse travaille même quand ce n’est pas le cas, et les prélèvements de mon salaire sont calculés en conséquence. Il faut donc vivre avec moins de semaine en semaine, mais cela rapporte quand vient le printemps.
On peut lire dans l'article: De nombreux Canadiens sont d’avis que leur remboursement constitue en quelque sorte un régime d'épargne forcée, pour ensuite s’offrir quelque chose de spécial, comme des vacances ou des meubles lorsque les chèques arrivent. (Ma traduction)
Je suis du nombre! Il est plus facile de ne pas dépenser de l'argent lorsqu’on ne peut y toucher. Quoi qu’en disent les experts, c'est un fait qu’un grand nombre d'entre nous vivons des situations où l'argent ne peut pas être gardé très longtemps. Une situation survient toujours qui nous oblige à dépenser immédiatement et nous empêche d’attendre le prochain paiement. Si l'argent est là, il sera utilisé.
Je vois où les « experts » veulent en venir, et s’ils veulent me traiter d’indiscipliné, alors je plaide coupable! Il serait peut-être mieux d’avoir plus d’argent chaque semaine afin de pouvoir rembourser les dettes plus rapidement. Mais pour cela, il me faudrait un deuxième salaire, et rien n’indique que ce deuxième salaire arrivera bientôt. Je dois donc m’y faire.
Ce n'est pas mon seul « régime d'épargne forcée ». Je fais aussi prélever une somme de chaque paie qui est investie dans une Obligation d'épargne du Canada. Malheureusement, elle est beaucoup trop facile à encaisser en temps de crise. Il est arrivé pendant une année d’avoir à voyager souvent à l’extérieur de la province pour des raisons médicales, et il a fallu retirer de l’argent de l’Obligation à plusieurs reprises. C’était bien de savoir que l’argent était là, mais j’aurais bien voulu qu’il y reste.
En tout cas, je ne suis pas convaincu que l’argent aurait été mieux placé dans une banque. De nos jours, il y a des frais de service et des frais administratifs pour presque tout, et grâce aux ordinateurs, le personnel se trouve maintenant obligé de dire aux clients : « Une fois que la transaction automatique est faite, nous ne pouvons rien changer ». Cela ne produirait pas avec un remboursement du gouvernement! Sauf, bien sûr, si on le laisse à la banque.
Il faut de l'argent pour faire de l'argent. Tant mieux si vous en avez! Quant à moi, les stratégies que j’ai décrites sont logiques étant donné ma situation. Et je doute que je sois seul à cet égard.
En effet, si je devais écrire ce genre d'article, le titre serait Pourquoi vous ne voulez pas d’une facture d'impôt ou Pourquoi vous ne voulez pas devoir de l’argent au gouvernement. Je me souviens encore, il y a 25 ans, quand ma femme et moi n’étions pas encore mariés. Je croyais qu’il suffisait d’être « conjoint de fait », alors je l'ai réclamé à titre de conjoint sans revenus sur la formule que l’on remplit en commençant un nouvel emploi. Ce n'est que lorsque j'ai reçu la trousse de déclaration de revenus que j'ai constaté que les conjoints de fait ne sont pas admissibles. J’ai lu le guide plusieurs fois sans trouver des renseignements contraires.
J’ai dû envoyer un chèque d’un peu plus de 120 $. Il s’agit aujourd’hui d’une somme peu élevée et elle n’était peut-être pas tellement élevée à l’époque non plus. Mais je ne travaillais qu’à temps partiel. La somme me semblait donc énorme.
Les choses ont changé. Les conjoints de fait sont maintenant reconnus par le fisc. Je me suis marié dans l'intervalle, mais il est bon de savoir que les partenaires en union libre sont désormais reconnus pour fins d’impôt. Tout de même, il n’est pas toujours facile lorsque l’on ne sait jamais d’une année à une autre si les deux partenaires du ménage travailleront ou si une seule personne doit soutenir toute la famille. Par conséquent, je présume que mon épouse travaille même quand ce n’est pas le cas, et les prélèvements de mon salaire sont calculés en conséquence. Il faut donc vivre avec moins de semaine en semaine, mais cela rapporte quand vient le printemps.
On peut lire dans l'article: De nombreux Canadiens sont d’avis que leur remboursement constitue en quelque sorte un régime d'épargne forcée, pour ensuite s’offrir quelque chose de spécial, comme des vacances ou des meubles lorsque les chèques arrivent. (Ma traduction)
Je suis du nombre! Il est plus facile de ne pas dépenser de l'argent lorsqu’on ne peut y toucher. Quoi qu’en disent les experts, c'est un fait qu’un grand nombre d'entre nous vivons des situations où l'argent ne peut pas être gardé très longtemps. Une situation survient toujours qui nous oblige à dépenser immédiatement et nous empêche d’attendre le prochain paiement. Si l'argent est là, il sera utilisé.
Je vois où les « experts » veulent en venir, et s’ils veulent me traiter d’indiscipliné, alors je plaide coupable! Il serait peut-être mieux d’avoir plus d’argent chaque semaine afin de pouvoir rembourser les dettes plus rapidement. Mais pour cela, il me faudrait un deuxième salaire, et rien n’indique que ce deuxième salaire arrivera bientôt. Je dois donc m’y faire.
Ce n'est pas mon seul « régime d'épargne forcée ». Je fais aussi prélever une somme de chaque paie qui est investie dans une Obligation d'épargne du Canada. Malheureusement, elle est beaucoup trop facile à encaisser en temps de crise. Il est arrivé pendant une année d’avoir à voyager souvent à l’extérieur de la province pour des raisons médicales, et il a fallu retirer de l’argent de l’Obligation à plusieurs reprises. C’était bien de savoir que l’argent était là, mais j’aurais bien voulu qu’il y reste.
En tout cas, je ne suis pas convaincu que l’argent aurait été mieux placé dans une banque. De nos jours, il y a des frais de service et des frais administratifs pour presque tout, et grâce aux ordinateurs, le personnel se trouve maintenant obligé de dire aux clients : « Une fois que la transaction automatique est faite, nous ne pouvons rien changer ». Cela ne produirait pas avec un remboursement du gouvernement! Sauf, bien sûr, si on le laisse à la banque.
Il faut de l'argent pour faire de l'argent. Tant mieux si vous en avez! Quant à moi, les stratégies que j’ai décrites sont logiques étant donné ma situation. Et je doute que je sois seul à cet égard.
jeudi 24 mars 2011
Ne point ramollir quand l’amour frappe à la porte
Toutes sortes de raisons ont été invoquées pour interdire la pornographie, ou du moins expliquer pourquoi ce genre de matériel devrait nous préoccuper. D’une part, il y a les promoteurs d’une morale dépassée, alors que d’autre part, l’on s’interroge à savoir si ce genre de matériel joue un rôle dans le maintien du statut inférieur des femmes par rapport aux hommes. Maintenant, il pourrait y avoir une nouvelle raison pour CHOISIR d'éviter la pornographie, du moins si vous êtes un homme: la dysfonction érectile.
Gary Wilson est l'auteur d'une série vidéo intitulée Your Brain On Porn (Votre cerveau sous l’influence de la pornographie). Lui et son épouse, Marnia Robinson, affirment que l'accès très facile à de la pornographie plus abondante grâce à Internet mène à une dépendance. M. Wilson explique que le sexe est un peu comme de la nourriture. Nous sommes programmés pour chercher le plus de nourriture possible le plus souvent possible et, de préférence, le plus élevé en calories. Cela remonte à l'époque des chasseurs-cueilleurs où l'on ne pouvait jamais savoir quand viendrait notre prochain repas. Cet instinct se révèle désastreux en cette époque d'abondance, mais il était indispensable avant que notre espèce ne découvre l'agriculture. En matière de relations sexuelles, étant donné que les humains vivaient en petits groupes qui se croisaient rarement, il pouvait être tout aussi difficile de trouver des partenaires sexuels. Donc, lorsque l'occasion se présentait, il fallait en profiter. Aujourd'hui, nous sommes entourés de partenaires sexuels possibles. Nous pouvons aussi assouvir nos pulsions de manière virtuelle avec la pornographie.
Nous avons envie de manger jusqu'à ce que nous sentions que le ventre est plein. Puis nous nous arrêtons jusqu'à ce que suffisamment de temps soit écoulé et que nous sentions à nouveau le besoin de manger. Ce serait bien si notre cerveau pouvait nous inciter à manger plus sainement ou à arrêter plus tôt et plus longtemps, mais ce n’est pas encore le cas. Pour ce qui est de l’activité sexuelle, le seul facteur limitatif est la fatigue. Mais parfois, même la fatigue ne suffit pas.
Chez un grand nombre de mammifères, dont les humains, il existe ce que l’on appelle l'effet Coolidge. Un mâle peut s’accoupler avec une même femelle réceptive un certain nombre de fois, mais il finira par atteindre un point de satiété. Toutefois, si une femelle différente lui est immédiatement offerte, le même mâle sera prêt presque immédiatement à avoir des relations sexuelles avec elle. Ceci peut être répété plusieurs fois avec plusieurs femelles différentes jusqu'à ce que le mâle soit épuisé. Et je dis bien épuisé.
Selon M. Wilson, une autre modèle ou actrice porno à l’écran produira le même effet chez l’homme. Avec la même partenaire ou un même genre de pornographie, il s’habitue à la stimulation, mais sans que les centres du plaisir dans le cerveau n’en deviennent engourdis. Cependant, avec Internet et la grande disponibilité de la pornographie en ligne, il devient possible de se gaver de nouvelles expériences pornos, ce qui mène à une hyperstimulation. Avec le temps, les changements du cerveau font en sorte que les centres du plaisir sont engourdis. En tentant de retrouver le plaisir d’autrefois, l’on se gave davantage avec de nouvelles actrices ou de nouveaux genres pornos. Enfin, la stimulation excessive mène à des problèmes au niveau des réactions sexuelles et même à la dysfonction érectile.
Il y a apparemment des hommes dans la vingtaine ayant un dysfonctionnement érectile en raison d’une hyperstimulation causée par la pornographie sur Internet. Le remède, nous dit-on, est d'éviter la pornographie, et peut-être d'autre matériel à caractère érotique, jusqu’à ce que le cerveau retrouve son fonctionnement normal. À ce moment, les réactions sexuelles devraient aussi revenir à la normale. Mais cela peut prendre jusqu'à deux mois. Et certains peuvent éprouver des symptômes de sevrage, ce qui est normal compte tenu des changements neurochimiques dans le cerveau.
L'auteur et son épouse ne cherchent pas à interdire la pornographie, et ils prétendent croire fermement à la liberté d'expression. En outre, il semble que la pornographie classique ne serait pas aussi destructrice que la pornographie en ligne. Par contre, ils veulent aider les gens qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas été en mesure de dire « Assez! », et se trouvent maintenant avec une dépendance de la pornographie. Cela mènerait à la dysfonction érectile chez de nombreux hommes âgés de moins de 40 ans, ce qui était très rare autrefois.
Je ne sais pas si des données empiriques existent pour prouver la thèse. Une étude sérieuse comporterait des contrôles pour tenir compte d’autres conditions comme l'hypertension et le diabète, dont les effets nuisibles sur les érections sont prouvés. Sans de tels contrôles, il peut être difficile de distinguer les vraies causes de la dysfonction érectile.
Pour voir les vidéos, cliquez ici (en anglais seulement).
Gary Wilson est l'auteur d'une série vidéo intitulée Your Brain On Porn (Votre cerveau sous l’influence de la pornographie). Lui et son épouse, Marnia Robinson, affirment que l'accès très facile à de la pornographie plus abondante grâce à Internet mène à une dépendance. M. Wilson explique que le sexe est un peu comme de la nourriture. Nous sommes programmés pour chercher le plus de nourriture possible le plus souvent possible et, de préférence, le plus élevé en calories. Cela remonte à l'époque des chasseurs-cueilleurs où l'on ne pouvait jamais savoir quand viendrait notre prochain repas. Cet instinct se révèle désastreux en cette époque d'abondance, mais il était indispensable avant que notre espèce ne découvre l'agriculture. En matière de relations sexuelles, étant donné que les humains vivaient en petits groupes qui se croisaient rarement, il pouvait être tout aussi difficile de trouver des partenaires sexuels. Donc, lorsque l'occasion se présentait, il fallait en profiter. Aujourd'hui, nous sommes entourés de partenaires sexuels possibles. Nous pouvons aussi assouvir nos pulsions de manière virtuelle avec la pornographie.
Nous avons envie de manger jusqu'à ce que nous sentions que le ventre est plein. Puis nous nous arrêtons jusqu'à ce que suffisamment de temps soit écoulé et que nous sentions à nouveau le besoin de manger. Ce serait bien si notre cerveau pouvait nous inciter à manger plus sainement ou à arrêter plus tôt et plus longtemps, mais ce n’est pas encore le cas. Pour ce qui est de l’activité sexuelle, le seul facteur limitatif est la fatigue. Mais parfois, même la fatigue ne suffit pas.
Chez un grand nombre de mammifères, dont les humains, il existe ce que l’on appelle l'effet Coolidge. Un mâle peut s’accoupler avec une même femelle réceptive un certain nombre de fois, mais il finira par atteindre un point de satiété. Toutefois, si une femelle différente lui est immédiatement offerte, le même mâle sera prêt presque immédiatement à avoir des relations sexuelles avec elle. Ceci peut être répété plusieurs fois avec plusieurs femelles différentes jusqu'à ce que le mâle soit épuisé. Et je dis bien épuisé.
Selon M. Wilson, une autre modèle ou actrice porno à l’écran produira le même effet chez l’homme. Avec la même partenaire ou un même genre de pornographie, il s’habitue à la stimulation, mais sans que les centres du plaisir dans le cerveau n’en deviennent engourdis. Cependant, avec Internet et la grande disponibilité de la pornographie en ligne, il devient possible de se gaver de nouvelles expériences pornos, ce qui mène à une hyperstimulation. Avec le temps, les changements du cerveau font en sorte que les centres du plaisir sont engourdis. En tentant de retrouver le plaisir d’autrefois, l’on se gave davantage avec de nouvelles actrices ou de nouveaux genres pornos. Enfin, la stimulation excessive mène à des problèmes au niveau des réactions sexuelles et même à la dysfonction érectile.
Il y a apparemment des hommes dans la vingtaine ayant un dysfonctionnement érectile en raison d’une hyperstimulation causée par la pornographie sur Internet. Le remède, nous dit-on, est d'éviter la pornographie, et peut-être d'autre matériel à caractère érotique, jusqu’à ce que le cerveau retrouve son fonctionnement normal. À ce moment, les réactions sexuelles devraient aussi revenir à la normale. Mais cela peut prendre jusqu'à deux mois. Et certains peuvent éprouver des symptômes de sevrage, ce qui est normal compte tenu des changements neurochimiques dans le cerveau.
L'auteur et son épouse ne cherchent pas à interdire la pornographie, et ils prétendent croire fermement à la liberté d'expression. En outre, il semble que la pornographie classique ne serait pas aussi destructrice que la pornographie en ligne. Par contre, ils veulent aider les gens qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas été en mesure de dire « Assez! », et se trouvent maintenant avec une dépendance de la pornographie. Cela mènerait à la dysfonction érectile chez de nombreux hommes âgés de moins de 40 ans, ce qui était très rare autrefois.
Je ne sais pas si des données empiriques existent pour prouver la thèse. Une étude sérieuse comporterait des contrôles pour tenir compte d’autres conditions comme l'hypertension et le diabète, dont les effets nuisibles sur les érections sont prouvés. Sans de tels contrôles, il peut être difficile de distinguer les vraies causes de la dysfonction érectile.
Pour voir les vidéos, cliquez ici (en anglais seulement).
mercredi 23 mars 2011
Les femmes contre la censure
Certains livres ne vieillissent pas bien. Ils présentent les situations et les phénomènes de leur temps comme s'ils étaient éternels, tandis que d'autres font des prévisions qui, aujourd’hui, semblent risibles. Mais d’autres livres portent sur des situations de l’époque et appellent au changement et à la réforme. Bien des années plus tard, l’on peut voir ce qui a changé pour le mieux et ce qui reste encore à améliorer.
Dans le cas de Women Against Censorship (Les femmes contre la censure), paru en 1985, il y a un peu des deux. À l’époque, un grand nombre de voix s’élevaient contre la pornographie. Ces voix se trouvaient dans deux clans bien différents, celui des intégristes chrétiens opposés à toute forme de plaisir, et celui des féministes convaincues de la menace que présentait la pornographie pour la condition des femmes. Dans un camp opposé, il y avait ceux et celles qui s’opposaient à la censure, certains par simple respect du droit à la liberté d’expression et d’autres par crainte que la censure fasse taire les voix qui appellent à la réforme. Women Against Censorship s’inscrivait dans cette deuxième veine.
Le livre propose différents chapitres écrits par différentes personnes qui présentent généralement la même position, mais selon la perspective différente de chacune. À titre d’éditrice, Varda Burstyn était responsable de l’ensemble du projet. Le chapitre que j’ai toujours trouvé le plus intéressant était le dernier, qui était justement écrit par Mme Burstyn. Plutôt que de se limiter à la pornographie en soi, elle a lancé un appel pour une plus grande liberté d’expression sexuelle pour tous, une liberté qui, à son avis, passait par les œuvres culturelles et artistiques plutôt que par l’industrie du sexe, qu’elle qualifiait d’aliénante.
À la page 162, on pouvait lire l’extrait suivant que j’ai moi-même traduit :
Notamment, de nombreuses féministes craignent qu'en raison de l'hypersexualisation de notre culture, les filles ont perdu ce droit fondamental de vivre une expérience sexuelle selon leurs propres besoins et à leurs propres rythmes. S’il était difficile pour une fille de dire oui il y a 20 ans, il lui est plus difficile aujourd’hui de dire non.
Déjà en 1985, l’on craignait que la soi-disant autonomie sexuelle des adolescentes soit compromise par une culture qui valorisait davantage l’aspect sexuel des femmes que leurs autres talents. Quelle serait sa réflexion aujourd’hui en 2011? S’il y a eu quelques améliorations ici et là, il reste que l’hypersexualisation des filles demeure très présente. En 1985, l’idée même de l’éducation sexuelle soulevait l’ire dans certains milieux. C’est toujours le cas aujourd’hui, surtout depuis l’arrivée du SIDA, outil de promotion antisexuel par excellence.
En 1985, avant l’avènement de l’ordinateur personnel, tout passait par les musées, la radio, la télé, le cinéma, les journaux et les revues. Il était permis de croire que seules des lois bien rédigées pouvaient assurer la plus grande distribution possible des revues non commerciales et, ainsi, une plus grande circulation de la pluralité d’idées, de prises de position et de revendications. Au nom de la promotion sociale (« affirmative action »), l’on prônait aussi un financement gouvernemental des œuvres féministes et gais afin que ces personnes puissent jouir d’un milieu permettant de mieux nous éclairer sur la sexualité, sans craindre les représailles et autres conséquences négatives de la part des commanditaires du secteur privé. Enfin, on croyait même avoir droit à une chaîne de télé exploitée par et pour les femmes.
Comme les choses peuvent changer! Comment Mme Burstyn pouvait-elle savoir à l’époque qu’Internet changerait les règles du jeu pour toujours. Aujourd’hui, une chaîne de télé pour femmes serait une goutte d’eau dans un océan de possibilités médiatiques. Et si la pornographie était déjà très présente en 1985, elle l’est encore plus aujourd’hui, les frontières internationales n’ayant plus cours dans ce monde électronique. En fait, elle est tellement omniprésente qu’elle est devenue presque habituelle. Dans un tel climat, quelles seraient les solutions à apporter?
Dans le dernier chapitre, elle présente ses opinions sur le reste de l’industrie du sexe et sur la sexualité en général. Voici un extrait de la page 167 que j’ai traduit et reformulé sous forme de points :
Une approche féministe à l’égard de l'industrie du sexe doit veiller à ce que :
• les femmes ne soient plus victimes de violence en raison des mesures policières et des politiques sociales;
• l’on décourage la plus grande criminalisation des voisinages;
• l’on décourage l’accroissement des risques pour les femmes en tant que travailleuses de sexe;
• l’on réduise la clientèle de la pornographie sexiste et le marché du travail sexuel aliénant.
Cela signifie que nous devons satisfaire aux besoins des travailleuses du sexe en améliorant la qualité de vie professionnelle actuelle et en cherchant à créer de vraies options de rechange au travail du sexe aliénant.
Tout cela dit, je fais la mise en garde que les « spécialistes » oublient trop souvent de demander aux vraies travailleuses de s’exprimer à ces égards. Les auteures de Sex Workers in the Maritimes Talk Back font cette reproche dans leur ouvrage et ont cherché fort à présenter les points de vue des travailleurs et travailleuses de l’industrie du sexe. Si ce domaine reste marginalisé, cela ne signifie pas que ces personnes n’ont pas leur mot à dire. Elle peuvent même offrir des pistes de solution pour une meilleure coexistence avec le reste de la société.
Puisque le chapitre de Mme Burstyn ne vise pas à présenter un travail de recherche, il est difficile de savoir si ses renseignements sur le domaine proviennent de sources fiables. Tout de même, il est difficile de ne pas y voir un souhait sincère d’améliorer les choses. Plus loin sur la même page, elle écrit :
Bien que le problème soit difficile à résoudre, si les communautés travaillent en collaboration avec les prostituées, et si les prostituées peuvent travailler de façon indépendante et sans harcèlement, il sera possible de trouver une solution. Dans le cas des établissements commerciaux à caractère sexuel, des boîtes de nuit érotiques et d’autres endroits semblables, les lois qui touchent aux conditions de travail, au salaire minimum et à la syndicalisation devraient s'y appliquer, puisque seule une telle réglementation peut empêcher le plus grave des exploitations. (Ma traduction.)
Il y a une croyance très populaire voulant que l’activité sexuelle en échange d’un paiement soit, en soi, dégradant et aliénant. Tout emploi ordinaire serait préférable au travail sexuel. Mais parlez-en aux travailleuses qui ont déjà œuvré dans des cafés et des magasins de beignes où elles enduraient que les patrons leur crient à tue-tête en échange d’un salaire minimum. J’ai de la difficulté à croire que le travail du sexe serait préférable, mais ce n’est pas à moi de dire à la travailleuse que sa façon de penser est erronée.
Et reconnaissons tout de même que Mme Burstyn souhaite qu’on leur permette d’accéder à des emplois valorisants. À la page 168, elle ajoute : Si nous pensons que les rencontres sexuelles sont meilleures dans des conditions de libre-choix affective (sic) – et j’y crois à la fois émotionnellement et intellectuellement – nous devons alors chercher de véritables solutions au travail du sexe aliénant. Cela signifie que, conformément à un engagement plus général envers le plein emploi valorisant, nous devons exiger un soutien éducatif et économique pour les femmes qui veulent quitter ce domaine afin qu'elles puissent vivre en toute dignité sans difficultés économiques, tout en se préparant à de nouvelles façons de gagner sa vie. (Ma traduction.)
Or, la définition d’un emploi valorisant n’est pas universelle. De plus, comment savoir si les travailleuses de sexe ont choisi le domaine en dernier lieu? C’est sûrement le cas pour certaines, mais pas toutes. On semble croire que les travailleuses n’ont d’autre choix que d’accepter tous les clients et de satisfaire à toutes leurs demandes les plus humiliantes. Pourtant, les recherches montrent que les travailleuses ont l’habitude de dire non à certains clients et à certaines demandes qu’elles jugent inacceptables. Pour ce qui est de toujours avoir climat d’affection pour les rapports sexuels, il est fort à parier que même entre amoureux de longue date, l’affection en soi n’a pas toujours une place de choix quand vient le temps de faire « l’amour ». Parfois, le pur plaisir l’emporte sur l’affection.
Dans le cas de Women Against Censorship (Les femmes contre la censure), paru en 1985, il y a un peu des deux. À l’époque, un grand nombre de voix s’élevaient contre la pornographie. Ces voix se trouvaient dans deux clans bien différents, celui des intégristes chrétiens opposés à toute forme de plaisir, et celui des féministes convaincues de la menace que présentait la pornographie pour la condition des femmes. Dans un camp opposé, il y avait ceux et celles qui s’opposaient à la censure, certains par simple respect du droit à la liberté d’expression et d’autres par crainte que la censure fasse taire les voix qui appellent à la réforme. Women Against Censorship s’inscrivait dans cette deuxième veine.
Le livre propose différents chapitres écrits par différentes personnes qui présentent généralement la même position, mais selon la perspective différente de chacune. À titre d’éditrice, Varda Burstyn était responsable de l’ensemble du projet. Le chapitre que j’ai toujours trouvé le plus intéressant était le dernier, qui était justement écrit par Mme Burstyn. Plutôt que de se limiter à la pornographie en soi, elle a lancé un appel pour une plus grande liberté d’expression sexuelle pour tous, une liberté qui, à son avis, passait par les œuvres culturelles et artistiques plutôt que par l’industrie du sexe, qu’elle qualifiait d’aliénante.
À la page 162, on pouvait lire l’extrait suivant que j’ai moi-même traduit :
Notamment, de nombreuses féministes craignent qu'en raison de l'hypersexualisation de notre culture, les filles ont perdu ce droit fondamental de vivre une expérience sexuelle selon leurs propres besoins et à leurs propres rythmes. S’il était difficile pour une fille de dire oui il y a 20 ans, il lui est plus difficile aujourd’hui de dire non.
Déjà en 1985, l’on craignait que la soi-disant autonomie sexuelle des adolescentes soit compromise par une culture qui valorisait davantage l’aspect sexuel des femmes que leurs autres talents. Quelle serait sa réflexion aujourd’hui en 2011? S’il y a eu quelques améliorations ici et là, il reste que l’hypersexualisation des filles demeure très présente. En 1985, l’idée même de l’éducation sexuelle soulevait l’ire dans certains milieux. C’est toujours le cas aujourd’hui, surtout depuis l’arrivée du SIDA, outil de promotion antisexuel par excellence.
En 1985, avant l’avènement de l’ordinateur personnel, tout passait par les musées, la radio, la télé, le cinéma, les journaux et les revues. Il était permis de croire que seules des lois bien rédigées pouvaient assurer la plus grande distribution possible des revues non commerciales et, ainsi, une plus grande circulation de la pluralité d’idées, de prises de position et de revendications. Au nom de la promotion sociale (« affirmative action »), l’on prônait aussi un financement gouvernemental des œuvres féministes et gais afin que ces personnes puissent jouir d’un milieu permettant de mieux nous éclairer sur la sexualité, sans craindre les représailles et autres conséquences négatives de la part des commanditaires du secteur privé. Enfin, on croyait même avoir droit à une chaîne de télé exploitée par et pour les femmes.
Comme les choses peuvent changer! Comment Mme Burstyn pouvait-elle savoir à l’époque qu’Internet changerait les règles du jeu pour toujours. Aujourd’hui, une chaîne de télé pour femmes serait une goutte d’eau dans un océan de possibilités médiatiques. Et si la pornographie était déjà très présente en 1985, elle l’est encore plus aujourd’hui, les frontières internationales n’ayant plus cours dans ce monde électronique. En fait, elle est tellement omniprésente qu’elle est devenue presque habituelle. Dans un tel climat, quelles seraient les solutions à apporter?
Dans le dernier chapitre, elle présente ses opinions sur le reste de l’industrie du sexe et sur la sexualité en général. Voici un extrait de la page 167 que j’ai traduit et reformulé sous forme de points :
Une approche féministe à l’égard de l'industrie du sexe doit veiller à ce que :
• les femmes ne soient plus victimes de violence en raison des mesures policières et des politiques sociales;
• l’on décourage la plus grande criminalisation des voisinages;
• l’on décourage l’accroissement des risques pour les femmes en tant que travailleuses de sexe;
• l’on réduise la clientèle de la pornographie sexiste et le marché du travail sexuel aliénant.
Cela signifie que nous devons satisfaire aux besoins des travailleuses du sexe en améliorant la qualité de vie professionnelle actuelle et en cherchant à créer de vraies options de rechange au travail du sexe aliénant.
Tout cela dit, je fais la mise en garde que les « spécialistes » oublient trop souvent de demander aux vraies travailleuses de s’exprimer à ces égards. Les auteures de Sex Workers in the Maritimes Talk Back font cette reproche dans leur ouvrage et ont cherché fort à présenter les points de vue des travailleurs et travailleuses de l’industrie du sexe. Si ce domaine reste marginalisé, cela ne signifie pas que ces personnes n’ont pas leur mot à dire. Elle peuvent même offrir des pistes de solution pour une meilleure coexistence avec le reste de la société.
Puisque le chapitre de Mme Burstyn ne vise pas à présenter un travail de recherche, il est difficile de savoir si ses renseignements sur le domaine proviennent de sources fiables. Tout de même, il est difficile de ne pas y voir un souhait sincère d’améliorer les choses. Plus loin sur la même page, elle écrit :
Bien que le problème soit difficile à résoudre, si les communautés travaillent en collaboration avec les prostituées, et si les prostituées peuvent travailler de façon indépendante et sans harcèlement, il sera possible de trouver une solution. Dans le cas des établissements commerciaux à caractère sexuel, des boîtes de nuit érotiques et d’autres endroits semblables, les lois qui touchent aux conditions de travail, au salaire minimum et à la syndicalisation devraient s'y appliquer, puisque seule une telle réglementation peut empêcher le plus grave des exploitations. (Ma traduction.)
Il y a une croyance très populaire voulant que l’activité sexuelle en échange d’un paiement soit, en soi, dégradant et aliénant. Tout emploi ordinaire serait préférable au travail sexuel. Mais parlez-en aux travailleuses qui ont déjà œuvré dans des cafés et des magasins de beignes où elles enduraient que les patrons leur crient à tue-tête en échange d’un salaire minimum. J’ai de la difficulté à croire que le travail du sexe serait préférable, mais ce n’est pas à moi de dire à la travailleuse que sa façon de penser est erronée.
Et reconnaissons tout de même que Mme Burstyn souhaite qu’on leur permette d’accéder à des emplois valorisants. À la page 168, elle ajoute : Si nous pensons que les rencontres sexuelles sont meilleures dans des conditions de libre-choix affective (sic) – et j’y crois à la fois émotionnellement et intellectuellement – nous devons alors chercher de véritables solutions au travail du sexe aliénant. Cela signifie que, conformément à un engagement plus général envers le plein emploi valorisant, nous devons exiger un soutien éducatif et économique pour les femmes qui veulent quitter ce domaine afin qu'elles puissent vivre en toute dignité sans difficultés économiques, tout en se préparant à de nouvelles façons de gagner sa vie. (Ma traduction.)
Or, la définition d’un emploi valorisant n’est pas universelle. De plus, comment savoir si les travailleuses de sexe ont choisi le domaine en dernier lieu? C’est sûrement le cas pour certaines, mais pas toutes. On semble croire que les travailleuses n’ont d’autre choix que d’accepter tous les clients et de satisfaire à toutes leurs demandes les plus humiliantes. Pourtant, les recherches montrent que les travailleuses ont l’habitude de dire non à certains clients et à certaines demandes qu’elles jugent inacceptables. Pour ce qui est de toujours avoir climat d’affection pour les rapports sexuels, il est fort à parier que même entre amoureux de longue date, l’affection en soi n’a pas toujours une place de choix quand vient le temps de faire « l’amour ». Parfois, le pur plaisir l’emporte sur l’affection.
jeudi 17 mars 2011
Cette personne spéciale
Je veux avoir des relations sexuelles avec une seule personne, celle avec qui je finirai par me marier et passer le reste de ma vie. Je tiens également à attendre le moment où nous serons tous les deux prêts, dans tous les sens du mot, à avoir des relations sexuelles. Je vois cela comme quelque chose de spécial et non seulement un loisir auquel d’autres s’adonnent pour le simple plaisir et avec n’importe qui. - Mike (La traduction est de moi.)
Je suppose que le sexe et le naturisme seront toujours liés en quelque sorte malgré nos efforts pour les distinguer. J’ai trouvé ces écrits en anglais sur ClothesFreeForum.com. L’intervenant précité écrit plus loin : « Je pense seulement que beaucoup de gens de nos jours se pressent trop pour avoir des relations sexuelles; ils disent qu'ils sont prêts alors qu'en réalité ils ne le sont pas, et je pense qu'il est tout simplement mieux d’attendre le bon moment et la bonne personne afin que ce soit plus spécial et que l’on puisse l’apprécier davantage. » (Ma traduction)
Je me demande combien de nombreuses occasions ont été ratées parce que les gens attendaient cette « personne spéciale ». Toute action entraîne des conséquences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, majeures ou mineures. Les personnes qui ne sont pas prêtes à vivres les conséquences possibles d’une relation sexuelle ont raison d’attendre. Il s’agit là dune attitude responsable. Attendre la « bonne » personne n’entre pas dans cette catégorie. C’est un choix légitime, mais sans plus.
Mais je ne blâme pas ces gens. Je blâme plutôt ceux qui ont leur ont fait croire à l’idée d’une « personne spéciale ». Pour moi, c’est une version diluée de « Tu ne feras point de… » Pourtant, forts de nos expériences de vie, n’avons-nous pas la responsabilité de renseigner nos enfants et adolescents sur les réalités de la sexualité?
Voici certaines choses que la plupart des enfants (selon l'âge) devraient apprendre sur le sexe :
• Certaines personnes peuvent se sentir très excitées au cours de la vingtaine, peu libidineux dans la trentaine, et avoir un regain d’énergie dans la quarantaine.
• Certaines personnes auront le goût pendant toute leur vie tandis que d'autres vivront un déclin continuel.
• Avoir des enfants peut ruiner la vie sexuelle.
• Vous ne pouvez pas dire à votre partenaire ce que vous aimez si vous ne savez pas ce que vous aimez.
• Votre partenaire trouvera d’autres personnes très attrayantes, même s’il est engagé pleinement dans votre vie de couple.
• Le mariage est un simple document. La transformation souhaitée n’est qu’une illusion. La réalité aura vite fait de vous rattraper.
Remarquez que je n'ai même pas parlé de contraception et des maladies transmissibles sexuellement! Il faudra certainement leur parler. Mais il ne faudrait pas s’y limiter.
Je suppose que le sexe et le naturisme seront toujours liés en quelque sorte malgré nos efforts pour les distinguer. J’ai trouvé ces écrits en anglais sur ClothesFreeForum.com. L’intervenant précité écrit plus loin : « Je pense seulement que beaucoup de gens de nos jours se pressent trop pour avoir des relations sexuelles; ils disent qu'ils sont prêts alors qu'en réalité ils ne le sont pas, et je pense qu'il est tout simplement mieux d’attendre le bon moment et la bonne personne afin que ce soit plus spécial et que l’on puisse l’apprécier davantage. » (Ma traduction)
Je me demande combien de nombreuses occasions ont été ratées parce que les gens attendaient cette « personne spéciale ». Toute action entraîne des conséquences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, majeures ou mineures. Les personnes qui ne sont pas prêtes à vivres les conséquences possibles d’une relation sexuelle ont raison d’attendre. Il s’agit là dune attitude responsable. Attendre la « bonne » personne n’entre pas dans cette catégorie. C’est un choix légitime, mais sans plus.
Mais je ne blâme pas ces gens. Je blâme plutôt ceux qui ont leur ont fait croire à l’idée d’une « personne spéciale ». Pour moi, c’est une version diluée de « Tu ne feras point de… » Pourtant, forts de nos expériences de vie, n’avons-nous pas la responsabilité de renseigner nos enfants et adolescents sur les réalités de la sexualité?
Voici certaines choses que la plupart des enfants (selon l'âge) devraient apprendre sur le sexe :
• Certaines personnes peuvent se sentir très excitées au cours de la vingtaine, peu libidineux dans la trentaine, et avoir un regain d’énergie dans la quarantaine.
• Certaines personnes auront le goût pendant toute leur vie tandis que d'autres vivront un déclin continuel.
• Avoir des enfants peut ruiner la vie sexuelle.
• Vous ne pouvez pas dire à votre partenaire ce que vous aimez si vous ne savez pas ce que vous aimez.
• Votre partenaire trouvera d’autres personnes très attrayantes, même s’il est engagé pleinement dans votre vie de couple.
• Le mariage est un simple document. La transformation souhaitée n’est qu’une illusion. La réalité aura vite fait de vous rattraper.
Remarquez que je n'ai même pas parlé de contraception et des maladies transmissibles sexuellement! Il faudra certainement leur parler. Mais il ne faudrait pas s’y limiter.
mercredi 16 mars 2011
Que l'on en finisse avec cette question
Dans les milieux naturistes, surtout lorsque je me trouve parmi des personnes autres que des amis proches, je respecterai l'étiquette naturiste et je cacherai mes érections. Je ne vais certainement pas m’en vanter, et si jamais j’avais une photo de moi en érection, je ne la placerai pas sur un site naturiste.
Toutefois, et au risque d'être la cible de critiques, j’ajoute que je comprends ceux qui disent que nous ne devrions pas faire tout un plat des érections d’hommes. Je n’utiliserai pas l’argument qui dit que les érections sont naturelles, car il est aussi naturel de chier, un comportement que l’on ne devrait pas faire en public. Je m’abstiendrai aussi de faire l'amour ou de me masturber en public. Mais pourquoi interdire la sorte les érections?
Le naturisme comprend la doctrine de l'acceptation du corps entier. Les personnes bien renseignées sur le fonctionnement du corps humain doivent reconnaître que certaines érections sont involontaires. Je sais que certains aiment croire que l’on peut éviter d’avoir une érection en évitant les « mauvaises » pensées. L’esprit doit dominer, disent-ils. Je n’essaierai pas de changer leur croyance. Mais je croirai plutôt les sources d’information respectées et responsables, et ces dernières reconnaissent le caractère parfois involontaire des érections.
Malgré ce que j’ai écrit au début du présent article, éviter les érections n’est pas si difficile pour moi. Une combinaison d'âge, d'hypertension et de diabète fait en sorte que la plupart de mes érections dépendent de médicaments correctement prescrits. Mais mon fils n’a pas ce problème, et je serais déçu si on le bannissait d’un centre naturiste pour avoir simplement eu une érection non désirée au mauvais moment. De toute façon, je suis persuadé qu’il saura y placer sa serviette dès que possible. Mais pourquoi cela doit-il nécessairement poser problème?
Certains me demandent comment je réagirais si un homme avec une érection s'approchait de mes enfants. Examinons la situation. Est-ce que je connais l'homme? Mon enfant est-il au moins à portée de vue et à portée de voix? Que ferais-je si l'homme était habillé et que nous ne pouvions pas voir son érection? Que faire s’il était impuissant mais pouvait quand même maltraiter mon enfant?
En fait, comment savoir que la femme qui se tient autour de lui ne l’agressera pas? Avez-vous vu comment elle est toujours assise les jambes écartées? Cela doit signifier quelque chose.
Oh, c’est sa mère. Je m’en excuse. Ma vue n'est plus ce qu'elle était.
L’absence d’une érection n'est pas une garantie des intentions honorable d'un homme, pas plus que sa présence annonce de mauvais desseins. L'absence totale d'un pénis ne garantit rien non plus. Je sais que ma position est minoritaire, mais je crois avoir un argument solide. Je vais tout au moins rester sur mes gardes à l’endroit des hommes sans érection puisque l’absence d'une érection peut nous faire croire à tort qu’il n’y a aucun danger.
Toutefois, et au risque d'être la cible de critiques, j’ajoute que je comprends ceux qui disent que nous ne devrions pas faire tout un plat des érections d’hommes. Je n’utiliserai pas l’argument qui dit que les érections sont naturelles, car il est aussi naturel de chier, un comportement que l’on ne devrait pas faire en public. Je m’abstiendrai aussi de faire l'amour ou de me masturber en public. Mais pourquoi interdire la sorte les érections?
Le naturisme comprend la doctrine de l'acceptation du corps entier. Les personnes bien renseignées sur le fonctionnement du corps humain doivent reconnaître que certaines érections sont involontaires. Je sais que certains aiment croire que l’on peut éviter d’avoir une érection en évitant les « mauvaises » pensées. L’esprit doit dominer, disent-ils. Je n’essaierai pas de changer leur croyance. Mais je croirai plutôt les sources d’information respectées et responsables, et ces dernières reconnaissent le caractère parfois involontaire des érections.
Malgré ce que j’ai écrit au début du présent article, éviter les érections n’est pas si difficile pour moi. Une combinaison d'âge, d'hypertension et de diabète fait en sorte que la plupart de mes érections dépendent de médicaments correctement prescrits. Mais mon fils n’a pas ce problème, et je serais déçu si on le bannissait d’un centre naturiste pour avoir simplement eu une érection non désirée au mauvais moment. De toute façon, je suis persuadé qu’il saura y placer sa serviette dès que possible. Mais pourquoi cela doit-il nécessairement poser problème?
Certains me demandent comment je réagirais si un homme avec une érection s'approchait de mes enfants. Examinons la situation. Est-ce que je connais l'homme? Mon enfant est-il au moins à portée de vue et à portée de voix? Que ferais-je si l'homme était habillé et que nous ne pouvions pas voir son érection? Que faire s’il était impuissant mais pouvait quand même maltraiter mon enfant?
En fait, comment savoir que la femme qui se tient autour de lui ne l’agressera pas? Avez-vous vu comment elle est toujours assise les jambes écartées? Cela doit signifier quelque chose.
Oh, c’est sa mère. Je m’en excuse. Ma vue n'est plus ce qu'elle était.
L’absence d’une érection n'est pas une garantie des intentions honorable d'un homme, pas plus que sa présence annonce de mauvais desseins. L'absence totale d'un pénis ne garantit rien non plus. Je sais que ma position est minoritaire, mais je crois avoir un argument solide. Je vais tout au moins rester sur mes gardes à l’endroit des hommes sans érection puisque l’absence d'une érection peut nous faire croire à tort qu’il n’y a aucun danger.
mardi 15 mars 2011
Une affaire de famille
Pendant toute ma vie, le seul membre de ma famille immédiate avec qui j'ai eu des rapports sexuels a été mon épouse. Je me plais à penser que ce serait le cas pour la grande majorité des êtres humains. Cependant, les lois et les tabous sont habituellement créés pour une raison.
Récemment, j'ai découvert un site qui n’avait de naturiste que le nom, et j’ai été surpris d’y trouver une personne que je respectais depuis qu’elle a présenté un article très intéressant et bien écrit dans une revue naturiste respectée. Ma joie de l'avoir retrouvée en ligne a été de courte durée puisque j'ai appris assez rapidement qu'elle était favorable aux rapports incestueux « consensuels ». J'espère apprendre un jour que quelqu'un d'autre lui a volé son identité et se faisait passer pour elle. Mais les photos qu’elle a affichées d’« elle-même » font croire qu’il s’agit bien de la personne en question.
Lorsqu’il est question de sexe, je souscris à la philosophie que toutes les lois doivent avoir une fin véritablement laïque. Par conséquent, quand je vois des lois interdisant certains types d'activité sexuelle, j'ai tendance à m’interroger sur l'intention du législateur au moment où elles ont été adoptées. Le seul « tabou » que je continue à soutenir sans broncher est tout type d'activité où un adulte profite d'une personne qui peut être trop jeune ou dont le développement cognitif est insuffisant pour qu’il puisse consentir pleinement à l'activité sexuelle. Et rien dans cette catégorie n’est plus grave que l'inceste.
Je reconnais que l'inceste ne se limite pas aux rapports sexuels entre un parent et un enfant. Lorsque toutes les parties sont des adultes consentants, il est plus difficile de trouver une raison pour appliquer la sanction juridique, du moins au même degré. Mais là où il est question d’enfants, la règle devrait être claire : interdit aux adultes. Et c’est encore plus le cas lorsque l'enfant et l'adulte ont un lien de parenté.
Les parents ont une responsabilité envers leurs enfants. Les oncles et les tantes d'âge adulte ont une responsabilité semblable à l'égard de leurs neveux et leurs nièces. Je dirais même que tous les adultes ont une responsabilité envers les enfants, mais la responsabilité est plus grande lorsqu’il s’agit de membres de la famille.
Je suis favorable à ce qu’il y ait une plus grande ouverture lorsqu’il s'agit d'enseigner la sexualité aux enfants et d’en discuter les aspects autant physiques que psychologiques. Mais il ne faut pas confondre ouverture d’esprit et renoncement à la responsabilité d’assurer la sécurité et le bien-être des enfants qui nous sont confiés. Je ne vois pas comment avoir des relations sexuelles avec les enfants peu maintenir – et encore moins renforcer – leur sécurité et leur bien-être. Je crois même que les ouvrages médicaux et psychiatriques diraient le contraire.
J'ai donc été très surpris et attristé lorsque cette personne que je croyais être un modèle pour le naturisme a avoué (ou du moins prétendu) que sa famille était incestueuse. J'ai aussi été déçu de voir tant d'autres personnes sur le site en question qui approuvaient aussi de l'inceste. Cela ne fait rien pour promouvoir le naturisme de façon positive auprès des non naturistes.
Je continue de croire que certaines règles ne doivent jamais être enfreintes, surtout lorsqu’il est question de sécurité et de confiance. Il est primordial que nous nous acquittions de nos responsabilités envers les enfants qui nous sont confiés.
Récemment, j'ai découvert un site qui n’avait de naturiste que le nom, et j’ai été surpris d’y trouver une personne que je respectais depuis qu’elle a présenté un article très intéressant et bien écrit dans une revue naturiste respectée. Ma joie de l'avoir retrouvée en ligne a été de courte durée puisque j'ai appris assez rapidement qu'elle était favorable aux rapports incestueux « consensuels ». J'espère apprendre un jour que quelqu'un d'autre lui a volé son identité et se faisait passer pour elle. Mais les photos qu’elle a affichées d’« elle-même » font croire qu’il s’agit bien de la personne en question.
Lorsqu’il est question de sexe, je souscris à la philosophie que toutes les lois doivent avoir une fin véritablement laïque. Par conséquent, quand je vois des lois interdisant certains types d'activité sexuelle, j'ai tendance à m’interroger sur l'intention du législateur au moment où elles ont été adoptées. Le seul « tabou » que je continue à soutenir sans broncher est tout type d'activité où un adulte profite d'une personne qui peut être trop jeune ou dont le développement cognitif est insuffisant pour qu’il puisse consentir pleinement à l'activité sexuelle. Et rien dans cette catégorie n’est plus grave que l'inceste.
Je reconnais que l'inceste ne se limite pas aux rapports sexuels entre un parent et un enfant. Lorsque toutes les parties sont des adultes consentants, il est plus difficile de trouver une raison pour appliquer la sanction juridique, du moins au même degré. Mais là où il est question d’enfants, la règle devrait être claire : interdit aux adultes. Et c’est encore plus le cas lorsque l'enfant et l'adulte ont un lien de parenté.
Les parents ont une responsabilité envers leurs enfants. Les oncles et les tantes d'âge adulte ont une responsabilité semblable à l'égard de leurs neveux et leurs nièces. Je dirais même que tous les adultes ont une responsabilité envers les enfants, mais la responsabilité est plus grande lorsqu’il s’agit de membres de la famille.
Je suis favorable à ce qu’il y ait une plus grande ouverture lorsqu’il s'agit d'enseigner la sexualité aux enfants et d’en discuter les aspects autant physiques que psychologiques. Mais il ne faut pas confondre ouverture d’esprit et renoncement à la responsabilité d’assurer la sécurité et le bien-être des enfants qui nous sont confiés. Je ne vois pas comment avoir des relations sexuelles avec les enfants peu maintenir – et encore moins renforcer – leur sécurité et leur bien-être. Je crois même que les ouvrages médicaux et psychiatriques diraient le contraire.
J'ai donc été très surpris et attristé lorsque cette personne que je croyais être un modèle pour le naturisme a avoué (ou du moins prétendu) que sa famille était incestueuse. J'ai aussi été déçu de voir tant d'autres personnes sur le site en question qui approuvaient aussi de l'inceste. Cela ne fait rien pour promouvoir le naturisme de façon positive auprès des non naturistes.
Je continue de croire que certaines règles ne doivent jamais être enfreintes, surtout lorsqu’il est question de sécurité et de confiance. Il est primordial que nous nous acquittions de nos responsabilités envers les enfants qui nous sont confiés.
lundi 14 mars 2011
L’activité sexuelle convient-elle aux enfants?
Plusieurs pays ont des lois différentes concernant le moment où un enfant peut être considéré assez mur pour consentir pleinement à des relations hétérosexuelles avec quelqu'un d'âge adulte. Autrefois au Canada, cela s'appliquait uniquement aux filles et l'âge choisi était de 16 ans. À partir de cet âge, elle pouvait donner son plein consentement et son partenaire ne risquait plus d'être accusé de « viol au sens de la loi ».
Plus tard, la loi a été modifiée de sorte qu'elle s'applique aux jeunes des deux sexes. Jusqu’en 2008, l’âge de consentement était fixé à 14 ans. Lorsque le Parti conservateur est arrivé au pouvoir avec son programme de répression du crime (littéralement, « ligne dure contre le crime »), l'âge minimal a été porté à 16 ans. C’était censé être un outil de plus pour lutter contre la pédophilie, que l’on présentait comme une véritable épidémie. (En passant, aucun jeune n’a le droit d’avoir des relations sexuelles anales avant l’âge de 18 ans.)
À l’époque de Women Against Censorship, publié en 1985, l’éditrice Varda Burstyn soulignait que les relations homosexuelles étaient interdites jusqu'à l'âge de 21 ans. Selon l'Encyclopédie canadienne, un acte homosexuel était passible de 14 ans de prison jusqu’à ce que la loi soit modifiée en 1969.
Lorsqu'il est question de sexualité, je souscris à la philosophie que toutes les lois doivent avoir une fin véritablement laïque. Alors, quand je vois des lois interdisant certains types d'activité sexuelle, ou toute activité sexuelle entre certains types de personnes, j'ai tendance à m’interroger sur l'intention du législateur au moment où les lois ont été adoptées. Le seul « tabou » auquel je souscris toujours sans broncher porte sur les relations sexuelles où un adulte pourrait exploiter une personne trop jeune ou qui, pour toute autre raison, n’a pas encore le atteint le stade de développement cognitif nécessaire pour vraiment consentir à l'activité sexuelle.
Il est normal que les adultes veuillent protéger leurs enfants contre tous les dangers, et il est naturel de vouloir compter sur l'application des lois et des sanctions juridiques à cet égard. Mais a-t-on prouvé que ces lois permettent d'atteindre l'objectif souhaité?
Lorsque les peines sont imposées, le premier objectif est de punir le coupable. Le deuxième objectif est de dissuader quiconque voudrait commettre un acte semblable, y compris le coupable une fois qu'il ou elle aura purgé sa peine. Est-ce vraiment si efficace?
La meilleure preuve de l’efficacité de cette loi serait la presque inexistence de ce genre de comportement. Mais la vie va autrement. Pendant des millénaires, les gens ont adoré d'autres dieux, ont fabriqué et adoré des idoles, ont pris le nom de certains dieux en vain, ont travaillé le jour de repos hebdomadaire, ont déshonoré leurs parents, ont tué, ont trompé leurs conjoints, ont dérobé, ont menti et ont convoité tout ce qui appartenait à leur voisins. Et cela se poursuivra. Les lois concernant l’âge de consentement ne font rien de plus que de faciliter la condamnation des « coupables ».
Si l'on devait vraiment s’intéresser à la protection des enfants, il y a de meilleures façons d’y voir et de meilleures façons d'investir l'argent des contribuables. Commençons par offrir non seulement une meilleure éducation sexuelle, mais aussi une meilleure éducation de la vie. Nos jeunes filles sortent de l'école secondaire avec des connaissances en trigonométrie, mais elles ne peuvent pas remplir une déclaration de revenus. Où est la logique? De même, quand il s'agit de sexualité, apprenons à nos enfants et adolescents des stratégies pour mieux dire non à ceux qui voudraient les exploiter. Après tout, à un moment donné, nous voudrons aussi qu’ils puissent dire oui à ceux qui les traitent convenablement.
Cela ne signifie pas que je m’oppose forcément aux lois sur l'âge de consentement. Mais Varda Burstyn, que j'ai précitée, s'y opposait en 1985 (je ne sais pas ce que serait son opinion aujourd'hui). Dans Women Against Censorship, elle écrit que ces lois avaient été adoptées à la fin du XIXe siècle, le prétexte étant de protéger les enfants des sévices sexuels. Mais les lois ont été inefficaces puisque la prostitution des enfants, les viols et les formes de coercition plus subtiles se sont poursuivis. Plutôt que de punir les vrais coupables, ces lois ont servi de moyen de répression sexuelle envers les garçons et les hommes homosexuels et les filles de la classe ouvrière « coupables » de promiscuité ou de précocité sexuelle. Burstyn voit même de l'injustice dans les relations non abusives entre des hommes, y compris de très jeunes hommes, et des filles qui n'ont pas atteint l'âge de consentement. Burstyn a fait valoir – et certainement m'a convaincu – que les objectifs de ces lois ne sont atteints, et que le lois font plus de mal que de bien à un trop grand nombre de personnes. Mme Burstyn, elle aussi, favorise une meilleure éducation en matière de sexualité et d'estime de soi. Elle ajoute que :
Les lois actuelles sur l’âge de consentement sont fondées sur l'hypothèse que les adolescents ne sont pas des êtres sexuels ayant le droit de vivre des expériences sexuelles avec d'autres. En fait, psychologiquement et émotionnellement, l'adolescence est un moment de pulsions sexuelles intenses, et beaucoup d'adolescents emploient des moyens déterminés afin de rencontrer des partenaires beaucoup plus âgés. En matière de politiques sociales régissant l'éducation, l’intervention de l'État et les peines juridiques, il est plus dangereux qu’utile d’entretenir des notions telles que le viol au sens de la loi ou les variations sur ce thème. (Page 177, ma traduction.)
Voir aussi L'âge de consentement aux activités sexuelles.
Plus tard, la loi a été modifiée de sorte qu'elle s'applique aux jeunes des deux sexes. Jusqu’en 2008, l’âge de consentement était fixé à 14 ans. Lorsque le Parti conservateur est arrivé au pouvoir avec son programme de répression du crime (littéralement, « ligne dure contre le crime »), l'âge minimal a été porté à 16 ans. C’était censé être un outil de plus pour lutter contre la pédophilie, que l’on présentait comme une véritable épidémie. (En passant, aucun jeune n’a le droit d’avoir des relations sexuelles anales avant l’âge de 18 ans.)
À l’époque de Women Against Censorship, publié en 1985, l’éditrice Varda Burstyn soulignait que les relations homosexuelles étaient interdites jusqu'à l'âge de 21 ans. Selon l'Encyclopédie canadienne, un acte homosexuel était passible de 14 ans de prison jusqu’à ce que la loi soit modifiée en 1969.
Lorsqu'il est question de sexualité, je souscris à la philosophie que toutes les lois doivent avoir une fin véritablement laïque. Alors, quand je vois des lois interdisant certains types d'activité sexuelle, ou toute activité sexuelle entre certains types de personnes, j'ai tendance à m’interroger sur l'intention du législateur au moment où les lois ont été adoptées. Le seul « tabou » auquel je souscris toujours sans broncher porte sur les relations sexuelles où un adulte pourrait exploiter une personne trop jeune ou qui, pour toute autre raison, n’a pas encore le atteint le stade de développement cognitif nécessaire pour vraiment consentir à l'activité sexuelle.
Il est normal que les adultes veuillent protéger leurs enfants contre tous les dangers, et il est naturel de vouloir compter sur l'application des lois et des sanctions juridiques à cet égard. Mais a-t-on prouvé que ces lois permettent d'atteindre l'objectif souhaité?
Lorsque les peines sont imposées, le premier objectif est de punir le coupable. Le deuxième objectif est de dissuader quiconque voudrait commettre un acte semblable, y compris le coupable une fois qu'il ou elle aura purgé sa peine. Est-ce vraiment si efficace?
La meilleure preuve de l’efficacité de cette loi serait la presque inexistence de ce genre de comportement. Mais la vie va autrement. Pendant des millénaires, les gens ont adoré d'autres dieux, ont fabriqué et adoré des idoles, ont pris le nom de certains dieux en vain, ont travaillé le jour de repos hebdomadaire, ont déshonoré leurs parents, ont tué, ont trompé leurs conjoints, ont dérobé, ont menti et ont convoité tout ce qui appartenait à leur voisins. Et cela se poursuivra. Les lois concernant l’âge de consentement ne font rien de plus que de faciliter la condamnation des « coupables ».
Si l'on devait vraiment s’intéresser à la protection des enfants, il y a de meilleures façons d’y voir et de meilleures façons d'investir l'argent des contribuables. Commençons par offrir non seulement une meilleure éducation sexuelle, mais aussi une meilleure éducation de la vie. Nos jeunes filles sortent de l'école secondaire avec des connaissances en trigonométrie, mais elles ne peuvent pas remplir une déclaration de revenus. Où est la logique? De même, quand il s'agit de sexualité, apprenons à nos enfants et adolescents des stratégies pour mieux dire non à ceux qui voudraient les exploiter. Après tout, à un moment donné, nous voudrons aussi qu’ils puissent dire oui à ceux qui les traitent convenablement.
Cela ne signifie pas que je m’oppose forcément aux lois sur l'âge de consentement. Mais Varda Burstyn, que j'ai précitée, s'y opposait en 1985 (je ne sais pas ce que serait son opinion aujourd'hui). Dans Women Against Censorship, elle écrit que ces lois avaient été adoptées à la fin du XIXe siècle, le prétexte étant de protéger les enfants des sévices sexuels. Mais les lois ont été inefficaces puisque la prostitution des enfants, les viols et les formes de coercition plus subtiles se sont poursuivis. Plutôt que de punir les vrais coupables, ces lois ont servi de moyen de répression sexuelle envers les garçons et les hommes homosexuels et les filles de la classe ouvrière « coupables » de promiscuité ou de précocité sexuelle. Burstyn voit même de l'injustice dans les relations non abusives entre des hommes, y compris de très jeunes hommes, et des filles qui n'ont pas atteint l'âge de consentement. Burstyn a fait valoir – et certainement m'a convaincu – que les objectifs de ces lois ne sont atteints, et que le lois font plus de mal que de bien à un trop grand nombre de personnes. Mme Burstyn, elle aussi, favorise une meilleure éducation en matière de sexualité et d'estime de soi. Elle ajoute que :
Les lois actuelles sur l’âge de consentement sont fondées sur l'hypothèse que les adolescents ne sont pas des êtres sexuels ayant le droit de vivre des expériences sexuelles avec d'autres. En fait, psychologiquement et émotionnellement, l'adolescence est un moment de pulsions sexuelles intenses, et beaucoup d'adolescents emploient des moyens déterminés afin de rencontrer des partenaires beaucoup plus âgés. En matière de politiques sociales régissant l'éducation, l’intervention de l'État et les peines juridiques, il est plus dangereux qu’utile d’entretenir des notions telles que le viol au sens de la loi ou les variations sur ce thème. (Page 177, ma traduction.)
Voir aussi L'âge de consentement aux activités sexuelles.
dimanche 13 mars 2011
Sexe et naturisme, un autre regard
Le numéro de l’été 2007 d’Au naturel présente la conclusion d'un article en deux parties intitulé « Une attitude paradoxale par rapport à la sexualité » par Jacqueline Shoemaker Holmes. L'article était fondé sur la recherche qu'elle a entreprise à titre d'étudiante en maîtrise à l'Université York en 2003. Elle a choisi une plage naturiste et a passé l'été à y étudier les visiteurs et les activités.
Elle souligne que les conclusions ne s'appliquent qu'à la plage en question et aux gens qui la fréquentent, mais on voit bien par le ton de l’article qu’elle s’est permis de faire quelques généralisations sur le naturisme dans son ensemble.
Dès le premier jour, elle a attiré beaucoup d'attention, à la fois comme une femme non accompagnée et en tant que chercheure. On avait beau lui dire avant ses visites que le nudisme n'est pas sexuel en soi. Le comportement sur la plage et lors des entrevues, surtout celui du groupe dominant, a poussé la chercheure à trouver des liens entre le nudisme et la sexualité. Les deux seraient intimement liés à la sexualisation des femmes et à l'hypersexualisation des hommes homosexuels par le groupe dominant, soit des hommes d'âge moyen.
Les hommes étaient beaucoup plus nombreux que les femmes, et la plupart des femmes étaient accompagnées. Par conséquent, les réactions présentaient une perspective masculine. Les hommes parlaient beaucoup des possibilités de rencontres sexuelles même si l’on assurait qu’il s’agissait officiellement d’une plage naturiste. Il a souvent été question des attributs physiques des femmes et à quel point elles étaient désirables sexuellement, et l’on cherchait à savoir si les femmes étaient ouvertes à l’idée d’avoir des rapports sexuels. À titre de femme non accompagnée, elle a été la cible de ce que l’on pourrait qualifier d’intérêt frôlant le « dragage ». Du moins, cela se reflétait dans le comportement des hommes à son endroit.
(J’y pense : Puisqu’un endroit naturiste ne doit pas susciter des idées sexuelles, peut-être que ce lieu n'était pas tout à fait naturiste...?)
Les hommes avaient aussi des opinions arrêtées sur les gens dans une autre section de la plage – la section gaie. C’était, semble-t-il, l’endroit à visiter pour voir de l’activité sexuelle. D’après l’auteure, cela voulait dire qu’il y avait plus d’activités sexuelles dans cette partie de la plage que dans la partie « hétérosexuelle ». Après tout, elle avait entendu des anecdotes concernant ce qui pouvait se passer dans la partie dite « familiale » plus tard le soir.
Selon les recherches de l’auteure, il y a une composante sexuelle au naturisme. Les femmes non accompagnées sont perçues par les utilisateurs, en particulier les hommes hétérosexuels, comme représentant des occasions possibles de rencontres sexuelles et sont parfois invitées à passer aux actes. Quant aux gais, ils sont considérés comme étant « hypersexuels » et ne seraient pas de « vrais » naturistes.
Conclusion : il est faux de dire que le naturisme n’est « pas plus sexuel que toute autre activité ». La sexualité est cachée et, dans le cas de cette plage au moins, opprimante. En niant le rôle que joue la sexualité dans le naturisme et en refusant d’accorder une pleine égalité à ceux dont la sexualité est différente de la « norme », la possibilité de créer des alliances, avec la communauté gaie par exemple, est très faible.
Puisque nous ne pouvons pas savoir de quelle plage il s’agissait, nous ne saurons jamais si le comportement et les attitudes à cette plage constituent la règle, l'exception ou un peu des deux. En effet, l'auteur souligne qu'elle ne qualifie pas le naturisme dans son ensemble de patriarcal ou de homophobe, peut-être parce que l'échantillon est trop petit.
Que dire de nos lieux naturistes établis, stations balnéaires et autres? Sont-ils aussi « propres » que nous aimerions le croire? Est-ce que nous nous leurrerons en croyant que le naturisme ne comporte aucun élément de sexualité?
Nous avons toujours pensé au sexe sous forme d’activités sexuelles en public. Nous ne pouvons plus nous permettre de limiter ainsi nos réflexions sur la question. L'auteure ne préconise pas les activités sexuelles en public. Toutefois, elle termine en nous posant quelques questions :
• Pourquoi les pages sont-elles séparées en sections « familiale » et « gaie »; en corollaire, pourquoi certaines plages sont-elles familiales tandis que d’autres sont gaies?
• Pourquoi certains clubs excluent-ils des personnes pour motif d’orientation sexuelle?
• D’un point de vue politique et personnel, que signifie l’exclusion de la sexualité des valeurs naturistes?
• S'il y a de la place pour l'expression sexuelle dans le naturisme, où pouvons-nous la trouver? Et sinon, pourquoi pas?
• Comment le naturisme peut-il être plus inclusif et égalitaire?
Qui veut s’y risquer?
Elle souligne que les conclusions ne s'appliquent qu'à la plage en question et aux gens qui la fréquentent, mais on voit bien par le ton de l’article qu’elle s’est permis de faire quelques généralisations sur le naturisme dans son ensemble.
Dès le premier jour, elle a attiré beaucoup d'attention, à la fois comme une femme non accompagnée et en tant que chercheure. On avait beau lui dire avant ses visites que le nudisme n'est pas sexuel en soi. Le comportement sur la plage et lors des entrevues, surtout celui du groupe dominant, a poussé la chercheure à trouver des liens entre le nudisme et la sexualité. Les deux seraient intimement liés à la sexualisation des femmes et à l'hypersexualisation des hommes homosexuels par le groupe dominant, soit des hommes d'âge moyen.
Les hommes étaient beaucoup plus nombreux que les femmes, et la plupart des femmes étaient accompagnées. Par conséquent, les réactions présentaient une perspective masculine. Les hommes parlaient beaucoup des possibilités de rencontres sexuelles même si l’on assurait qu’il s’agissait officiellement d’une plage naturiste. Il a souvent été question des attributs physiques des femmes et à quel point elles étaient désirables sexuellement, et l’on cherchait à savoir si les femmes étaient ouvertes à l’idée d’avoir des rapports sexuels. À titre de femme non accompagnée, elle a été la cible de ce que l’on pourrait qualifier d’intérêt frôlant le « dragage ». Du moins, cela se reflétait dans le comportement des hommes à son endroit.
(J’y pense : Puisqu’un endroit naturiste ne doit pas susciter des idées sexuelles, peut-être que ce lieu n'était pas tout à fait naturiste...?)
Les hommes avaient aussi des opinions arrêtées sur les gens dans une autre section de la plage – la section gaie. C’était, semble-t-il, l’endroit à visiter pour voir de l’activité sexuelle. D’après l’auteure, cela voulait dire qu’il y avait plus d’activités sexuelles dans cette partie de la plage que dans la partie « hétérosexuelle ». Après tout, elle avait entendu des anecdotes concernant ce qui pouvait se passer dans la partie dite « familiale » plus tard le soir.
Selon les recherches de l’auteure, il y a une composante sexuelle au naturisme. Les femmes non accompagnées sont perçues par les utilisateurs, en particulier les hommes hétérosexuels, comme représentant des occasions possibles de rencontres sexuelles et sont parfois invitées à passer aux actes. Quant aux gais, ils sont considérés comme étant « hypersexuels » et ne seraient pas de « vrais » naturistes.
Conclusion : il est faux de dire que le naturisme n’est « pas plus sexuel que toute autre activité ». La sexualité est cachée et, dans le cas de cette plage au moins, opprimante. En niant le rôle que joue la sexualité dans le naturisme et en refusant d’accorder une pleine égalité à ceux dont la sexualité est différente de la « norme », la possibilité de créer des alliances, avec la communauté gaie par exemple, est très faible.
Puisque nous ne pouvons pas savoir de quelle plage il s’agissait, nous ne saurons jamais si le comportement et les attitudes à cette plage constituent la règle, l'exception ou un peu des deux. En effet, l'auteur souligne qu'elle ne qualifie pas le naturisme dans son ensemble de patriarcal ou de homophobe, peut-être parce que l'échantillon est trop petit.
Que dire de nos lieux naturistes établis, stations balnéaires et autres? Sont-ils aussi « propres » que nous aimerions le croire? Est-ce que nous nous leurrerons en croyant que le naturisme ne comporte aucun élément de sexualité?
Nous avons toujours pensé au sexe sous forme d’activités sexuelles en public. Nous ne pouvons plus nous permettre de limiter ainsi nos réflexions sur la question. L'auteure ne préconise pas les activités sexuelles en public. Toutefois, elle termine en nous posant quelques questions :
• Pourquoi les pages sont-elles séparées en sections « familiale » et « gaie »; en corollaire, pourquoi certaines plages sont-elles familiales tandis que d’autres sont gaies?
• Pourquoi certains clubs excluent-ils des personnes pour motif d’orientation sexuelle?
• D’un point de vue politique et personnel, que signifie l’exclusion de la sexualité des valeurs naturistes?
• S'il y a de la place pour l'expression sexuelle dans le naturisme, où pouvons-nous la trouver? Et sinon, pourquoi pas?
• Comment le naturisme peut-il être plus inclusif et égalitaire?
Qui veut s’y risquer?
samedi 12 mars 2011
Mordre à l’hameçon
Je consulte souvent CBC News Online pour me tenir au fait de l’actualité provinciale. Bien que lire les nouvelles soit le but principal, je peux aussi lire les commentaires qui, bien souvent, viennent des mêmes personnes. Et chaque fois qu'il y a une nouvelle concernant le bilinguisme, l’on peut compter sur les « trolls » anti-bilinguisme habituels de se manifester.
Le 31 janvier dernier, un article paraissait avec le titre N.B. lacks leadership on language laws: prof (Le Nouveau-Brunswick manque de leadership en ce qui concerne les lois sur les langues, dit un professeur). L'article fait allusion au cas d’une personne accusée d'avoir refusé de se soumettre à l’alcootest et qui a été acquittée parce que le policier ne lui avait pas demandé dans quelle langue elle voulait se faire servir. Le problème n'en était pas une de compréhension. La personne accusée et le policier parlaient tous les deux le français. Mais la juge a statué que l'agent doit toujours demander à l'accusé s'il préfère se faire servir dans l’autre langue officielle. Un expert en droit constitutionnel, Michel Doucet, a été cité tout au long de l'article sur les responsabilités d’un policier dans de telles situations.
Eh bien, il n’en fallait pas plus pour que les trolls se manifestent pour une énième fois dans la section des commentaires. Un intervenant, dont le nom d'utilisateur était "ivatumca», a conclu son commentaire en disant : « Vous ne voulez pas savoir ce que le bilinguisme coûte à cette province ... »
En croyant que cette personne savait peut-être de quoi elle parlait, j’ai répondu en disant :
« En fait, oui, j’aimerais le savoir. Veuillez fournir une description complète et détaillée du coût de chaque article. Je vous remercie. En toute sincérité, etc. »
La vie étant ce qu'elle est, je suis passé à d'autres activités et je ne suis revenu à cet article que récemment afin de voir s’il y avait eu des réactions. Eh non! Aucune. C’était à prévoir.
J’avoue que j’ai joué le pince-sans-rire avec mon commentaire, mais c’était pour établir le constat suivant : Pendant des années, nous avons entendu les adversaires du bilinguisme se plaignaient des coûts exorbitants du bilinguisme et du fait que le Nouveau-Brunswick demeure une province démunie. S'ils sont à ce point convaincus de leur thèse, pourquoi ne publient-ils pas les chiffres? Ce serait un véritable coup d’éclat. « Bilingue aujourd’hui, Français demain » a été la première manifestation publique de l’anti-bilinguisme, écrit disait-on de la perspective de quelqu’un de l’intérieur. Mais même ce dernier ne pouvait offrir que de très vagues accusations.
Et ils parlent toujours de la façon dont les francophones refusent de faire des compromis et de leur insistance de se faire servir en français, et ils n’aiment pas cela. Autrefois, les Canadiens français n'avaient pas le choix que de parler l’anglais parce que c’était la seule langue officiellement reconnue au Nouveau-Brunswick. Ah! Si l’on pouvait revenir à l'âge d'or ...
Ils aimeraient bien cela. Et ce serait bien intéressant de voir les conséquences. Actuellement, ils croient que le bilinguisme fait en sorte qu’ils ne trouvent pas d’emploi ou se voient refuser des promotions. Si jamais le bilinguisme disparaissait, ils auraient à expliquer leurs lacunes autrement.
Le 31 janvier dernier, un article paraissait avec le titre N.B. lacks leadership on language laws: prof (Le Nouveau-Brunswick manque de leadership en ce qui concerne les lois sur les langues, dit un professeur). L'article fait allusion au cas d’une personne accusée d'avoir refusé de se soumettre à l’alcootest et qui a été acquittée parce que le policier ne lui avait pas demandé dans quelle langue elle voulait se faire servir. Le problème n'en était pas une de compréhension. La personne accusée et le policier parlaient tous les deux le français. Mais la juge a statué que l'agent doit toujours demander à l'accusé s'il préfère se faire servir dans l’autre langue officielle. Un expert en droit constitutionnel, Michel Doucet, a été cité tout au long de l'article sur les responsabilités d’un policier dans de telles situations.
Eh bien, il n’en fallait pas plus pour que les trolls se manifestent pour une énième fois dans la section des commentaires. Un intervenant, dont le nom d'utilisateur était "ivatumca», a conclu son commentaire en disant : « Vous ne voulez pas savoir ce que le bilinguisme coûte à cette province ... »
En croyant que cette personne savait peut-être de quoi elle parlait, j’ai répondu en disant :
« En fait, oui, j’aimerais le savoir. Veuillez fournir une description complète et détaillée du coût de chaque article. Je vous remercie. En toute sincérité, etc. »
La vie étant ce qu'elle est, je suis passé à d'autres activités et je ne suis revenu à cet article que récemment afin de voir s’il y avait eu des réactions. Eh non! Aucune. C’était à prévoir.
J’avoue que j’ai joué le pince-sans-rire avec mon commentaire, mais c’était pour établir le constat suivant : Pendant des années, nous avons entendu les adversaires du bilinguisme se plaignaient des coûts exorbitants du bilinguisme et du fait que le Nouveau-Brunswick demeure une province démunie. S'ils sont à ce point convaincus de leur thèse, pourquoi ne publient-ils pas les chiffres? Ce serait un véritable coup d’éclat. « Bilingue aujourd’hui, Français demain » a été la première manifestation publique de l’anti-bilinguisme, écrit disait-on de la perspective de quelqu’un de l’intérieur. Mais même ce dernier ne pouvait offrir que de très vagues accusations.
Et ils parlent toujours de la façon dont les francophones refusent de faire des compromis et de leur insistance de se faire servir en français, et ils n’aiment pas cela. Autrefois, les Canadiens français n'avaient pas le choix que de parler l’anglais parce que c’était la seule langue officiellement reconnue au Nouveau-Brunswick. Ah! Si l’on pouvait revenir à l'âge d'or ...
Ils aimeraient bien cela. Et ce serait bien intéressant de voir les conséquences. Actuellement, ils croient que le bilinguisme fait en sorte qu’ils ne trouvent pas d’emploi ou se voient refuser des promotions. Si jamais le bilinguisme disparaissait, ils auraient à expliquer leurs lacunes autrement.
vendredi 11 mars 2011
À l’heure des impôts
Un caractéristique intéressant des logiciels de préparation de déclarations de revenus est que l’on peut penser à des situations hypothétiques et examiner les conséquences en ce qui concerne l’impôt sur le revenu sans avoir à faire toutes sortes de calculs compliqués à la main. J’ai donc imaginé deux personnes, soit un époux et son épouse habitant le Nouveau-Brunswick, et j’y ai ajouté les critères suivants :
a) si l'un ou l’autre travaille, c'est à titre d’employé et non comme un travailleur autonome;
b) leurs seules sources de revenus sont leurs emplois respectifs;
c) le couple n'a aucune personne à charge, même pas des enfants;
d) aucun des deux n’a de déduction fiscale, même pas des cotisations à un régime enregistré d'épargne retraite;
e) les seuls crédits non remboursables auxquels ils pourraient avoir droit sont le montant personnel de base, le montant pour époux ou conjoint de fait (le cas échéant), les cotisations au Régime de pensions du Canada, les cotisations à l’Assurance-emploi, et le montant canadien pour emploi.
Tout en respectant ces contraintes, je me suis mis à calculer l'impôt à payer pour différentes situations où le revenu total imposable du ménage atteint 100 000 $.
Dans un premier cas, les deux membres du couple gagnent 50 000 $. J’ai entré les montants appropriés aux bons endroits pour ensuite laisser le logiciel faire son travail. Résultat : Chacun aurait à payer 9 978,51 $, pour un total de 19 957,02 $ pour tout le ménage. Dans le deuxième cas, un membre du couple gagne 65 000 $, pour devoir 15 153,51 $ au fisc, tandis que l'autre a un revenu de 35 000 $ et aurait à payer 5 447,78 $. Le total pour le ménage atteint 20 601,29 $. Le couple du premier scénario, où les deux gagnent 50 000 $, paierait donc 644,27 $ de moins que le couple du deuxième scénario.
Dans le troisième cas, un membre du couple gagne la totalité des 100 000 $ du ménage. Dans ce cas, même lorsque l'on tient compte du montant pour conjoint, il faut payer 25 917,32 $ en impôts. C'est 5960 $ de plus que le couple où les deux membres gagnent 50 000 $ chacun, ce que je trouve plutôt exorbitant. Au cas où vous vous posiez la question, si jamais il gagnait 150 000 $, la facture s’élèverait à 46 572,95 $.
À présent, vous vous demandez peut-être où je veux en venir avec tout cela. Permettez-moi d’abord d’ajouter un peu plus à ce préambule.
Selon le Guide général d'impôt et de prestations - 2010, une personne peut demander les frais médicaux admissibles qui dépassent le moins élevé des montants suivants : trois pourcent du revenu net (à la ligne 236 de la déclaration) ou 2024 $. Un couple peut choisir de déclarer toutes leurs dépenses admissibles sur une seule déclaration de revenus et y ajouter ceux de leurs enfants à charge. En général, c’est inscrit dans la déclaration du membre du couple ayant le revenu plus faible puisque l’on pourra davantage tirer profit de ce crédit.
L'exemple donné dans le guide porte sur « Gabriel » et « Sarah », dont les frais médicaux pour l'année totalisent 4300 $. Le revenu net Sarah est de 32 000 $, et trois pourcent de ces montant est 960 $. Le revenu net de Gabriel est de 48 000 $, ce qui fait 1440 $ si l’on multiple par trois pourcent. De toute évidence, il est plus avantageux de demander le crédit des frais médicaux dans la déclaration de Sarah puisque 4300 $ moins 960 $ est supérieur à 4300 $ moins 1440 $.
N’oublions pas que les frais doivent dépasser trois pour cent du revenu net OU 2024 $. Le montant de 2024 $, le seuil maximal pour l'année 2010, équivaut à trois pour cent d’un peu plus de 67 466 $. Cela signifie que toute personne gagnant 67 467 $ ou plus n'aura à soustraire que 2024 $, même si le revenu devait atteindre des centaines de milliers de dollars.
Nous voilà maintenant au clou de mon article. Il y une année où je cherchais à réduire davantage le montant dû au fisc et j’ai pensé au crédit d’impôt pour frais médicaux admissibles. À l'époque, nous n’avons pas eu à quitter la région, ni même la province, pour des raisons médicales. Il n’y avait que les cotisations au régime de mon employeur et les frais payés directement au dentiste et à l'optométriste, ainsi que pour les médicaments sur ordonnance.
Pendant l’année en question, les frais médicaux de ma famille ont à peine dépassé les trois pour cent de mon revenu, de 14 $ tout au plus, grâce au plan médical de mon entreprise. Et comme ma femme n'avait pas de revenu, elle n’avait pas non plus d’impôts à payer. Ce crédit lui était donc inutile pour sa déclaration de revenus. L'exercice n’en valait pas la chandelle.
Mais ce qui m'agaçait vraiment à l'époque était que ce fameux seuil maximal existait. Peu importe l’ampleur de la somme gagnée, le seuil n’allait jamais dépasser le seuil maximal. Je me sentais comme si l’on me volait. Comment les législateurs et autres décideurs politiques pouvaient-ils approuver une politique si injuste?
Cependant, après avoir vu combien les mieux nantis (mais loin d’être riches) avaient à payer en impôts, je peux comprendre qu’il peut être juste de leur donner une chance pour ce qui est des frais médicaux. De plus, j’ai une idée qui pourrait rendre le tout encore plus juste dans le cas des ménages où un seul partenaire travail. Les frais médicaux peuvent être inscrits d’abord sur la déclaration de la partenaire à plus faible revenu, puis toute partie non utilisée peut être transférée à l’autre partenaire au moyen de l’annexe 2, Montants transférés de l’époux ou du conjoint de fait. Ce serait une bonne façon de reconnaître les répercussions des frais médicaux sur toute la famille.
Cela dit, il m’est arrivé pendant une certaine année de voyage à l’extérieur de la province pour des raisons médicales si fréquemment qu'il aurait été avantageux de conserver les reçus des déplacements, des séjours dans les hôtels et des repas. Cela représentait environ 500 $ par voyage et le seuil aurait été facilement dépassé. Une leçon de plus dans la vie.
a) si l'un ou l’autre travaille, c'est à titre d’employé et non comme un travailleur autonome;
b) leurs seules sources de revenus sont leurs emplois respectifs;
c) le couple n'a aucune personne à charge, même pas des enfants;
d) aucun des deux n’a de déduction fiscale, même pas des cotisations à un régime enregistré d'épargne retraite;
e) les seuls crédits non remboursables auxquels ils pourraient avoir droit sont le montant personnel de base, le montant pour époux ou conjoint de fait (le cas échéant), les cotisations au Régime de pensions du Canada, les cotisations à l’Assurance-emploi, et le montant canadien pour emploi.
Tout en respectant ces contraintes, je me suis mis à calculer l'impôt à payer pour différentes situations où le revenu total imposable du ménage atteint 100 000 $.
Dans un premier cas, les deux membres du couple gagnent 50 000 $. J’ai entré les montants appropriés aux bons endroits pour ensuite laisser le logiciel faire son travail. Résultat : Chacun aurait à payer 9 978,51 $, pour un total de 19 957,02 $ pour tout le ménage. Dans le deuxième cas, un membre du couple gagne 65 000 $, pour devoir 15 153,51 $ au fisc, tandis que l'autre a un revenu de 35 000 $ et aurait à payer 5 447,78 $. Le total pour le ménage atteint 20 601,29 $. Le couple du premier scénario, où les deux gagnent 50 000 $, paierait donc 644,27 $ de moins que le couple du deuxième scénario.
Dans le troisième cas, un membre du couple gagne la totalité des 100 000 $ du ménage. Dans ce cas, même lorsque l'on tient compte du montant pour conjoint, il faut payer 25 917,32 $ en impôts. C'est 5960 $ de plus que le couple où les deux membres gagnent 50 000 $ chacun, ce que je trouve plutôt exorbitant. Au cas où vous vous posiez la question, si jamais il gagnait 150 000 $, la facture s’élèverait à 46 572,95 $.
À présent, vous vous demandez peut-être où je veux en venir avec tout cela. Permettez-moi d’abord d’ajouter un peu plus à ce préambule.
Selon le Guide général d'impôt et de prestations - 2010, une personne peut demander les frais médicaux admissibles qui dépassent le moins élevé des montants suivants : trois pourcent du revenu net (à la ligne 236 de la déclaration) ou 2024 $. Un couple peut choisir de déclarer toutes leurs dépenses admissibles sur une seule déclaration de revenus et y ajouter ceux de leurs enfants à charge. En général, c’est inscrit dans la déclaration du membre du couple ayant le revenu plus faible puisque l’on pourra davantage tirer profit de ce crédit.
L'exemple donné dans le guide porte sur « Gabriel » et « Sarah », dont les frais médicaux pour l'année totalisent 4300 $. Le revenu net Sarah est de 32 000 $, et trois pourcent de ces montant est 960 $. Le revenu net de Gabriel est de 48 000 $, ce qui fait 1440 $ si l’on multiple par trois pourcent. De toute évidence, il est plus avantageux de demander le crédit des frais médicaux dans la déclaration de Sarah puisque 4300 $ moins 960 $ est supérieur à 4300 $ moins 1440 $.
N’oublions pas que les frais doivent dépasser trois pour cent du revenu net OU 2024 $. Le montant de 2024 $, le seuil maximal pour l'année 2010, équivaut à trois pour cent d’un peu plus de 67 466 $. Cela signifie que toute personne gagnant 67 467 $ ou plus n'aura à soustraire que 2024 $, même si le revenu devait atteindre des centaines de milliers de dollars.
Nous voilà maintenant au clou de mon article. Il y une année où je cherchais à réduire davantage le montant dû au fisc et j’ai pensé au crédit d’impôt pour frais médicaux admissibles. À l'époque, nous n’avons pas eu à quitter la région, ni même la province, pour des raisons médicales. Il n’y avait que les cotisations au régime de mon employeur et les frais payés directement au dentiste et à l'optométriste, ainsi que pour les médicaments sur ordonnance.
Pendant l’année en question, les frais médicaux de ma famille ont à peine dépassé les trois pour cent de mon revenu, de 14 $ tout au plus, grâce au plan médical de mon entreprise. Et comme ma femme n'avait pas de revenu, elle n’avait pas non plus d’impôts à payer. Ce crédit lui était donc inutile pour sa déclaration de revenus. L'exercice n’en valait pas la chandelle.
Mais ce qui m'agaçait vraiment à l'époque était que ce fameux seuil maximal existait. Peu importe l’ampleur de la somme gagnée, le seuil n’allait jamais dépasser le seuil maximal. Je me sentais comme si l’on me volait. Comment les législateurs et autres décideurs politiques pouvaient-ils approuver une politique si injuste?
Cependant, après avoir vu combien les mieux nantis (mais loin d’être riches) avaient à payer en impôts, je peux comprendre qu’il peut être juste de leur donner une chance pour ce qui est des frais médicaux. De plus, j’ai une idée qui pourrait rendre le tout encore plus juste dans le cas des ménages où un seul partenaire travail. Les frais médicaux peuvent être inscrits d’abord sur la déclaration de la partenaire à plus faible revenu, puis toute partie non utilisée peut être transférée à l’autre partenaire au moyen de l’annexe 2, Montants transférés de l’époux ou du conjoint de fait. Ce serait une bonne façon de reconnaître les répercussions des frais médicaux sur toute la famille.
Cela dit, il m’est arrivé pendant une certaine année de voyage à l’extérieur de la province pour des raisons médicales si fréquemment qu'il aurait été avantageux de conserver les reçus des déplacements, des séjours dans les hôtels et des repas. Cela représentait environ 500 $ par voyage et le seuil aurait été facilement dépassé. Une leçon de plus dans la vie.
mardi 8 février 2011
Avoir ce qui nous est dû
Depuis quelque temps, les francophones de la vallée du Kennebecasis demandent la construction d’une école française dans leur région pour les élèves plus jeunes. La lettre qui suite, publiée le 21 janvier dernier dans le Telegraph Journal, semble y faire allusion. La traduction est de moi.
La lettre est signée Tom Hickie, de Fredericton. Bon, où commencer?
M. Hickie semble croire qu’il est naturel que les élèves aient à se déplacer sur de grandes distances pour fréquenter l’école. C’est malheureusement le cas dans bien des régions. Cependant, cela dépend de bien des facteurs.
Par exemple, dans la région s’étendant de Sainte-Anne-de-Madawaska à Edmundston, il n'y a qu'une seule école anglaise, la Saint Mary’s Academy, située à Edmundston. Étant donné que les étudiants anglais dans cette région de la province sont rares et que la grande majorité d’entre eux se trouvent dans la région immédiate d’Edmundston, c’est tout à fait logique. Imaginez que l’on essaie de faire la même chose avec tous les élèves francophones de cette région. Pour l’instant, ce serait impensable étant donné que les écoles dans les plus petites collectivités continuent d’accueillir des élèves en quantités suffisantes, et il est logique que les plus jeunes aillent à l'école le plus près possible de chez eux.
Si un jour ces écoles du Madawaska se dépeuplaient de façon significative, il faudrait revoir la situation. C’est déjà la situation dans bien des petites écoles de la Péninsule acadienne (l’est du comté de Gloucester). Il est fort probable qu’un grand nombre d’écoles devront fermer. Mais dans la vallée de la Kennebecasis, c’est l’inverse qui se produit. Si le nombre d’élèves le justifie, on devrait pouvoir au moins y construire une école élémentaire.
Plus loin dans sa lettre, M. Hickie finit par accepter que la dualité est nécessaire pour le système scolaire de sorte que chaque groupe linguistique puisse voir aux programmes éducatifs de leurs élèves respectifs. Toutefois, sa suggestion que les parents fassent des pressions auprès du district scolaire plutôt qu’auprès des élus est, pour dire le moins, mal réfléchie. Les districts ne font rien de plus que de gérer les écoles qui leur sont confiées. Pour faire construire une école, il faut le concours du gouvernement provincial.
M. Hickie semble croire que tout le monde connaît la situation de l'école de Balmoral. Je ne suis pas de ce nombre. Cependant, il est difficile de nier que lorsque des fonds sont affectés à un projet donné, ils ne peuvent plus servir à autre chose. Mais comme on l’a si souvent entendu, gouverner exige que l’on fasse des choix. L’on peut bien s’élever contre le sentiment du « tout m’est dû ». Mais pourquoi croire que c’est à tout prix? Pourquoi ne pas reconnaître ainsi la contribution des francophones de la vallée au trésor provincial?
« La langue n'est pas la culture, … » Voilà un débat philosophique intéressant auquel je dois malheureusement me limiter à présenter ma vision des choses. Ann Duncan est professeure agrégée de l'éducation à l’Université du Tennessee à Martin, et donne des cours qui traitent de questions multiculturelles éducation. Elle offre une série de définitions de la culture sur ce site. Si l'on regarde ces définitions, on en ressort les thèmes communs suivants :
• La culture comprend des hypothèses, des croyances, des pratiques, des attitudes et des perceptions.
• Entre autres, la culture se manifeste dans les comportements, les habitudes, les symboles, les institutions et les valeurs.
Si la culture comprend les perceptions et les croyances, nous devons admettre que ces perceptions etcroyances sont généralement accumulées et communiquées de façon linguistique. Même une peinture ou un dessin sont issus de la pensée d'un artiste qui, sans doute, est influencé par sa culture, et sa culture est façonnée en partie par sa langue. Même les sourds qui utilisent le langage gestuel ont une culture qui est façonnée par leur mode de communication.
Nous entendons souvent parler d'une déclaration ou d'un texte dont le sens « se perd dans la traduction ». Puisque les langues ne sont jamais créées avec la traduction à l'esprit, il n'existe aucun processus pour s'assurer que les deux langues se développent de façon complémentaire l’une par rapport à l'autre. Par conséquent, il y a parfois des concepts qui ne peuvent pas être facilement rendus dans une autre langue, et la traduction sera toujours approximative.
En fait, un bon exemple de cela est le mot anglais « entitlement », un mot qui revient souvent dans la version originale de la lettre de M. Hickie. En français, on parlerait de « ce qui revient de droit ». Je traduis l’expression par une définition parce que le français ne semble pas disposer d’expression qui traduit bien le mot « entitlement ». À moins, bien sûr, de parler des domaines spécifiques comme le droit et les assurances…
La langue façonne la culture et vice versa. C'est peut-être la meilleure preuve que la déclaration de M. Hickie concernant la langue et la culture est fausse. La langue et la culture ne sont pas, en soi, la même chose. Toutefois, elles sont si inextricablement liées l’un à l’autre qu’elles ne pourraient pas fonctionner isolément.
Il est naturel que les francophones de la vallée désirent avoir une école locale française. Qui ne voudrait pas une école ou un hôpital à deux pas de chez soi? La vérité est qu’un grand nombre d'élèves, francophones et anglophones, voyagent beaucoup plus loin pour fréquenter l’école dans de nombreuses régions de la province que ceux qui doivent se rendre à Saint-Jean.
Le bilinguisme n’était pas censé créer la dualité au sein du gouvernement, mais nous avons le vrai dualisme (sic) en éducation et une dualité en devenir pour ce qui est des soins de santé.
Les résidants de langue française de la vallée devraient faire des pressions pour une nouvelle école auprès de leur district scolaire, et non auprès des élus ou du gouvernement provincial. Ils pourraient demander à l’ancien ministre Donald Arsenault d’expliquer pourquoi une nouvelle école française (a été construite) à Balmoral, même si les écoles existantes de la région manquent de clients. Les ressources dépensées dans la vallée le seront aux dépens d'un autre projet, tout comme cela a été le cas pour l'école de Balmoral. Le sentiment du « tout m’est dû » est bien vivant dans notre province, et c'est souvent « tout pour moi, à tout prix ».
Nous devons pleinement accepter le dualisme (sic) et les systèmes distincts en enseignement, et financer le tout selon un taux par élève afin d’assurer l'égalité. Cela permettra aux différents groupes d'investir les fonds pour l'éducation de la façon qu’ils considèrent la plus avantageuse.
Je suis perturbé par la baisse de la population dans les communautés rurales anglophones, mais cela m'attriste davantage de voir la dépopulation des les villages traditionnels acadiens.
La langue n'est pas la culture, et il ne nous est aucunement avantageux de permettre à ce mensonge d'exister.
Le bilinguisme n’était pas censé créer la dualité au sein du gouvernement, mais nous avons le vrai dualisme (sic) en éducation et une dualité en devenir pour ce qui est des soins de santé.
Les résidants de langue française de la vallée devraient faire des pressions pour une nouvelle école auprès de leur district scolaire, et non auprès des élus ou du gouvernement provincial. Ils pourraient demander à l’ancien ministre Donald Arsenault d’expliquer pourquoi une nouvelle école française (a été construite) à Balmoral, même si les écoles existantes de la région manquent de clients. Les ressources dépensées dans la vallée le seront aux dépens d'un autre projet, tout comme cela a été le cas pour l'école de Balmoral. Le sentiment du « tout m’est dû » est bien vivant dans notre province, et c'est souvent « tout pour moi, à tout prix ».
Nous devons pleinement accepter le dualisme (sic) et les systèmes distincts en enseignement, et financer le tout selon un taux par élève afin d’assurer l'égalité. Cela permettra aux différents groupes d'investir les fonds pour l'éducation de la façon qu’ils considèrent la plus avantageuse.
Je suis perturbé par la baisse de la population dans les communautés rurales anglophones, mais cela m'attriste davantage de voir la dépopulation des les villages traditionnels acadiens.
La langue n'est pas la culture, et il ne nous est aucunement avantageux de permettre à ce mensonge d'exister.
M. Hickie semble croire qu’il est naturel que les élèves aient à se déplacer sur de grandes distances pour fréquenter l’école. C’est malheureusement le cas dans bien des régions. Cependant, cela dépend de bien des facteurs.
Par exemple, dans la région s’étendant de Sainte-Anne-de-Madawaska à Edmundston, il n'y a qu'une seule école anglaise, la Saint Mary’s Academy, située à Edmundston. Étant donné que les étudiants anglais dans cette région de la province sont rares et que la grande majorité d’entre eux se trouvent dans la région immédiate d’Edmundston, c’est tout à fait logique. Imaginez que l’on essaie de faire la même chose avec tous les élèves francophones de cette région. Pour l’instant, ce serait impensable étant donné que les écoles dans les plus petites collectivités continuent d’accueillir des élèves en quantités suffisantes, et il est logique que les plus jeunes aillent à l'école le plus près possible de chez eux.
Si un jour ces écoles du Madawaska se dépeuplaient de façon significative, il faudrait revoir la situation. C’est déjà la situation dans bien des petites écoles de la Péninsule acadienne (l’est du comté de Gloucester). Il est fort probable qu’un grand nombre d’écoles devront fermer. Mais dans la vallée de la Kennebecasis, c’est l’inverse qui se produit. Si le nombre d’élèves le justifie, on devrait pouvoir au moins y construire une école élémentaire.
Plus loin dans sa lettre, M. Hickie finit par accepter que la dualité est nécessaire pour le système scolaire de sorte que chaque groupe linguistique puisse voir aux programmes éducatifs de leurs élèves respectifs. Toutefois, sa suggestion que les parents fassent des pressions auprès du district scolaire plutôt qu’auprès des élus est, pour dire le moins, mal réfléchie. Les districts ne font rien de plus que de gérer les écoles qui leur sont confiées. Pour faire construire une école, il faut le concours du gouvernement provincial.
M. Hickie semble croire que tout le monde connaît la situation de l'école de Balmoral. Je ne suis pas de ce nombre. Cependant, il est difficile de nier que lorsque des fonds sont affectés à un projet donné, ils ne peuvent plus servir à autre chose. Mais comme on l’a si souvent entendu, gouverner exige que l’on fasse des choix. L’on peut bien s’élever contre le sentiment du « tout m’est dû ». Mais pourquoi croire que c’est à tout prix? Pourquoi ne pas reconnaître ainsi la contribution des francophones de la vallée au trésor provincial?
« La langue n'est pas la culture, … » Voilà un débat philosophique intéressant auquel je dois malheureusement me limiter à présenter ma vision des choses. Ann Duncan est professeure agrégée de l'éducation à l’Université du Tennessee à Martin, et donne des cours qui traitent de questions multiculturelles éducation. Elle offre une série de définitions de la culture sur ce site. Si l'on regarde ces définitions, on en ressort les thèmes communs suivants :
• La culture comprend des hypothèses, des croyances, des pratiques, des attitudes et des perceptions.
• Entre autres, la culture se manifeste dans les comportements, les habitudes, les symboles, les institutions et les valeurs.
Si la culture comprend les perceptions et les croyances, nous devons admettre que ces perceptions etcroyances sont généralement accumulées et communiquées de façon linguistique. Même une peinture ou un dessin sont issus de la pensée d'un artiste qui, sans doute, est influencé par sa culture, et sa culture est façonnée en partie par sa langue. Même les sourds qui utilisent le langage gestuel ont une culture qui est façonnée par leur mode de communication.
Nous entendons souvent parler d'une déclaration ou d'un texte dont le sens « se perd dans la traduction ». Puisque les langues ne sont jamais créées avec la traduction à l'esprit, il n'existe aucun processus pour s'assurer que les deux langues se développent de façon complémentaire l’une par rapport à l'autre. Par conséquent, il y a parfois des concepts qui ne peuvent pas être facilement rendus dans une autre langue, et la traduction sera toujours approximative.
En fait, un bon exemple de cela est le mot anglais « entitlement », un mot qui revient souvent dans la version originale de la lettre de M. Hickie. En français, on parlerait de « ce qui revient de droit ». Je traduis l’expression par une définition parce que le français ne semble pas disposer d’expression qui traduit bien le mot « entitlement ». À moins, bien sûr, de parler des domaines spécifiques comme le droit et les assurances…
La langue façonne la culture et vice versa. C'est peut-être la meilleure preuve que la déclaration de M. Hickie concernant la langue et la culture est fausse. La langue et la culture ne sont pas, en soi, la même chose. Toutefois, elles sont si inextricablement liées l’un à l’autre qu’elles ne pourraient pas fonctionner isolément.
samedi 22 janvier 2011
Faire preuve de respect
De Caroline :
Vous êtes tous des ignorants. Personnellement, je crois en Dieu et à la modestie, mais ce n’est pas parce que vous n'y croyez pas que vous avez le droit de manquer de respect à mon égard en prétendant que mes croyances sont fausses. Je respecte vos croyances, alors pourquoi argumenter à ce sujet. Cessez d'être immature et apprenez à vous respecter. Cette discussion porte sur le fait d’avoir les seins nus, et non sur Dieu. Si quelqu'un affirme qu’elle veut faire preuve de pudeur en raison de ses croyances, il est impoli et irrespectueux de lui dire le contraire, et vice versa (sic). Cessez d’agir comme des enfants. (Pokedandprodded.health.com; les italiques sont de moi.)
La déclaration ci-dessus provient d'un site Web qui parle normalement de la santé, mais qui cette fois a permis à une auteure de revendiquer son égalité par rapport aux hommes en ce qui concerne le droit d’avoir les seins nus en public. Naturellement, Internet étant ce qu'il est, certains intervenants ont appuyé l'idée (et non seulement les hommes qui voulaient un changement de décor), tandis que d'autres s’y sont opposés. Beaucoup, sinon la plupart, des gens qui s’y opposaient le faisaient en raison de leurs croyances religieuses. Bien que l’on évoquait l’idée de la modestie, cette idée a presque toujours été rattachée à ce qu’elles croyaient être la volonté de Dieu.
Pour être juste, soulignons que certaines personnes qui croyaient en Dieu appuyaient tout de même l’initiative, ne serait-ce que pour indiquer qu’elles croyaient que les seins n’étaient pas seulement des objets sexuels. D'autres, cependant, ont dit clairement qu'ils n'avaient pas de croyances religieuses et critiquaient les personnes qui se servaient de la religion pour justifier leur opposition. Je ne prendrai pas parti sur la question.
Cependant, l’intervention de Caroline en réaction aux autres soulève une question philosophique intéressante. Elle veut les athées et les agnostiques lui montrent du respect en ne lui disant pas que ses croyances fausses sont justement fausses. Elle dit qu'elle respecte les croyances des athées et des agnostiques, mais elle n'a manifestement pas envie de les entendre parce nos opinions sont irrespectueuses – même si elle les respecte. Si elle avait au moins essayé de critiquer les deux côtés en fustigeant également certaines personnes d’avoir critiqué ceux qui ne voient aucun problème avec les seins nus, qu’elles soient religieuses ou non, je lui donnerais le bénéfice du doute. Mais seuls les athées et les agnostiques peuvent manquer de respect envers autrui, semble-t-il.
Il est amusant de philosopher sur ces questions, mais il ne faut pas oublier une chose : la liberté de religion inclut le droit de ne pas être religieux et d’en être libre de ses contraintes, et cela doit inclure le droit de critiquer la religion. Est-il possible de le faire de telle sorte que les dévots ne ressentent pas un manque de respect à leur égard? J'en doute. Après tout, beaucoup ont tendance à ne pas voir la poutre qui est dans leurs yeux quand ils critiquent les non-croyants d’avoir la sciure de bois dans les leurs. (Matthieu 7, 3.)
En abordant le sujet de la religion, il faut s'attendre à être confronté par d’autres internautes. C'est la nature du médium ainsi que la conséquence naturelle d'un débat public.
Vous êtes tous des ignorants. Personnellement, je crois en Dieu et à la modestie, mais ce n’est pas parce que vous n'y croyez pas que vous avez le droit de manquer de respect à mon égard en prétendant que mes croyances sont fausses. Je respecte vos croyances, alors pourquoi argumenter à ce sujet. Cessez d'être immature et apprenez à vous respecter. Cette discussion porte sur le fait d’avoir les seins nus, et non sur Dieu. Si quelqu'un affirme qu’elle veut faire preuve de pudeur en raison de ses croyances, il est impoli et irrespectueux de lui dire le contraire, et vice versa (sic). Cessez d’agir comme des enfants. (Pokedandprodded.health.com; les italiques sont de moi.)
La déclaration ci-dessus provient d'un site Web qui parle normalement de la santé, mais qui cette fois a permis à une auteure de revendiquer son égalité par rapport aux hommes en ce qui concerne le droit d’avoir les seins nus en public. Naturellement, Internet étant ce qu'il est, certains intervenants ont appuyé l'idée (et non seulement les hommes qui voulaient un changement de décor), tandis que d'autres s’y sont opposés. Beaucoup, sinon la plupart, des gens qui s’y opposaient le faisaient en raison de leurs croyances religieuses. Bien que l’on évoquait l’idée de la modestie, cette idée a presque toujours été rattachée à ce qu’elles croyaient être la volonté de Dieu.
Pour être juste, soulignons que certaines personnes qui croyaient en Dieu appuyaient tout de même l’initiative, ne serait-ce que pour indiquer qu’elles croyaient que les seins n’étaient pas seulement des objets sexuels. D'autres, cependant, ont dit clairement qu'ils n'avaient pas de croyances religieuses et critiquaient les personnes qui se servaient de la religion pour justifier leur opposition. Je ne prendrai pas parti sur la question.
Cependant, l’intervention de Caroline en réaction aux autres soulève une question philosophique intéressante. Elle veut les athées et les agnostiques lui montrent du respect en ne lui disant pas que ses croyances fausses sont justement fausses. Elle dit qu'elle respecte les croyances des athées et des agnostiques, mais elle n'a manifestement pas envie de les entendre parce nos opinions sont irrespectueuses – même si elle les respecte. Si elle avait au moins essayé de critiquer les deux côtés en fustigeant également certaines personnes d’avoir critiqué ceux qui ne voient aucun problème avec les seins nus, qu’elles soient religieuses ou non, je lui donnerais le bénéfice du doute. Mais seuls les athées et les agnostiques peuvent manquer de respect envers autrui, semble-t-il.
Il est amusant de philosopher sur ces questions, mais il ne faut pas oublier une chose : la liberté de religion inclut le droit de ne pas être religieux et d’en être libre de ses contraintes, et cela doit inclure le droit de critiquer la religion. Est-il possible de le faire de telle sorte que les dévots ne ressentent pas un manque de respect à leur égard? J'en doute. Après tout, beaucoup ont tendance à ne pas voir la poutre qui est dans leurs yeux quand ils critiquent les non-croyants d’avoir la sciure de bois dans les leurs. (Matthieu 7, 3.)
En abordant le sujet de la religion, il faut s'attendre à être confronté par d’autres internautes. C'est la nature du médium ainsi que la conséquence naturelle d'un débat public.
vendredi 21 janvier 2011
Récolter ce que l'on sème
Nota : Il y a quelque temps j'ai reçu un courriel contenant ce que l’on disait être un monologue de Ben Stein. En vérifiant auprès d’autres sources, j’ai constaté que bien des modifications ont été apportées au texte original, et j'ai commencé à écrire un article de blog en réaction à cela. Avant de pouvoir le finaliser, Gabrielle Giffords, un membre du Congrès américain, a reçu un coup de feu à la tête de la part de Jared Lee Loughner. Ce dernier a ensuite tiré sur d’autres personnes pour finalement en tuer six et en blesser 13 autres. M. Gifford tenait alors une activité publique appelée « Congress on Your Corner » (le Congrès au coin de la rue) pour rencontrer des citoyens à Tucson, en Arizona, lieu de la tuerie. Compte tenu de certains liens entre ce triste événement et le courriel, j'ai décidé de parler des deux dans le présent article.
Les chrétiens se vantent souvent d’avoir une meilleure vie parce qu'ils suivent le Guide divin pour une meilleure vie, c’est-à-dire, la Bible. Pourtant, certains semblent avoir un mépris particulier pour l'un des 10 commandements, celui qui interdit le faux témoignage.
Récemment, j'ai reçu un courriel au sujet d'un discours, ou peut-être un monologue, livré par un certain Ben Stein. Je ne sais pas trop qui est Ben Stein. Je ne suis tombé sur lui que trop rarement à la télé où je l’ai vu comme comédien dans des publicités, mais aussi comme expert politique et financier. Tout au moins, il semble être un homme éduqué et cultivé. Si l’on accepte ce que dit le courriel, M. Stein figure parmi les gens qui croient que le monde court à sa perte. Ou, du moins, les États-Unis.
Le courriel nous dit que le monologue a été livré à la télé. Après vérification sur snopes.com, je vois que c’est bien le cas, mais que la version que j’ai reçue a été modifiée. En d’autres mots, l’on peut attribuer certaines déclarations à M. Stein, mais pas toutes. Par exemple, on y trouve mention d’Anne Graham Lotz, fille du défunt et célèbre prédicateur Billy Graham, dans le courriel. Mais dans le texte original, elle n’y est pas. Pas plus que la mention concernant le suicide d’un des enfants du Dr Benjamin Spock. (Un suicide qui, d’ailleurs, n’aurait jamais eu lieu.)
Il serait intéressant de savoir pourquoi certains chrétiens ont ressenti le besoin d'ajouter à la déclaration de M. Stein des éléments puisés d’autres sources et de prétendre qu’ils venaient quand même de lui. Quelqu'un a sans doute cru qu’il fallait ajouter à ce que M. Stein avait véritablement dit à propos de Noël et de l'attitude des États-Unis à cet égard. Trouve-t-on que M. Stein attire bien notre attention mais ne va pas assez loin? Les commentaires d’Anne Graham étaient-ils si fragiles qu’il a fallu ajouter ceux de M. Stein pour les soutenir? Et si M. Stein n'a pas mentionné le Dr Spock, pourquoi prétendre qu'il l’a fait?
Examinons maintenant le courriel :
M. Stein dit que même s’il est juif, il n'est aucunement offusqué du fait que l’on appelle les arbres de Noël par ce nom, ni encore que les gens lui souhaitent un Joyeux Noël. Au contraire, il aime bien le fait que l’on veuille l’inclure dans les célébrations. Plus loin, il affirme qu’il ne s’oppose aucunement à la présence d’une crèche à un coin de rue achalandé non loin de son domicile.
M. Stein n'est pas explicite dans son commentaire, mais je crois qu'il dit qu'il préfère « Joyeux Noël » à « Joyeuses Fêtes ». Il se prononce donc contre la croyance (erronée) qu’il est interdit aux simples citoyens et aux entreprises privées de souhaiter Joyeux Noël en raison de la présence de non-chrétiens. Je ne sais pas comment ils sont arrivés à cette conclusion, mais ils aiment bien la répéter afin de passer pour des victimes de discrimination à rebours.
Les opposants « professionnels » savent mieux, mais continuent à masquer l'argument. Or, les agents et les institutions du gouvernement doivent en effet trouver des façons d'être le plus respectueux possible de toutes les croyances religieuses. Le principe de neutralité en matière de religion n'exige rien de moins. Mais cela ne s'applique pas aux personnes en dehors des situations de travail, ni aux entreprises du secteur privé. Si un simple citoyen veut ériger une crèche sur une terre privée, il en a parfaitement le droit. Et les employés du gouvernement peuvent même dire « Joyeux Noël » aux clients. C'est le nom officiel de la fête.
Quelqu'un d'aussi bien renseigné que M. Stein devrait le savoir. S’il est sincère, il devrait le dire clairement.
« Je n'aime pas que l’on me marche sur les pieds parce que je suis un juif, et je ne crois pas que les chrétiens aiment se faire marcher sur les pieds parce qu’ils sont chrétiens. Je crois que les gens qui croient en Dieu en ont assez de se faire traiter de la sorte. Je ne sais pas d’où vient cette idée que l'Amérique est un pays explicitement athée. Je ne la trouve pas dans la Constitution et je n'aime pas qu'on essaie me la rentrer de force dans mon crâne. » (Ma traduction.)
Cette déclaration de M. Stein est extrêmement malhonnête. Les athées eux-mêmes savent très bien que les États-Unis n'est pas un pays athée. Ce que nous disons c'est que la Constitution des États-Unis ne mentionne pas DIEU! La constitution est athée. Ce n'est pas la même chose que de dire que les États-Unis est un pays athée. Stein est assez intelligent et assez connaissant pour en faire la distinction et de savoir qu’il n’a pas dit toute la vérité.
Et maintenant, ces déclarations attribuées à M. Stein mais qui ne sont pas les siennes.
Le courriel nous présente une citation d’Anne Graham, supposément après que de nombreux états du sud avaient été dévastés par l'ouragan Katrina : « Je crois que Dieu est profondément attristé par cela, tout comme nous, mais pendant des années nous avons dit à Dieu de sortir de nos écoles, de sortir de notre gouvernement et de sortir de nos vies. Étant un vrai gentleman, je il a tranquillement acquiescé. Comment pouvons-nous espérer que Dieu nous donne sa bénédiction et sa protection si nous insistons pour qu'il nous laisse tranquille? »
Tout d'abord, la citation est plutôt une paraphrase. Deuxièmement, elle provient non pas à la suite de l'ouragan Katrina, mais à la suite des événements du 11 septembre 2001. Vous ne me croyez pas? Cherchez sur urbanlegends.about.com et breakthechain.org. Tout de même, considérons la déclaration telle que le courriel nous l’a présentée.
L’auteur du courriel décrit cette déclaration comme étant profonde et perspicace. À mon avis, cela se résume à jeter la faute sur les victimes. Dieu ne saurait pas les sauver parce que « nous » lui avons dit de foutre le camp? Et l’on dit qu’il est miséricordieux! De toute façon, comment savoir que toutes les victimes de Katrina ne voulaient plus de Dieu dans leurs vies? Oh! Vous dites que c'est l'effet d’avoir été boudé collectivement. Dans ce cas, Anne Graham et les personnes qui pensent comme elle sont-elles coupables par association?
En pensant aux attaques du 11 septembre 2001, l’auteur laisse entendre que les attentats terroristes par les islamistes sont causés par le fait que l’on ne peut plus prier ou lire la Bible dans les écoles américaines. Si je comprends bien, nous n'aurions pas besoin de toutes ces nouvelles mesures de sécurité dans les aéroports si l'on pouvait de nouveau prier dans les écoles. Incroyable!
En pensant ensuite aux nombreuses fusillades qui ont eu lieu, entre autres, dans les écoles des États-Unis, l'auteur se demande aussi pourquoi nous avons écouté le Dr Spock et avons cessé de battre nos enfants. (En fait, le courriel dit « donner la fessée ».) « Maintenant, nous nous demandons pourquoi nos enfants n'ont pas de conscience, ne savent pas distinguer le bien du mal, et peuvent tuer des étrangers, leurs camarades de classe, et eux-mêmes sans aucun remords », peut-on y lire encore.
Pourquoi l’auteur présume-t-il que les tueurs n’ont aucun sens du bien et du mal? Seuls les vrais fous pourraient aspirer à un tel état d’esprit. Les personnes qui commettent ces actes savent très bien distinguer le mal et le bien. Le problème c’est qu’ils croient, trop souvent à tort, avoir subi une telle injustice que ces actes horribles leur paraissent comme étant un « mal nécessaire ».
Je ne sais pas pourquoi certaines personnes finissent par tuer. Certains disent que les enfants apprennent à être violents quand ils sont battus. D'autres disent que les enfants perdent leurs inhibitions quand ils n’on aucune crainte d’être punis. Allez donc choisir la solution qui convient!
« Si l’on y réfléchit assez longtemps et assez profondément, nous finirons peut-être par comprendre. Je crois que cela a beaucoup à voir avec le fait que nous récoltons ce que nous semons. » Justement, si nous semons la confusion, le désarroi et la division, c'est ce que nous obtenons. À cet égard, l'auteur du courriel semble bien faire son travail.
Mais essayons d'aller au-delà de la confusion. Tout d'abord, qu'avons-nous semé? Nous avons réformé le système éducatif pour décourager le décrochage scolaire afin que les élèves restent à l'école plus longtemps. Si les élèves avaient déjà quitté l'école pour se trouver du travail, ils auraient probablement tué des travailleurs. Qu'avons-nous récolté? Des meurtres à une échelle correspondant aux armes de la technologie de pointe. Aucun carnage d’une telle ampleur n’aurait pu se produire dans le passé. La technologie n'y était pas. Ce qui nécessitait cinq hommes armés peut maintenant être accompli par un seul.
Passons maintenant à la tuerie de Tucson, en Arizona:
Elle n’a pas eu lieu dans un milieu scolaire, mais étant donné l'âge du tireur, cela aurait pu être le cas. Quelle que soit son point de vue politique – s’il en avait – il paraît qu’il était plutôt intéressé à faire des vagues. À cet égard, il a réussi. Certains voudraient bien jeter la faute sur la droite politique, et j’aimerais bien le faire aussi. Si un lien pouvait être établi entre le discours venimeux de certains et la violence commise par un autre, j’en serais ravi.
Mais la vérité est qu'il n’y avait probablement aucun lien dans ce cas. Avec le temps, nous apprenons qu’il n’était pas amateur des émissions-débats de la droite et n’accordait aucune importance à la fameuse liste de Sarah Palin qui montre les cibles politiques.
Alors, que proposerait notre cher auteur de courriel comme cause dans ce cas? L’absence de la prière dans nos écoles? Les parents trop doux envers leurs enfants? Un accès trop facile aux armes dangereuses?
J’aimerais bien connaître la réponse. En fait, je suis persuadé que personne ne la connaît. La seule certitude est que Jared Lee Loughner était un homme très malade. Pas fou, mais très malade. Je ne crois pas la prière aurait aidé. Du moins, il aurait fallu y ajouter une camisole de force.
Les chrétiens se vantent souvent d’avoir une meilleure vie parce qu'ils suivent le Guide divin pour une meilleure vie, c’est-à-dire, la Bible. Pourtant, certains semblent avoir un mépris particulier pour l'un des 10 commandements, celui qui interdit le faux témoignage.
Récemment, j'ai reçu un courriel au sujet d'un discours, ou peut-être un monologue, livré par un certain Ben Stein. Je ne sais pas trop qui est Ben Stein. Je ne suis tombé sur lui que trop rarement à la télé où je l’ai vu comme comédien dans des publicités, mais aussi comme expert politique et financier. Tout au moins, il semble être un homme éduqué et cultivé. Si l’on accepte ce que dit le courriel, M. Stein figure parmi les gens qui croient que le monde court à sa perte. Ou, du moins, les États-Unis.
Le courriel nous dit que le monologue a été livré à la télé. Après vérification sur snopes.com, je vois que c’est bien le cas, mais que la version que j’ai reçue a été modifiée. En d’autres mots, l’on peut attribuer certaines déclarations à M. Stein, mais pas toutes. Par exemple, on y trouve mention d’Anne Graham Lotz, fille du défunt et célèbre prédicateur Billy Graham, dans le courriel. Mais dans le texte original, elle n’y est pas. Pas plus que la mention concernant le suicide d’un des enfants du Dr Benjamin Spock. (Un suicide qui, d’ailleurs, n’aurait jamais eu lieu.)
Il serait intéressant de savoir pourquoi certains chrétiens ont ressenti le besoin d'ajouter à la déclaration de M. Stein des éléments puisés d’autres sources et de prétendre qu’ils venaient quand même de lui. Quelqu'un a sans doute cru qu’il fallait ajouter à ce que M. Stein avait véritablement dit à propos de Noël et de l'attitude des États-Unis à cet égard. Trouve-t-on que M. Stein attire bien notre attention mais ne va pas assez loin? Les commentaires d’Anne Graham étaient-ils si fragiles qu’il a fallu ajouter ceux de M. Stein pour les soutenir? Et si M. Stein n'a pas mentionné le Dr Spock, pourquoi prétendre qu'il l’a fait?
Examinons maintenant le courriel :
- - - - -
M. Stein dit que même s’il est juif, il n'est aucunement offusqué du fait que l’on appelle les arbres de Noël par ce nom, ni encore que les gens lui souhaitent un Joyeux Noël. Au contraire, il aime bien le fait que l’on veuille l’inclure dans les célébrations. Plus loin, il affirme qu’il ne s’oppose aucunement à la présence d’une crèche à un coin de rue achalandé non loin de son domicile.
M. Stein n'est pas explicite dans son commentaire, mais je crois qu'il dit qu'il préfère « Joyeux Noël » à « Joyeuses Fêtes ». Il se prononce donc contre la croyance (erronée) qu’il est interdit aux simples citoyens et aux entreprises privées de souhaiter Joyeux Noël en raison de la présence de non-chrétiens. Je ne sais pas comment ils sont arrivés à cette conclusion, mais ils aiment bien la répéter afin de passer pour des victimes de discrimination à rebours.
Les opposants « professionnels » savent mieux, mais continuent à masquer l'argument. Or, les agents et les institutions du gouvernement doivent en effet trouver des façons d'être le plus respectueux possible de toutes les croyances religieuses. Le principe de neutralité en matière de religion n'exige rien de moins. Mais cela ne s'applique pas aux personnes en dehors des situations de travail, ni aux entreprises du secteur privé. Si un simple citoyen veut ériger une crèche sur une terre privée, il en a parfaitement le droit. Et les employés du gouvernement peuvent même dire « Joyeux Noël » aux clients. C'est le nom officiel de la fête.
Quelqu'un d'aussi bien renseigné que M. Stein devrait le savoir. S’il est sincère, il devrait le dire clairement.
« Je n'aime pas que l’on me marche sur les pieds parce que je suis un juif, et je ne crois pas que les chrétiens aiment se faire marcher sur les pieds parce qu’ils sont chrétiens. Je crois que les gens qui croient en Dieu en ont assez de se faire traiter de la sorte. Je ne sais pas d’où vient cette idée que l'Amérique est un pays explicitement athée. Je ne la trouve pas dans la Constitution et je n'aime pas qu'on essaie me la rentrer de force dans mon crâne. » (Ma traduction.)
Cette déclaration de M. Stein est extrêmement malhonnête. Les athées eux-mêmes savent très bien que les États-Unis n'est pas un pays athée. Ce que nous disons c'est que la Constitution des États-Unis ne mentionne pas DIEU! La constitution est athée. Ce n'est pas la même chose que de dire que les États-Unis est un pays athée. Stein est assez intelligent et assez connaissant pour en faire la distinction et de savoir qu’il n’a pas dit toute la vérité.
Et maintenant, ces déclarations attribuées à M. Stein mais qui ne sont pas les siennes.
- - - - -
Le courriel nous présente une citation d’Anne Graham, supposément après que de nombreux états du sud avaient été dévastés par l'ouragan Katrina : « Je crois que Dieu est profondément attristé par cela, tout comme nous, mais pendant des années nous avons dit à Dieu de sortir de nos écoles, de sortir de notre gouvernement et de sortir de nos vies. Étant un vrai gentleman, je il a tranquillement acquiescé. Comment pouvons-nous espérer que Dieu nous donne sa bénédiction et sa protection si nous insistons pour qu'il nous laisse tranquille? »
Tout d'abord, la citation est plutôt une paraphrase. Deuxièmement, elle provient non pas à la suite de l'ouragan Katrina, mais à la suite des événements du 11 septembre 2001. Vous ne me croyez pas? Cherchez sur urbanlegends.about.com et breakthechain.org. Tout de même, considérons la déclaration telle que le courriel nous l’a présentée.
L’auteur du courriel décrit cette déclaration comme étant profonde et perspicace. À mon avis, cela se résume à jeter la faute sur les victimes. Dieu ne saurait pas les sauver parce que « nous » lui avons dit de foutre le camp? Et l’on dit qu’il est miséricordieux! De toute façon, comment savoir que toutes les victimes de Katrina ne voulaient plus de Dieu dans leurs vies? Oh! Vous dites que c'est l'effet d’avoir été boudé collectivement. Dans ce cas, Anne Graham et les personnes qui pensent comme elle sont-elles coupables par association?
En pensant aux attaques du 11 septembre 2001, l’auteur laisse entendre que les attentats terroristes par les islamistes sont causés par le fait que l’on ne peut plus prier ou lire la Bible dans les écoles américaines. Si je comprends bien, nous n'aurions pas besoin de toutes ces nouvelles mesures de sécurité dans les aéroports si l'on pouvait de nouveau prier dans les écoles. Incroyable!
En pensant ensuite aux nombreuses fusillades qui ont eu lieu, entre autres, dans les écoles des États-Unis, l'auteur se demande aussi pourquoi nous avons écouté le Dr Spock et avons cessé de battre nos enfants. (En fait, le courriel dit « donner la fessée ».) « Maintenant, nous nous demandons pourquoi nos enfants n'ont pas de conscience, ne savent pas distinguer le bien du mal, et peuvent tuer des étrangers, leurs camarades de classe, et eux-mêmes sans aucun remords », peut-on y lire encore.
Pourquoi l’auteur présume-t-il que les tueurs n’ont aucun sens du bien et du mal? Seuls les vrais fous pourraient aspirer à un tel état d’esprit. Les personnes qui commettent ces actes savent très bien distinguer le mal et le bien. Le problème c’est qu’ils croient, trop souvent à tort, avoir subi une telle injustice que ces actes horribles leur paraissent comme étant un « mal nécessaire ».
Je ne sais pas pourquoi certaines personnes finissent par tuer. Certains disent que les enfants apprennent à être violents quand ils sont battus. D'autres disent que les enfants perdent leurs inhibitions quand ils n’on aucune crainte d’être punis. Allez donc choisir la solution qui convient!
« Si l’on y réfléchit assez longtemps et assez profondément, nous finirons peut-être par comprendre. Je crois que cela a beaucoup à voir avec le fait que nous récoltons ce que nous semons. » Justement, si nous semons la confusion, le désarroi et la division, c'est ce que nous obtenons. À cet égard, l'auteur du courriel semble bien faire son travail.
Mais essayons d'aller au-delà de la confusion. Tout d'abord, qu'avons-nous semé? Nous avons réformé le système éducatif pour décourager le décrochage scolaire afin que les élèves restent à l'école plus longtemps. Si les élèves avaient déjà quitté l'école pour se trouver du travail, ils auraient probablement tué des travailleurs. Qu'avons-nous récolté? Des meurtres à une échelle correspondant aux armes de la technologie de pointe. Aucun carnage d’une telle ampleur n’aurait pu se produire dans le passé. La technologie n'y était pas. Ce qui nécessitait cinq hommes armés peut maintenant être accompli par un seul.
Passons maintenant à la tuerie de Tucson, en Arizona:
Elle n’a pas eu lieu dans un milieu scolaire, mais étant donné l'âge du tireur, cela aurait pu être le cas. Quelle que soit son point de vue politique – s’il en avait – il paraît qu’il était plutôt intéressé à faire des vagues. À cet égard, il a réussi. Certains voudraient bien jeter la faute sur la droite politique, et j’aimerais bien le faire aussi. Si un lien pouvait être établi entre le discours venimeux de certains et la violence commise par un autre, j’en serais ravi.
Mais la vérité est qu'il n’y avait probablement aucun lien dans ce cas. Avec le temps, nous apprenons qu’il n’était pas amateur des émissions-débats de la droite et n’accordait aucune importance à la fameuse liste de Sarah Palin qui montre les cibles politiques.
Alors, que proposerait notre cher auteur de courriel comme cause dans ce cas? L’absence de la prière dans nos écoles? Les parents trop doux envers leurs enfants? Un accès trop facile aux armes dangereuses?
J’aimerais bien connaître la réponse. En fait, je suis persuadé que personne ne la connaît. La seule certitude est que Jared Lee Loughner était un homme très malade. Pas fou, mais très malade. Je ne crois pas la prière aurait aidé. Du moins, il aurait fallu y ajouter une camisole de force.
jeudi 20 janvier 2011
Les germes
Quelle est la meilleure façon d'éviter les maladies causées par des bactéries et des virus? De toute évidence, c’est d'éviter l'exposition aux bactéries et aux virus.
Facile à comprendre? Pour nous, peut-être. Mais comment peut-on expliquer cela aux gens qui, pour toutes sortes de raisons, n'ont jamais été exposés à la théorie germinale des maladies infectieuses?
Il s'agit d'un défi auquel sont confrontés ceux qui enseignent la prévention du SIDA dans certaines régions d'Afrique où l'idée d'une maladie transmissible par les relations sexuelles reste plutôt inconnue. C'est sans doute un problème dans de nombreuses autres parties du monde, mais étant donné que le SIDA est si répandu en Afrique, cela complique la situation davantage.
Geoffrey Clarfield passé plus de 25 années en Afrique et au Moyen-Orient à œuvrer dans les domaines de la politique publique, de l'éducation, de la culture et du renforcement des capacités institutionnelles. J'ai récemment vu une vidéo dans laquelle il commentait sur une question qui lui avait été posée par un jeune travailleur dans le domaine: Comment peut-on enseigner la santé de base et des programmes de prévention lorsque le public visé ne croit pas en la transmission des maladies par les virus et les microbes? Et dans le cas du SIDA, les choses se compliquent quand quelqu'un demande : «Pourquoi avoir des relations sexuelles avec une belle femme (ou un bel homme) peut-il me tuer? Nous avons fait cela depuis des millénaires, sinon je ne serais pas ici. »
M. Clarfield ajoute que le travail nécessaire pour changer les attitudes concernant les relations sexuelles réussit le mieux chez les personnes âgées de 5 à 15 ans. Mais les organisations non gouvernementales sont contraintes d'accepter des projets visant, par exemple, des étudiants universitaires ou des travailleurs miniers parce que c'est tout ce que les gouvernements veulent financer.
Dans la vidéo, M. Clarfield ne précise pas pourquoi les gouvernements ne s’intéressent pas à mieux renseigner les jeunes de 5 à 15 ans. Mais je me demande si cela peut avoir quelque chose à voir avec la malaise souvent ressentie lorsque l’on parle d’éducation sexuelle. Il n’y a pas si longtemps l’extrême droite préconisait l’éducation sexuelle fondée sur l’« abstinence », une stratégie dont on connaît aujourd’hui les ratés. Pour des raisons purement idéologiques, certains pays ont manqué d'importantes opportunités sur leur propre territoire. Se passerait-il la même chose sur le plan international?
Facile à comprendre? Pour nous, peut-être. Mais comment peut-on expliquer cela aux gens qui, pour toutes sortes de raisons, n'ont jamais été exposés à la théorie germinale des maladies infectieuses?
Il s'agit d'un défi auquel sont confrontés ceux qui enseignent la prévention du SIDA dans certaines régions d'Afrique où l'idée d'une maladie transmissible par les relations sexuelles reste plutôt inconnue. C'est sans doute un problème dans de nombreuses autres parties du monde, mais étant donné que le SIDA est si répandu en Afrique, cela complique la situation davantage.
Geoffrey Clarfield passé plus de 25 années en Afrique et au Moyen-Orient à œuvrer dans les domaines de la politique publique, de l'éducation, de la culture et du renforcement des capacités institutionnelles. J'ai récemment vu une vidéo dans laquelle il commentait sur une question qui lui avait été posée par un jeune travailleur dans le domaine: Comment peut-on enseigner la santé de base et des programmes de prévention lorsque le public visé ne croit pas en la transmission des maladies par les virus et les microbes? Et dans le cas du SIDA, les choses se compliquent quand quelqu'un demande : «Pourquoi avoir des relations sexuelles avec une belle femme (ou un bel homme) peut-il me tuer? Nous avons fait cela depuis des millénaires, sinon je ne serais pas ici. »
M. Clarfield ajoute que le travail nécessaire pour changer les attitudes concernant les relations sexuelles réussit le mieux chez les personnes âgées de 5 à 15 ans. Mais les organisations non gouvernementales sont contraintes d'accepter des projets visant, par exemple, des étudiants universitaires ou des travailleurs miniers parce que c'est tout ce que les gouvernements veulent financer.
Dans la vidéo, M. Clarfield ne précise pas pourquoi les gouvernements ne s’intéressent pas à mieux renseigner les jeunes de 5 à 15 ans. Mais je me demande si cela peut avoir quelque chose à voir avec la malaise souvent ressentie lorsque l’on parle d’éducation sexuelle. Il n’y a pas si longtemps l’extrême droite préconisait l’éducation sexuelle fondée sur l’« abstinence », une stratégie dont on connaît aujourd’hui les ratés. Pour des raisons purement idéologiques, certains pays ont manqué d'importantes opportunités sur leur propre territoire. Se passerait-il la même chose sur le plan international?
mercredi 19 janvier 2011
Ce qu’il faut savoir à propos de NudistSpace.org
Ce que j’avais entendu à propos de nudistspace.org était peu flatteur et, normalement, je ne prendrais même pas la peine d’en parler ici. Cependant, j'ai beaucoup aimé un certain article dans Going Natural et j’ai découvert que l'auteure avait un profil sur nudistspace.org. Je reconnais qu’elle ait peut-être été victime d’un vol d’identité et que quelqu’un d’autre se fait passer pour elle. Elle ne serait ni la première ni la dernière victime d’un tel acte. Toutefois, pour l'instant, je n'ai aucune raison de croire qu’elle n'a pas sciemment créé le profil.
Pendant la courte période de temps où j’ai été « membre », j’ai pu voir que le site était vraiment l'antithèse du naturisme. Le site offre l'avertissement suivant à tous les nouveaux membres potentiels :
Avant de vous inscrire, veuillez noter que :
• Ce site est un club naturiste et nous nous opposons au style de vie sexuel.
• Ce site n’est pas un site « adulte »; si c'est ce que vous cherchez, allez voir ailleurs.
• Ce site n’est pas un site de photos érotiques; si c'est ce que vous cherchez, allez voir ailleurs.
Malgré cet avertissement, la vérité est que l'on parle beaucoup d'activités sexuelles (et pas seulement en théorie), et même l’échangisme et les partouzes. En effet, l'auteure dont j'ai parlée tout à l'heure était membre de certains de ces groupes. Et bien que je ne croie pas que les photos sont « érotiques » en soi, les photos ne montrant que les fourches sont nombreuses.
Comprenez bien que je ne m’oppose aucunement à ce que des naturistes puissent discuter entre eux de telles choses. Je crois seulement que cela ne devrait pas se faire sur un site où l’on s’oppose « au style de vie sexuel. » Est-ce vraiment si difficile de créer un site web pour « les enthousiastes du sexe » qui comprendrait une section pour ceux et celles qui sont aussi nudistes? Cela semble d'autant plus approprié que d'accueillir des amateurs de sexe sur un site naturiste.
Cependant, ce n'est même pas ma principale objection. En raison de la stigmatisation liée au naturisme, un grand nombre de naturistes/nudistes préfèrent être connus seulement par leur « nom d’utilisateur », du moins jusqu’à ce que la confiance d’autres membres soit acquise. En outre, l’utilisation des noms d'utilisateurs vise à réduire le risque qu'un employeur ou une autre personne qui ne comprendrait pas tombe par hasard sur son profil d’un site nudiste. Dans le cas de nudistspace.org, ça ne marche pas. Au contraire, si vous inscrivez votre vrai nom dans les espaces prévus à cette fin, vous risquez d’être trouvé facilement au moyen du moteur de recherche Google.
Vous ne me croyez pas? Je l’ai découvert en cherchant une nudiste bien connue. Même si elle a beaucoup réduit ses activités sur Internet au cours des dernières années, elle a déjà exploité son propre site Web traitant (avec goût) de la nudité et la sexualité pour les adolescents. J'ai mis son nom dans le champ de recherche Google et j’y ai ajouté le mot « nudist » (en anglais), et j’ai instantanément trouvé « Jane Doe's profile at NudistSpace.org » tout près du haut de la liste de sites possibles. (Ici, j’ai substitué « Jane Doe » au vrai nom de la personne en question.) J'ai cliqué sur le lien et son profil est apparu.
Elle n’a donné que son prénom sur cette page, son nom de famille ne figurant nulle part. Mais la recherche Google a donné son vrai nom au complet. En vérifiant ma propre page de profil, j'ai découvert que si l'on devait enregistrer la page Internet sur un disque dur, le nom du fichier comprend le nom sous lequel la personne est inscrite. Pas le nom d'utilisateur, mais le vrai nom. Pour ceux qui accordent beaucoup d’importance à la vie privée, cela se résume à un échec certain.
Ceux qui veulent vraiment donner une chance à nudistspace.org, vous avez été prévenu. Si vous avez un nom de famille de substitution et un deuxième ou troisième prénom peu connu, vous devriez vous en servir.
Pendant la courte période de temps où j’ai été « membre », j’ai pu voir que le site était vraiment l'antithèse du naturisme. Le site offre l'avertissement suivant à tous les nouveaux membres potentiels :
Avant de vous inscrire, veuillez noter que :
• Ce site est un club naturiste et nous nous opposons au style de vie sexuel.
• Ce site n’est pas un site « adulte »; si c'est ce que vous cherchez, allez voir ailleurs.
• Ce site n’est pas un site de photos érotiques; si c'est ce que vous cherchez, allez voir ailleurs.
Malgré cet avertissement, la vérité est que l'on parle beaucoup d'activités sexuelles (et pas seulement en théorie), et même l’échangisme et les partouzes. En effet, l'auteure dont j'ai parlée tout à l'heure était membre de certains de ces groupes. Et bien que je ne croie pas que les photos sont « érotiques » en soi, les photos ne montrant que les fourches sont nombreuses.
Comprenez bien que je ne m’oppose aucunement à ce que des naturistes puissent discuter entre eux de telles choses. Je crois seulement que cela ne devrait pas se faire sur un site où l’on s’oppose « au style de vie sexuel. » Est-ce vraiment si difficile de créer un site web pour « les enthousiastes du sexe » qui comprendrait une section pour ceux et celles qui sont aussi nudistes? Cela semble d'autant plus approprié que d'accueillir des amateurs de sexe sur un site naturiste.
Cependant, ce n'est même pas ma principale objection. En raison de la stigmatisation liée au naturisme, un grand nombre de naturistes/nudistes préfèrent être connus seulement par leur « nom d’utilisateur », du moins jusqu’à ce que la confiance d’autres membres soit acquise. En outre, l’utilisation des noms d'utilisateurs vise à réduire le risque qu'un employeur ou une autre personne qui ne comprendrait pas tombe par hasard sur son profil d’un site nudiste. Dans le cas de nudistspace.org, ça ne marche pas. Au contraire, si vous inscrivez votre vrai nom dans les espaces prévus à cette fin, vous risquez d’être trouvé facilement au moyen du moteur de recherche Google.
Vous ne me croyez pas? Je l’ai découvert en cherchant une nudiste bien connue. Même si elle a beaucoup réduit ses activités sur Internet au cours des dernières années, elle a déjà exploité son propre site Web traitant (avec goût) de la nudité et la sexualité pour les adolescents. J'ai mis son nom dans le champ de recherche Google et j’y ai ajouté le mot « nudist » (en anglais), et j’ai instantanément trouvé « Jane Doe's profile at NudistSpace.org » tout près du haut de la liste de sites possibles. (Ici, j’ai substitué « Jane Doe » au vrai nom de la personne en question.) J'ai cliqué sur le lien et son profil est apparu.
Elle n’a donné que son prénom sur cette page, son nom de famille ne figurant nulle part. Mais la recherche Google a donné son vrai nom au complet. En vérifiant ma propre page de profil, j'ai découvert que si l'on devait enregistrer la page Internet sur un disque dur, le nom du fichier comprend le nom sous lequel la personne est inscrite. Pas le nom d'utilisateur, mais le vrai nom. Pour ceux qui accordent beaucoup d’importance à la vie privée, cela se résume à un échec certain.
Ceux qui veulent vraiment donner une chance à nudistspace.org, vous avez été prévenu. Si vous avez un nom de famille de substitution et un deuxième ou troisième prénom peu connu, vous devriez vous en servir.
samedi 15 janvier 2011
Politique linguistique
La lettre qui suit a été publiée dans l’édition du 26 novembre 2010 du Times Transcript de Moncton.
La lettre est signée Daryl Doucette, de Moncton. La traduction est de moi et j'ai choisi de souligner une partie de la lettre. Modifions un peu la partie soulignée :
Comme conséquence, à l’avenir, aucun francophone Néo-Brunswickois unilingue ne sera embauché dans la fonction publique provinciale, car il ne pourra pas communiquer avec certains anglophones parfaitement bilingues qui refusent tout simplement de parler en français à leurs collègues!
Parions que M. Doucette n’y verrait aucun problème!
La « Loi sur les langues officielles » du Nouveau-Brunswick fera l’objet d’une « révision » en 2012, ce qui signifie que des articles peuvent être ajoutés ou supprimés, pour en faire la « loi » dans la provinciale.
Il existe une politique dans la fonction publique provinciale intitulée la « politique de la langue de travail ».
Elle stipule que l'employé a le droit de travailler dans la « langue officielle » de son choix.
La SANB (la Société acadienne) travaille avec le Commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Michel Carrier, et ses acolytes afin que cette « politique » soit incluse et mise en vigueur dans la « Loi ».
Comme conséquence, à l’avenir, aucun anglophone Néo-Brunswickois unilingue ne sera embauché dans la fonction publique provinciale, car il ne pourra pas communiquer avec certains francophones parfaitement bilingues qui refusent tout simplement de parler en anglais à leurs collègues!
Cette politique ridicule et discriminatoire doit être rejetée et ne jamais faire partie de la Loi.
Il existe une politique dans la fonction publique provinciale intitulée la « politique de la langue de travail ».
Elle stipule que l'employé a le droit de travailler dans la « langue officielle » de son choix.
La SANB (la Société acadienne) travaille avec le Commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Michel Carrier, et ses acolytes afin que cette « politique » soit incluse et mise en vigueur dans la « Loi ».
Comme conséquence, à l’avenir, aucun anglophone Néo-Brunswickois unilingue ne sera embauché dans la fonction publique provinciale, car il ne pourra pas communiquer avec certains francophones parfaitement bilingues qui refusent tout simplement de parler en anglais à leurs collègues!
Cette politique ridicule et discriminatoire doit être rejetée et ne jamais faire partie de la Loi.
La lettre est signée Daryl Doucette, de Moncton. La traduction est de moi et j'ai choisi de souligner une partie de la lettre. Modifions un peu la partie soulignée :
Comme conséquence, à l’avenir, aucun francophone Néo-Brunswickois unilingue ne sera embauché dans la fonction publique provinciale, car il ne pourra pas communiquer avec certains anglophones parfaitement bilingues qui refusent tout simplement de parler en français à leurs collègues!
Parions que M. Doucette n’y verrait aucun problème!
Inscription à :
Articles (Atom)